Jean Cayrol ( 1911-2005 )

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Biographie

Jean Cayrol (Jean Raphaël Marie Noël Cayrol) est né le 6 juin 1911 à Bordeaux.
Dès son adolescence, il se consacre à l'écriture et fonde à l'âge de 16 ans une revue littéraire avec Jacques Dalleas. C'est la voie qu'il choisit après l'échec de son doctorat en droit. Il sera poète, romancier, essayiste et éditeur français.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Jean Cayrol s'engage dans la Résistance (réseau C.N.D. Castille du colonel Rémy), est arrêté en 1942 et déporté N.N. (Nacht und Nebel) au camp de concentration de Mauthausen.
Cette expérience a nourri ses Poèmes de la nuit et du brouillard. Mais il aborde aussi un genre nouveau : lui qui ne composait que des recueils de poèmes publie en effet ses premiers récits de fiction, et quelques essais.

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Jean Cayrol obtient le Prix Renaudot en 1947 pour son roman Je vivrai l'amour des autres
En 1949, il prend place également dans le monde de l'édition en entrant au Seuil. Il y fonde une revue, Ecrire, entièrement consacrée à la publication des premiers textes de jeunes auteurs Il a également participé, comme scénariste ou réalisateur, à quelques films et téléfilms, dont deux courts-métrages.

Le plus marquant, Nuit et brouillard, a vivement impressionné des générations entières de spectateurs depuis 1955. L'écriture de Cayrol, dominée par la figure de Lazare, revenu d'entre les morts, représentation du retour de l'univers concentrationnaire, s'est toujours située dans une modernité radicale.
Dans les années 1950, Cayrol jouit d'une reconnaissance importante auprès des différents acteurs qui composent le champ littéraire, que ce soit le courant existentialiste, le personnalisme chrétien, ou l' « avant-garde » autour du Nouveau Roman, et cela pour des raisons très différentes et parfois contradictoires : parce qu'il fut résistant et déporté, parce que son œuvre manifeste une inquiétude spirituelle à laquelle la critique chrétienne est sensible, et parce que ses œuvres de fiction, sans rompre tout à fait avec une certaine tradition, présentent une tonalité neuve et une mise en question indéniable des formes romanesques. « D'un romanesque concentrationnaire » fut édité dans la revue Esprit en septembre 1949 à l'occasion d'une enquête portant sur la littérature contemporaine.

Les personnages sont passifs et anonymes face à un monde dépourvu de sens, dans un espace détaché de la conception narrative classique. Jean Cayrol a lui-même donné son aval, par ses écrits et autres participations, à l'élaboration du vocable "lazaréen" pour qualifier divers genres artistiques modernes, principalement teintés de l'expérience de la Seconde Guerre mondiale.
La figure de Lazare provient d'une source évangélique ; cette résurrection constitue un épisode décisif pour l'histoire du christianisme puisqu'il est à la fois une preuve de la nature divine du Christ et l'annonce de son propre destin qui sera de passer par la mort et la résurrection. Mais cette topique du ressuscité ne parvient pas à Cayrol de manière tout à fait vierge. Elle est modifiée par ses réécritures successives. Bien qu'il ne l'évoque jamais comme une de ses influences littéraires, tout porte à croire que Cayrol a eu connaissance du Lazare de Charles Vildrac, tant cette oeuvre semble aller dans le sens de sa propre vision du personnage. On y observe entre autres : la modification du rapport aux objets, la lucidité déchirante de Lazare s'opposant à une somnolence générale, la conscience hypertrophiée de sa finitude, et le renversement final autour du motif de l'odeur qui imprègne Lazare.

Jean Cayrol obtient le Grand Prix littéraire de Monaco en 1968 pour l'ensemble de son œuvre, et le Prix international du Souvenir en 1969. Il a été membre de l'Académie Goncourt de 1973 à 1995.

Dans un entretien sur son expérience de l'écriture, Jean Cayrol déclare : " Ecrire, ce n'est pas seulement conspirer avec soi-même afin d'atteindre les autres brutalement et sans rémission, c'est aussi inspirer autrui, le pousser vers sa ressemblance, vers sa préférence, l'unir à cette terre natale à laquelle il songe depuis sa naissance et qu'il laisse en friche, lotit, piétine au fur et à mesure qu'il avance en âge."

Jean Cayrol est décédé à Bordeaux, le 10 février 2005.


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