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Le Désert rouge est un film franco-italien de Michelangelo Antonioni, sorti en 1964?. Analyse
Mais elle découvre rapidement que son fils lui a menti. Choquée, elle court rejoindre Corrado dans sa chambre d'hôtel et, en pleine crise névrotique, se donne à lui. Elle refuse cependant de le suivre en Patagonie. Un matin plus tard, son fils lui demande quelles sont ces fumées jaunes qui sortent des cheminées de l'usine. Elle lui répond que c'est un poison, mais qu'il ne tue plus les oiseaux, ceux-ci ayant appris à éviter les vapeurs toxiques. Premier film en couleurs de Michelangelo Antonioni, le Désert rouge renvoie à l'art abstrait de façon encore plus marquée que ses œuvres précédentes. Si le décor y est en osmose avec les obsessions de Giuliana, l'utilisation du brouillard, de la lumière et des couleurs dépasse la simple équivalence psychologique avec l'état mental du personnage. Dans sa volonté expérimentale, le Désert rouge fait naître une série d'images d’une grande beauté plastique dont la succession provoque en elle-même une ineffable sensation. C'est un des premiers grands manifestes de la modernité cinématographique. Ce film est un superbe portrait d'une jeune femme en proie au mal du siècle dernier, la mélancolie. A cette mélancolie viennent s'ajouter l'ennui, le désespoir et la névrose. Antonioni filme comme personne les pérégrinations d'un être qui ne sait pas comment vivre. Prisonnière d'un monde en pleine décadence où les jeux érotiques semblent constituer une des rares distractions encore plaisante, Giuliana ne sait pas où regarder, ne sait pas qui ou quoi regarder. Elle a besoin des autres mais ne les supporte pas. Son mari est un étranger et son fils s'avère être son seul véritable port d'attache avec la réalité. Pourtant même lui joue la comédie. Le personnage de Zeller, pendant masculin de Giuliana, va l'aider à affronter ses démons. Lui aussi est isolé au milieu des autres. Il est incapable de se trouver une place, d'où ses déménagements successifs. Bien intégré parmi les hommes il est pourtant dévoré par l'ennui. Il ignore ce qu'il recherche. La rencontre avec Giuliana va le ramener à la réalité. Cette femme qui parle toute seule l'intrigue. Pourquoi diable veut-elle ouvrir une boutique dans une rue déserte d'un village lui aussi désert ? Les deux protagonistes deviennent vite inséparables et la vérité ne tarde pas à faire surface. La métaphore du gyroscope, appareil fournissant une direction invariable de référence grâce à la rotation rapide d'une lourde masse autour d'un axe, souligne l'errance programmée de ces deux personnages pétris d'angoisses, effacés par la brume et dont le tourbillon des étreintes ne révélera jamais qu'une seule chose, leur extrême solitude. Distribution
Fiche technique
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Credit auteur : Ann.Ledoux
