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Un condamné à mort s'est échappé est un film français de Robert Bresson, sorti en 1956.

Analyse

Le lieutenant Fontaine est incarcéré au Fort de Montluc , dans la région lyonnaise, en 1943, pour actes de résistance. Il est interrogé par la police allemande. Au cours de son transfert, il tente une évasion improvisée en sautant de la voiture conduite par un S.S.

Il est immédiatement repris. On l'enferme dans une cellule d'où il va, patiemment, obstinément, préparer une nouvelle fugue. S'étant débarrassé de ses menottes à l'aide d'une épingle, ayant transformé sa cuillère en outil, il entreprend de démonter la porte de son cachot. Il fait part de ses intentions aux rares détenus qu'il peut aborder aux heures de promenades et à la toilette.

Convoqué au siège de la Gestapo, les autorités lui apprennent sa condamnation à mort. Il est surpris et mécontent de s'apercevoir, lorsqu'il regagne sa cellule, qu'un autre détenu la partage : un adolescent farouche au regard ambigu qui pourrait bien être un espion, " un mouton " : Jost.

Un autre prisonnier s'échappe mais est aussitôt rattrapé. Avant d'être fusillé, il parvient à expliquer à Fontaine comment franchir le mur d'enceinte. A l'aide de son matelas et de ses vêtements, Fontaine tresse une corde. Il hésite à faire confiance à son compagnon de cellule, mais finalement s'y résout. C'était le bon pari car, grâce à Jost, il réussit son évasion.

François Truffaut déclarait au moment de la sortie de ce film :Le film français le plus décisif de ces dix dernière années. On y trouve le goût de l'épure, de l'atonalité du phrasé et de l'austérité, l'attention aux sons qui seront les marques constantes de la mise en scène de Bresson.

Ce n'est pas un film réaliste comme le serait la description d'un acte héroïque dans un contexte donné, même si, comme le précise la plaque commémorative introductive, le film a été tourné dans les lieux authentiques de l'action. Il s'agit d'une quête métaphysique de la survie, de l'itinéraire d'une solitude et d'une foi au service de la volonté.

Critique de Marcel Martin

Ce film confirme magnifiquement les qualités que nous savions être celles de Bresson et les composantes de son univers personnel: souci de l'intériorité, volonté de dépouillement, prédominance de l'analyse psychologique sur la description du monde, le décor intervenant toujours en contrepoint avec les sentiments. Bresson n'est pas un réaliste, ou plutôt il atteint au réalisme comme par surcroît et toujours par l'intérieur. Pour lui, le réalisme est d'abord affaire de vérité psychologique et morale et non de ressemblance matérielle.

Est-il besoin de dire que cette conception-là du réalisme est la seule authentique?

En fait, Bresson est inclassable. On a parlé de jansénisme à son propos, on lui a trouvé des inspirations raciniennes. Il est avant tout un analyste passionné de la nature humaine. Sa caméra est un microscope: elle nous introduit à un monde où des êtres encore jamais vus vivent sur un rythme différent du nôtre des aventures d'exception.

Marcel Martin, Cinéma, janvier 1957.

Distribution

  • François Leterrier : Lieutenant Fontaine
  • Charles Le Clainche : François Jost
  • Maurice Beerblock : Blanchet
  • Roland Monod : Le Pasteur
  • Jacques Ertaud : Orsini
  • Jean Paul Delhumeau : Hebrard
  • Roger Treherne : Terry
  • Jean Philippe Delamarre : Prisoner N° 110
  • César Gattegno : Le Prisonnier X
  • Jacques Oerlemans : Gardien-chef
  • Klaus Detlef Grevenhorst : Officier allemand
  • Leonhard Schmidt : Le Convoyeur

Fiche technique

  • Réalisation : Robert Bresson
  • Titre alternatif : Le vent souffle où il veut
  • Scénario : Robert Bresson et André Devigny
  • Photographie : Léonce-Henri Burel
  • Montage : Raymond Lamy
  • Format : Noir et blanc - Mono
  • Durée : 102 minutes
Reproduction possible des textes sans altération, ni usage commercial avec mention de l'origine. .88x31.png Credit auteur : Ann.Ledoux