Les Fleurs et les Vagues

De Cinéann.

Les Fleurs et les Vagues film japonais réalisé par Seijun Suzuki, sorti le 8 février 1964.

Analyse critique

Un jeune Yakuza épris de la fille qui doit épouser le chef de son clan, kidnappe la promise et s'enfuit avec elle. À Tokyo, il se cache sous l'identité d'un ouvrier, tandis que la jeune femme devient serveuse d'un restaurant.

En 1964 Suzuki Seijun livre un mélo sur fond de drame social et amoureux, dans la plus grande tradition du genre. Le film expose un sujet classique de guerre des gangs, d'amours impossibles et d'homme rattrapé par son passé. Coincé entre la police et les yakuzas, hanté par un meurtre qui attirera à lui un homme mystérieux pareil à un spectre assassin, Kikuji ne connaîtra jamais le repos. Ou alors si bref, dans les bras de sa femme, Oshige, qu’il cache pour qu’ils puissent vivre en paix, ou bien au creux du sourire ou de cette chute de reins qu’une étrange geisha ne réserve qu’à lui. Qu’à ses mains qui n’en finissent pourtant pas de se dérober. Ces deux femmes, les plus solides points d’ancrage d’un homme fatigué, presque en perdition, constituent l’une des plus belles réussites du film : deux portraits opposés mais qui sont aussi complémentaires. Deux visages de l’amour, du dévouement, de la peine aussi.

Cependant le réalisateur japonais va apporter quelques touches de sa virtuosité, teintant alors l’écran de tout son talent; la plus belle preuve de ce refus de l’académisme viendra poindre à la fin. En effet le film va se conclure dans des décors de studio enneigés et très abstraits, mais c’est surtout sur le fond que Suzuki semble s’être le plus amusé à déjouer les règles du genre, puisque le film propose un dénouement très osé. Suzuki provoque une lente mais implacable montée du suspense, lorsque Oshige doit rejoindre son époux à la gare, alors que toute la police de la ville est à leur recherche. Alors aussi qu’un redoutable tueur les suit, pas à pas, depuis des semaines déjà.

Avec ces trois personnages principaux remarquablement écrits et interprétés, Suzuki met en valeur le scénario imaginé par son décorateur Kimura Takeo en découpant son film avec panache. Alternant quelques passages violents avec de très beaux moments intimistes, s’attardant parfois sur les simples jeux et la misère acceptée de ces ouvriers exploités, relançant alors soudainement le rythme de l’ensemble par une cruelle montée de la tension, Suzuki a su rendre une histoire, assez classique, très prenante.

Distribution

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  • Eimei Esumi : Gorosuke
  • Akiyoshi Fukae : Sakurada
  • Chieko Misaki : Yachiyo
  • Keisuke Noro : Boroichi
  • Yôko Yamamoto : geisha
  • Tamio Kawaji
  • Akira Kobayashi
  • Naoko Kubo
  • Chieko Matsubara
  • Hiroyuki Nagato
  • Osamu Takizawa
  • Akira Yamauchi

Fiche technique

  • Titre : Les Fleurs et les Vagues
  • Titre original : Hana to doto (花と怒濤)
  • Titre anglais : The Flower and the Angry Waves
  • Réalisation : Seijun Suzuki
  • Scénario : Keiichi Abe, Kazuro Funabashi et Takeo Kimura
  • Musique origiale: Hajime Okumura
  • Durée : 91 minutes
  • Date de sortie : 8 février 1964 (Japon)


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