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Rêve de singe (Ciao Maschio) coproduction franco-italienne, réalisé par Marco Ferreri et sorti en 1978

Analyse critique

Lafayette est un jeune électricien qui vit à New York, mais il n’en fréquente que trois repères : le Musée de Cire de la Rome Antique, de Flaxman où il travaille, un petit théâtre géré par des féministes, son appartement en sous-sol infesté de rats. Un matin, il remarque dans la rue des individus vêtus de combinaisons blanches, il prend peur alors que ce ne sont que des dératisateurs. Au théâtre, les femmes préparent un spectacle dans lequel il est question du viol d’un homme. Lafayette, mal à l’aise durant ces répétitions, provoque quelque peu les comédiennes qui décident de le violer réellement. Cet acte de violence est accompli par Angélicaqui par ailleurs est amoureuse de lui.

Lafayette s’occupe également d’un groupe de vieux : Madame Toland, une veuve, Mirko, un noir, un anarchiste italien, Luigi Nocello . Il les protège contre la faune urbaine en les accompagnant longuement. Lui et ses compagnons vont souvent à la plage sur la rive du fleuve Hudson où ils découvrent le cadavre d’un singe immense en carton-pâte, la carcasse de King Kong, tenant dans ses bras un bébé singe que d’un commun accord ils baptisent Cornélius . Celui-ci, après avoir reçu une identité civique grâce à Luigi, est dévoré par les rats qui hantent l’appartement de Lafayette lequel en est bouleversé. Angélica, parce qu’elle est enceinte et qu’elle se rend compte de l’incapacité de Lafayette à assumer ses responsabilités, est partie. Luigi s’est pendu dans son petit potager. Lafayette meurt brûlé dans le Musée et sa fille naît.

Le film fourmille de ces moments pleins de hauteurs, de tendresse, de rires. Le film alterne avec d'autres temps, pleins de tragique, de pleurs et de malaises. Aussi vaut-il mieux prendre ce film pour ce qu'il est : une peinture verte et bleue d'abord, rouge et noire au final, avec toutes sortes de nuances ici et là, sous quelques coups de pinceaux tour à tour fins ou gros, d'un monde en perdition où les hommes ne trouvent plus leur place, ni les clefs de leur virilité. Les plages et les terrains vagues de la ville, en perpétuel mouvement, entre nature et main humaine, sont des déserts temporaires où la machine n'en finit pas de passer. Les hommes se font rares au pied du World Trade Center, grandes futaies de la jungle urbaine qui gronde au loin, alors que les rats pullulent, ici bas, promesse de mort ou d'enfer. Les relations entre hommes et femmes sont biaisées dans ce monde où les repères sont faussés.

La thématique du monde en pleine déchéance revient souvent chez Ferreri, comme La grande bouffe? et Touche pas à la femme blanche?. Ces film portent en eux une poésie de la chute. Les situations se dégradent non sans humour, un humour non de la justification, mais du désespoir, foncièrement triste, d'un pessimisme irrévocable.

Distribution

  • Gérard Depardieu? : Lafayette
  • Marcello Mastroianni? : Luigi Nocello
  • James Coco : Andreas Flaxman
  • Mimsy Farmer : membre de la troupe de théâtre
  • Abigail Clayton : Angélica
  • Geraldine Fitzgerald : Mrs.Toland

Fiche technique

  • Titre original: Ciao Maschio
  • Réalisation : Marco Ferreri
  • Scénario : Marco Ferreri, Gérard Brach et Rafael Azcona
  • Production : Lira Films (Paris) et Pegaso Films (Rome)
  • Musique : Philippe Sarde
  • Photographie : Luciano Tovoli
  • Montage: Ruggero Mastroianni
  • Durée : 94 minutes
  • Date de sortie : 24 février 1978
Reproduction possible des textes sans altération, ni usage commercial avec mention de l'origine. .88x31.png Credit auteur : Ann.Ledoux