Ariel

De Cinéann.

Ariel , film finlandais de Aki Kaurismäki, sorti en 1988

Analyse critique

L’usine où il travaillait dans le nord de la Finlande ayant fermé, Taisto Kasurinen part vers le sud, au volant de la Cadillac qu’il a héritée de son père. Arrivé à Helsinki, il est aussitôt dépouillé de tout; il survit de petit boulot en petit boulot. Il tombe amoureux d'une jeune mère célibataire, mais est injustement emprisonné après avoir corrigé son agresseur.

Ariel est le deuxième volet d’une « trilogie ouvrière » après Shadows in Paradise et avant La Fille aux allumettes.

Ce film est dédié par son auteur « au souvenir de la réalité finlandaise ». Cette réalité est celle du pays avant la mondialisation, et le cinéaste lui fait des adieux bouleversants. Dans la « fiction » qu'est devenue la Finlande au temps du libéralisme, l’État providence a disparu au profit d'un État policier. Pour s'en sortir, les pauvres ne peuvent compter que sur la solidarité des sans-grade et sur l'amour des autres.

Kaurismäki complète son constat quasi-documentaire par un réalisme poétique ouvert à la comédie noire et à l'appel du large. Il y a des rêves d'Amérique dans Ariel comme la Cadillac que conduit le héros, l'évasion et le hold-up mis en scène comme dans les films noirs hollywoodiens. Il y a aussi un cargo symbole de jours meilleurs, illuminé une promesse de Noël

« Ariel vient confirmer le talent de Kaurismäki. Le cinéaste y exprime une nouvelle fois son goût pour les personnages d’exclus, chômeurs et parias de la société. Ces losers à l’inaltérable dignité sont dotés d’une élégance naturelle et d’un code moral chevaleresque même dans la mouise la plus totale. La bifurcation du récit vers le film de gangsters permet à Kaurismäki d’exprimer son admiration pour Jean-Pierre Melville et quelques petits maîtres de la série B américaine tels Joseph H. Lewis. Ariel ne se dépare jamais de l’ironie lente, du romantisme laconique et de l’humour du désespoir de Kaurismäki, qui a décrit son film comme un hommage au souvenir de la réalité finlandaise. »
Olivier Père

Distribution

  • Turo Pajala : Taisto Olavi Kasurinen
  • Susanna Haavisto : Irmeli Katariina Pihlaja
  • Matti Pellonpää : Mikkonen

Fiche technique

  • Réalisation, scénario et production : Aki Kaurismäki
  • Musique : Esko Rahkonen, Rauli Somerjoki et Taisto Tammi
  • Photographie : Timo Salminen
  • Montage : Raija Talvio
  • Durée : 73 minutes
  • Dates de sortie : 21 octobre 1988
    • France 30 août 1989
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