Sommaire (edit)Le cinéma
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Napoléon est le titre de référence d'un film historique français, réalisé par Abel Gance, sorti initialement en 1927, dont le titre à l'écran est Napoléon vu par Abel Gance. Analyse critiqueAbel Gance expose le parcours de Bonaparte, de 1781 à Brienne jusqu'au 16 avril 1796 alors que va s'achever la campagne d’Italie. Le Napoléon d'Abel Gance est un cas aussi unique qu'emblématique de l'histoire du cinéma mondial, unique dans la mesure où, si l'on peut trouver nombre de films dont le résultat connu est loin de répondre aux attentes du projet initial ou pour lequel des parties ont été perdues et partiellement retrouvées, aucun n'en témoigne avec une telle ampleur; emblématique puisque c'est de ce fait le premier film de l'histoire du cinéma qui amène précisément à se poser la question même de savoir ce qu'est un film : Quelle en est la limite ? Jusqu'où assembler les parties retrouvées ? Quand arrête-t-on un montage et décrète-t-on qu'on a une œuvre cinématographique ? Qu'est-ce que l'objet film ? A-t-on toujours le même film si on y rajoute des séquences ultérieurement ? Abel Gance voulait rendre hommage à l'empereur en lui consacrant une fresque à la mesure de l'épopée, à travers six films, En 1960, Gance tourna en Yougoslavie un Austerlitz qui peut en être considéré comme le troisième volet, même si on ne saurait y retrouver le souffle initial. Abel Gance pensa à ce projet dès 1921, après avoir vu Naissance d'une nation de D. W. Griffith, et s'en entretint avec lui lors d'un déplacement aux États-Unis. Il voulait Ivan Mosjoukine dans le rôle principal, mais celui-ci refusa. Au-delà de l'ampleur du sujet abordé, Napoléon est aussi resté dans l'histoire pour son approche révolutionnaire. 25 ans avant les autres tentatives de format large (Cinérama, CinemaScope), Abel Gance met en œuvre trois caméras projetant sur trois écrans, permettant ainsi différents effets :
Abel Gance a d'ailleurs dit de cette technique qu'il nomme Polyvision : « Dans certains plans de Napoléon, j'ai superposé jusqu'à seize images, elles tenaient leur rôle “potentiel” comme cinquante instruments jouant dans un concert. Ceci m'a conduit à la polyvision ou triple écran présentant à la fois plusieurs dizaines d'images. » « La partie centrale du triptyque c'est de la prose et les deux parties latérales sont de la poésie, le tout s'appelant du cinéma. » Ces effets permettent au réalisateur de souligner les exploits et de renforcer le côté « patriotique » du film (en particulier avec les vues de batailles) dans une vision plus épique voire mythique qu'historique des événements. La force de ce Napoléon ne tient pas tant dans les avancées techniques d’Abel Gance, dans les procédés rhétoriques de la caméra subjective ou dans la tentative désespérée de s’affranchir du cadre avec ce que cela suppose de folie et de relative perversion. Non, c'est plus simplement tout cet ensemble en phase avec le jeu excessif des acteurs qui donnent une dimension épique à cette œuvre. Distribution
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