Kung-fu master

De Cinéann.

(Redirigé depuis Kung-Fu Master)

Kung-fu master , film français de Agnès Varda, sorti en 1988

Analyse critique

La trame du film est l'histoire d'amour de Julien, un collégien de 14 ans et de Mary-Jane, un femme qui élève seule sa fille, camarade de classe de Julien. Le garçon est passionné de jeu vidéo, particulièrement de Kung-Fu Master pour lequel il développe une véritable passion en y jouant chaque jour sur la borne d'arcade du bistrot près de son collège. C'est là que Mary-Jane le remarque et entre en contact avec lui. Une amitié réciproque se développe entre le garçon indépendant et la jeune femme au caractère resté très adolescent.

Julien profite de l’invitation de Lucy à partager leurs devoirs de classe pour se rapprocher de Mary-Jane et se fait quelque temps plus tard inviter à Londres dans la famille de cette dernière. Mais une forme de jalousie se développe de la part de Lucy qui remarque l'attention soutenue que porte sa mère à Julien. La mère et la fille finissent par se disputer à ce sujet. Mary-Jane et Julien partent ensemble dans une petite île de la côte anglaise. Là, ils vont pouvoir découvrir un possible amour partagé mais leur famille les sépareront à leur retour et Mary-Jane, réconciliée avec sa fille, gardera un souvenir mélancolique de cette escapade.

Que vient motiver cette obsession de Mary-Jane pour Julien ? La cinéaste nous offre une multitude de réponses, chacune fragmentaire et toutes intriquées. Chez elle, dans sa merveilleuse maison, il y a des fleurs et des photos à craquer, un trop-plein de vie qui ne fait que contraster avec le vide et la mélancolie de son quotidien. Elle s’émeut devant un dessin d’enfant avec trois mots griffonnés, qu’elle prend pour une véritable lettre d’amour.

Mary-Jane est une de ces femmes supportant mal la vieillesse qui la guette, le désir qui faiblit chez les autres. Jalouse de la jeunesse et des amours adolescentes qu’elle a manquées, elle devient obsédée par l’idée que Lucy les rate à son tour. Elle tente de remonter le temps. Il lui suffit d’apprendre leurs jeux, leur langage, de retourner dans sa chambre d’enfant chez ses parents et d’un baiser dans le jardin.

Cette relation supposément enfantine ne durera pas. Elle ne cesse d’ailleurs d’être menacé par le Sida-VIH, dont on évoque sans cesse les dangers, à la télévision ou dans la rue, en France comme en Angleterre. La maladie plane comme une angoisse sourde, très présente dans le film, alors que paradoxalement Varda a longtemps tu le fléau dont son mari, Jacques Demy, mourut deux ans plus tard, en 1990.

Jane Birkin déclare :

Le projet du film est du tournage de Jane B. par Agnès V. J’avais écrit ce petit livre fantaisiste qui est devenu la trame du scénario ; très sincèrement, j’étais un peu tombée amoureuse d’un adolescent dans la vie. Mathieu Demy, le fils d’Agnès Varda et de Jacques Demy, me semblait être l’interprète idéal. En échange, elle a imposé la présence de Charlotte Gainsbourg. Et comme j’avais écrit un petit rôle pour un enfant, Lou Doillon s’est retrouvée au générique du film, à 5 ans seulement.

Ce fut vraiment une aventure inoubliable pour tout le monde. Dans une ambiance forcément très particulière avec nos deux familles réunies puisqu’il y avait aussi mes parents.

Distribution

Fiche technique

  • Réalisation : Agnès Varda
  • Scénario : Agnès Varda d'après un récit de Jane Birkin
  • Photographie : Pierre-Laurent Chenieux
  • Montage : Marie-Jo Audiard
  • Musique : Joanna Bruzdowicz
  • Production déléguée : Ciné-Tamaris
  • Durée : 100 minutes
  • Date de sortie : 9 mars 1988
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