Recherchez sur ce site

Sommaire (edit)

Le cinéma

Liens

Développé grâce à: pmwiki.org

Changements Récents Version imprimable Edition

La Colline aux coquelicots ( japonais コクリコ 坂 から, Kokuriko zaka kara , littéralement : Depuis la colline aux coquelicots ) film d'animation japonais du studio Ghibli réalisé par Gorō Miyazaki et sorti au Japon le 16 juillet 2011.

Analyse critique

L'histoire se déroule au Japon en 1963, à la veille des jeux olympiques de Tōkyō de 1964. Umi est une élève du lycée Konan à Yokohama. Le père d'Umi, marin, est mort en mer sur une barge de débarquement pendant la guerre de Corée, plusieurs années plus tôt, la laissant l'aînée de trois enfants. Umi vit avec sa grand-mère, sa petite sœur et son petit frère dans une maison qui sert également de maison d'hôtes et accueille régulièrement plusieurs pensionnaires. Umi consacre beaucoup d'efforts à sa famille au quotidien et est par ailleurs une élève sérieuse. Depuis la mort de son père, Umi a pris l'habitude de hisser des drapeaux de signalisation maritime devant la maison tous les jours, en souvenir du temps où elle le faisait pour aider son père à retrouver le chemin de la côte, quand elle était encore enfant. Un jour, Umi lit dans le journal du lycée un poème faisant allusion à ces drapeaux et qui ne peut concerner qu'elle. Peu après, elle apprend qu'un conflit en cours oppose entre eux les élèves garçons du lycée : l'ancien foyer des élèves, un bâtiment appelé le Quartier latin, doit être démoli pour laisser place à une nouvelle construction, mais une minorité d'élèves persistent à réclamer sa préservation.

C'est dans ce contexte qu'Umi rencontre Shun, délégué des élèves et membre de la rédaction du journal du lycée : elle le voit au moment où il fait un saut traditionnel dans un bassin d'eau en geste de protestation contre la destruction annoncée du bâtiment. Umi soupçonne Shun d'être l'auteur du poème, mais ne parvient pas à lui poser la question. Entraînée par sa petite sœur, qui s'intéresse à Shun puis à Yoshio, le président du conseil des élèves, Umi s'intéresse à son tour à la sauvegarde du Quartier latin ; elle découvre ainsi l'intérieur du Quartier latin, avec ses clubs de lycéens hauts en couleur, et notamment la rédaction du journal. Elle assiste aussi à une réunion d'élèves mouvementée, interrompue brutalement par l'annonce de l'arrivée du proviseur, que les élèves trompent en chantant sagement une chanson à son entrée (Shiroi Hana no Sakukoro, « Lorsque la fleur blanche s'épanouit »). Pour sauver le bâtiment, Umi a l'idée de le nettoyer et de le restaurer : les élèves approuvent le projet et se mettent au travail. Peu à peu, Umi et Shun se rapprochent et développent des sentiments mutuels. Umi apprend indirectement que Shun répond tous les jours aux messages qu'elle envoie en mer par drapeau, mais elle ne pouvait pas le voir depuis le pied du mât.

À l'occasion d'une fête d'adieu en l'honneur d'une locataire, Umi invite Shun et Yoshio à la maison. Mais Shun, en découvrant le nom du père d'Umi, se rappelle l'histoire de sa propre enfance : le père de Shun n'est que son père adoptif, et lui a toujours dit que son père était un autre homme, qui s'avère être le père d'Umi. Shun et Umi se découvrent frère et sœur, à leur grand dam. Shun tente alors d'ignorer Umi quelque temps, persuadé qu'ils doivent rester de simples amis, mais Umi peine à renoncer à ses sentiments. Tous deux emploient leur énergie à la restauration du Quartier latin, pour laquelle tous les lycéens, garçons et filles, conjuguent leurs efforts. Le travail avance bien et la restauration est bientôt terminée. Mais alors que le combat semble gagné, ils apprennent que le proviseur et le président du conseil de l'école, Tokumaru, se sont mis d'accord pour démolir le bâtiment. Shun, Yoshio et Umi décident alors de faire le trajet jusqu'à Tōkyō pour parler au président du conseil. Le voyage est éprouvant, mais les trois élèves parviennent à voir Tokumaru. Celui-ci, intéressé et ému par l'histoire familiale d'Umi, accepte de venir voir le bâtiment restauré le lendemain après-midi. Au cours du trajet de retour, Umi, laissée seule avec Shun par Yoshio, avoue ses sentiments à Shun, même si elle sait que leur parenté contraint son amour à rester purement fraternel.

Umi, minée par son amour déçu et par le deuil de son père qu'elle peine à surmonter, a du mal à assurer les lourdes tâches quotidiennes dont elle a la charge à la maison. Lorsque sa mère rentre d'un voyage aux États-Unis, Umi se décide à lui demander toute la lumière sur les origines de Shun. La mère d'Umi lui raconte alors l'histoire de son père, qui était ami avec le père de Shun et avec un troisième homme. Shun n'est en réalité pas le frère d'Umi, mais un bébé orphelin comme il y en a eu beaucoup vers la fin de la guerre, et que le père d'Umi a recueilli au moment où la mère d'Umi était enceinte d'elle. Umi et Shun ne sont donc pas frère et sœur. Le lendemain, le président du conseil Tokumaru visite le Quartier latin, où les élèves chantent notamment une chanson (Kon'iro no Uneri ga, « Des vagues d'un bleu profond »). C'est un succès complet, et Tokumaru s'engage à construire le nouveau foyer ailleurs afin de préserver le bâtiment. Vers la fin de la cérémonie, Shun entraîne Umi jusqu'au port, où le paquebot du troisième marin, l'ami de leurs deux pères, fait brièvement escale. Le marin est heureux de les rencontrer et leur confirme la version de la mère d'Umi. Shun et Umi rentrent chez eux, heureux de ne plus avoir à renoncer à leur relation.

La Colline aux coquelicots est adapté d'un manga homonyme scénarisé par Tetsurô Sayama et illustré par Chizuru Takahashi ; c'est un shojo (manga pour filles) qui avait été publié au début des années 1980 dans le magazine japonais Nakayoshi. La Colline aux coquelicots est le deuxième film réalisé par Gorō Miyazaki après Les Contes de Terremer.

Dessiné pendant la catastrophe de Fukushima, le second dessin animé de Goro Miyazaki se colore d'une étrange et poignante nostalgie. Le jeune réalisateur était en plein travail lorsque les tremblements de terre, le tsunami et le drame nucléaire ont ravagé son pays. De son propre aveu, il a accentué le côté « paradis perdu » du film. Certes, La Colline aux coquelicots reste, avant tout, la romance de deux lycéens, que risque de séparer un lourd secret de famille. Mais c'est son décor qui retient l'attention. Une évocation minutieuse jusque dans les plus petits détails : maisons à l'européenne des collines de Yokohama marchands de poisson à l'étalage, rues animées, cuisson du riz et bento du matin. Le spectateur partage, en douceur, dans le sillage d'Umi, les jours ordinaires et heureux, les rayons dorés du crépuscule, la vivacité des émois et des enthousiasmes de jeunesse. Les jeunes héros en uniforme se battent, eux aussi, pour la conservation du passé. Curieux effet gigogne, nostalgie dans la nostalgie : ils militent pour sauver de la démolition leur vieux et croulant foyer d'étudiants, chargé d'histoire.

Hayao Miyazaki lui-même a écrit le scénario, adapté d'une vieille bande dessinée populaire. C'est au sein de son célèbre studio d'animation, Ghibli, que le film s'est tourné. On en reconnaît d'ailleurs le charme et les caractéristiques : même prédilection pour la clarté des couleurs pastel, mêmes traits, personnages très stylisés, décors délicatement réalistes, que pour les autres oeuvres.

Fiche technique

  • Titre original : Kokuriko zaka kara コクリコ 坂 から,
  • Réalisation : Gorō Miyazaki
  • Scénario : Hayao Miyazaki et Keiko Niwa, d'après le manga de Tetsurô Sayama (scénario) et Chizuru Takahashi (illustration)
  • Musique : Satoshi Takebe
  • Production : Toshio Suzuki, Tetsurô Sayama, Chizuru Takahashi
  • Sociétés de production : Studio Ghibli, Toei, Walt Disney Company, Nippon Television Network Corporation, Dentsu, Mitsubishi Shoji, GNDHDDT, Hakuhodo DY Media Partners
  • Dates de sortie : 16 juillet 2011
    • France 11 janvier 2012
Reproduction possible des textes sans altération, ni usage commercial avec mention de l'origine. .88x31.png Credit auteur : Ann.Ledoux