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La Loi du désir ( La Ley del Deseo ) film espagnol de Pedro Almodóvar sorti en 1987

Analyse critique

Cinéaste et écrivain à la mode, Pablo Quintero mène une vie sentimentale et sexuelle des plus agitées. Son caractère difficile indispose Juan, son amant en titre. Pablo se livre alors à une drague effrénée, au cours de laquelle il rencontre Antonio, un adolescent illuminé qui se laisse séduire par l’artiste. Tina, la sœur de Pablo, joue dans une pièce qu'il a monté. Son passé compliqué fait qu'elle refuse les contacts avec les hommes, et vit avec une adolescente que sa mère délaisse.

Parti en vacances chez ses parents, Antonio suggère à Pablo de lui écrire sous un pseudonyme féminin. Mais, excédé par les exigences agressives d’Antonio, Pablo décide de rompre avec le jeune homme. Celui-ci, ayant lu les lettres échangés entre Pablo et Juan, se rend dans le village andalou où Juan passe ses vacances et le tue.

Après avoir été interrogé par la police, Pablo retourne à Madrid. Il a un accident et devient amnésique. La police découvre les lettres de " Laura P". Quand Pablo l'apprend, il fuit de l'hôpital et se retrouve avec Tina et Antonio. Tina, pour lui faire retrouver la mémoire, lui parle de leur enfance commune, et en profite pour révéler des secrets que Pablo ignorait.

La loi du désir est probablement le film le plus sombre de Almodovar. Il est marqué, dans une noire mise en abyme, par un certain dégoût du cinéma illustré par une séance de doublage, la lassitude de la pornographie, les titres grotesques des films tournés par le réalisateur et, fait exceptionnel dans la filmographie du réalisateur, ne fait référence à aucun film du patrimoine cinématographie. Le théâtre, avec La voix humaine, la, pièce de Cocteau semble une occupation plus noble que le cinéma.

Le film annonce, en couleurs vives et en costumes datés, des années 1980, très kitsch, presque tous les films à venir du cinéaste espagnol. Outrancier, sexuel, passionné, paroxystique, amoureux, le film contient en creux une foule de personnages et de situations que les films suivants reprendront à leur compte.

Dans le sixième long métrage de sa carrière, Almodovar inscrit son "style" avec un bric-à-brac sentimental, une "hispanité" entre humour et tragique, et cette sophistication dans l’écriture qui parvient à préserver, intacte, une émotion mélodramatique. Mais cette "loi du désir" n’a rien du manifeste gay qu’ont voulu y voir certains admirateurs ; car le grand sujet d’Almodovar est beaucoup plus éternel, il s’agit de la différence des sexes, ou surtout de leurs troublantes et problématiques ressemblances et de la continuité qui les relie.

Distribution

  • Eusebio Poncela : Pablo Quintero
  • Carmen Maura : Tina Quintero
  • Antonio Banderas : Antonio Benítez
  • Miguel Molina : Juan Bermúdez
  • Fernando Guillén : Inspecteur de police

Fiche technique

  • Titre original : La Ley del Deseo
  • Scénario et réalisation : Pedro Almodóvar
  • Photographie : Ángel Luis Fernández
  • Montage : José Salcedo
  • Musique : Bernardo Bonezzi
  • Durée : 102 minutes
  • Dates de sortie : février 1987 (Festival de Berlin, reçoit le Teddy Award du meilleur film LGBT)
    • France 16 Mars 1988
Reproduction possible des textes sans altération, ni usage commercial avec mention de l'origine. .88x31.png Credit auteur : Ann.Ledoux