Sommaire (edit)Le cinéma
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L'Étoile du nord est un film français de Pierre Granier-Deferre adapté du roman Le locataire de Georges Simenon et sorti en 1982. AnalyseEdouard Binet rentre d'Egypte et se lie sur le bateau avec la jolie Sylvie Baron. Elle l'installe chez ses parents, où ses souvenirs d'aventurier fascinent. Mais Binet est recherché par la police pour avoir tué et volé un riche négociant sur le bateau. Cerné, il se rend. On l'expédie au bagne de Cayenne. Le gros du récit se passe dans une pension de famille. L'atmosphère est sérieuse, laborieuse, nous sommes dans le Borinage, à côté de Charleroi, au milieu de la suie, de la pluie, des usines à allure de dinosaures hostiles, sous le ciel bas des plats pays, dans un de ces endroits où, comme l'écrit Marcel Aymé on se prend à espérer "que la vie ne sera pas désespérément longue". En contraste absolu et en contrepoint, l'Egypte, lumineuse et douce, tiède et raffinée, d'où reviennent Edouard Binet qui a été le confident, l'homme à tout faire d'une grande chanteuse orientale, sensuelle et excentrique, et Sylvie Baron, fille de Louise, pute de luxe et brave fille. Sylvie, sur le paquebot du retour, rencontre un riche homme d'affaires pas très net.. Binet devient l'ami de Sylvie. Il tue et dépouille l'homme d'affaires. Les péripéties sont un peu prévisibles mais nous sommes en face des derniers soubresauts de la "Qualité française" qui a été dynamité par la Nouvelle Vague. Le film, en dehors d'un scénario solide signé Aurenche et d'une mise en scène efficace, vaut surtout pour la qualité de son interprétation. L’ossature du film se situe dans la rencontre entre Philippe Noiret et Simone Signoret. Le premier nous séduit par sa voix de conteur en nous racontant ses souvenirs nostalgiques et peut-être inventés) d'Egypte et la seconde nous fascine une dernière fois dans un rôle de "grand-mère" protectrice. Une véritable émotion née de la rencontre de ces deux géants. Fanny Cottençon tire son épingle du jeu et accède là au statut de grande actrice. Pour les dernières séquences du film, Granier-Deferre était gravement malade; elles ont été tournées par Bertrand Tavernier ; il y a du souffle et du mouvement dans ce départ des bagnards de Saint-Martin de Ré vers la Guyane et l'île du Diable.
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