Sommaire (edit)Le cinéma
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Les Liaisons dangereuses , film français, réalisé par Roger Vadim, sorti en 1959 . AnalyseJuliette et Valmont viennent de se marier. Le couple, appartenant à la haute société, est réputé pour sa pratique du libertinage, qui repose sur une seule règle commune : ne pas se laisser prendre aux pièges de l’amour. Au sommet de leur beauté et de leur jeunesse, ils n'ont qu'un plaisir, s'aimer et s'amuser à détourner les âmes des autres en détruisant les couples au jeux pervers de la " séduction / destruction " froide et préméditée où ils sont maîtres. Ils s'attaquent surtout aux individus les plus solides de vertu et de morale et les plus difficiles à dépraver en usant de tout leur savoir-faire en la matière et haut pouvoir de séduction et de dépravation de façon cynique et préméditée jusqu'à ce que, à force de destruction d'autrui, leurs jeux finissent par les détruire eux-mêmes ... « Une forteresse imprenable est une forteresse mal attaquée ». Ce film est une transposition à l'époque contemporaine du grand classique, le roman Les Liaisons dangereuses de Pierre Choderlos de Laclos. Lorsque Roger Vadim réalise son premier film, Et Dieu créa la femme, il dévoile grâce à Brigitte Bardot le corps féminin comme on ne l’a jamais filmé. Pour son deuxième long métrage, en transposant à son époque le machiavélique roman épistolaire du capitaine d’artillerie Choderlos de Laclos, il s’attache surtout à décrire, encore et toujours, les femmes. Parmi elles, Marianne Tourvel, la voix chuchotante et la tête comme nimbée d’une sainte auréole, incarne la pureté. On raconte même que sa nudité fut d’abord interdite par la censure, puis finalement autorisée par le général de Gaulle après qu’il eut visionné le corps du délit. Réunissant un beau casting – Jeanne Moreau, Gérard Philipe dans l’un de ces derniers rôles, Jean-Louis Trintignant et Boris Vian – le film sera l’un des plus gros succès de 1959, en dépit des fureurs puritaines et d’un procès de la Société des auteurs, où vint le défendre un certain François Mitterrand. Les nudités tout en restant chastes se montrent. Les âmes font connaissances avec le territoire de la perversité. Le jazz fait tournoyer les couples au fond de caves enfumées. Le mot d’ordre est de séduire de manière immorale, bousculer de trop vieilles lois de conformismes qui polluent depuis des décennies un art qui étouffe par immobilisme. Les tempéraments sont enfin égoïstes et moqueurs d’un environnement moraliste. Chacun pour soi par le plaisir sans amour. Les cœurs se lâchent dans des règles nouvelles. Valmont et Juliette vivent chacun de leurs côtés des aventures sans retenues. Le paroxysme de l’excitation est atteinte par la narration mutuelle de leurs cheminements amoureux. Innovant dans le plaisir partagé, ils ignorent que ce jeu uniquement basé sur le plaisir n’est que durable à court terme et fatal, l’un des deux protagonistes va se faire piéger par le plus redoutable des pièges : les sentiments. Roger Vadim est novateur, tout est nouveau, donc par amalgame dérangeant. Marianne est chaste mais sous cette chasteté, un besoin de s’affranchir sommeille. Valmont n’a pas à forcer pour faire fléchir cette pudeur dissimulée derrière le consentement. Le roman de Pierre Choderlos de Laclos n’est qu’un prétexte pour ce jeune et brillant metteur en scène désirant innover par des impulsions nouvelles que le spectateur ne connaît pas encore en exploitant le thème de la perversion dans le septième art. L’apport de l’existentialisme des années 50 défoule par le geste et la parole débridée toute une population goûtant à ses premières années de liberté après une Seconde Guerre mondiale éprouvante. Certaines scènes sont esthétiquement très belles par la position des corps qui s’abandonnent sans forcément avoir luttés de manière féroce. Marianne désirant proprement sortir de sa chasteté est adorable par sa double fonction d’attirance et de résistance qui sied si merveilleusement aux femmes. Distribution
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