Abyss

De Cinéann.

Abyss (The Abyss) est un film américain réalisé par James Cameron, sorti en 1989.

Analyse critique

L'USS Montana, sous-marin nucléaire américain, a fait naufrage par 700 mètres de fond près d'une fosse abyssale de 8 000 mètres de profondeur. Pour porter secours aux éventuels survivants, la marine américaine réquisitionne le Deepcore, un puits de forage sous-marin, et son personnel, et leur envoie une équipe du SEAL, des hommes surentraînés. Mais peu à peu des phénomènes étranges se manifestent ; se pourrait-il qu'il y ait quelque chose qui les scrute du fond de la fosse ?

La réponse est bien sûr oui et la fin du film aborde la question, quoique de manière assez simpliste, de la réaction humaine vis-à-vis d'une intelligence non-humaine, et de la réaction possible de celle-ci.

Abyss, de l’aveu même de Cameron, apporte une réponse visuelle à 2001 : l'odyssée de l'espace. Mais bien plus que sur le plan esthétique, le réalisateur ajoute ses propres réflexions sur les thèmes déjà abordés dans le chef-d’œuvre de Stanley Kubrick.

À l’instar de Georges Lucas, Cameron traite dans ses films du rapport de l’homme avec la machine, et Abyss ne déroge pas à la règle. Ainsi, tout est technologie dans ce film, du sous-marin Montana à la plate-forme de forage Deepcore. Comme dans le vaisseau Discovery One, les hommes sont à la merci des machines pour survivre dans des endroits aussi inhospitaliers que l’espace ou les grands-fonds.

Kubrick transforme ses astronautes en paresseux utilisant des machines pour effectuer leurs besognes les plus élémentaires (Hal redresse le lit de Poole pour que celui-ci puisse visionner un message de ses parents sur ordinateur), déshumanisant les hommes et humanisant les machines (Hal commet une erreur et tue sans motif). Les mineurs de Cameron, à l’inverse, sont des mutants dont les submersibles représentent une enveloppe charnelle de métal, et les bras mécaniques des prolongements de leurs propres bras (la scène où Une Nuit pince les fesses de Catfish par le biais du bras mécanique), ici pas d’intelligence artificielle, la machine est une prothèse dans l’évolution de l’homme.

L’évolution passe par une renaissance : la scène de la réanimation/résurrection de Lindsay est filmée avec l’intensité d’un accouchement. Cameron renforce la comparaison avec la descente de Bud le long d’une fosse utérine, vers une lumière douce. Une fois arrivé sur place, il débarrasse ses poumons du liquide organique qui lui permettait de respirer. Le voyage de Bud dans les entrailles du vaisseau alien est de facon flagrante un hommage au voyage que fait David Bowman dans les entrailles du monolithe, au bout duquel l’homme renaîtra dans une ère nouvelle.

En bon cinéphile, Cameron a ajouté des références à deux autres films présentant un parallèle direct avec 2001. En premier lieu, Solaris, d’Andrei Tarkovski, dans lequel une mer recouvrant une planète lointaine crée des chimères (comme le pseudopode ou le raz de marée final) issues de l’esprit des scientifiques en poste sur place dans une station d’observation. Présenté à Cannes comme un anti-2001, le film s’orientait plus vers l’aspect métaphysique de la conquête spatiale.

Pour le tournage du film, James Cameron a utilisé des éléments qui malgré leur aspect futuriste, existaient à l'époque du tournage. ainsi deux des trois modules de sous-marin de poche existaient bel et bien et étaient fonctionnels. Le fluide respiratoire employé dans le film pour plonger en grande profondeur existe réellement. De plus, la scène où une souris est emprisonnée dans une cage et respire du liquide n'est pas truquée.

Distribution

Fiche technique

Nominations et récompenses 1989 : 62e cérémonie des Oscars


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