Les Géants et les Jouets

De Cinéann.

Les Géants et les Jouets ( 巨人と玩具 Kyojin to gangu ) un film japonais de Yasuzo Masumura, sorti en 1958.

Sommaire

Synopsis

La compétition entre les firmes de bonbons fait rage. La compagnie World décide d'offrir aux clients des jouets spatiaux. Ryuji Goda et Yosuke Nishi trouvent dans la rue une pauvre fille, Kyoko, qui devient la star de leur campagne publicitaire. Les armes de cette guerre économique sont douces et paraissent inoffensives. Avec l’espionnage industriel, il y a le marketing de masse qui s’invite via les publicités dans le foyer des gens. Tout est bon pour pousser la population à consommer, même lui créer des idoles factices.

Profitant des médias, ils augmentent spectaculairernent leur chiffre d'affaires. Mais la campagne ruine la santé de Goda, qui se rend compte qu'il est devenu un robot...

Critique

D'après un roman de Ken Kaïkô, cette satire survoltée du capitalisme japonais modelé sur la publicité reproduit le style euphorique des comédies américaines des années 1950. Rapide, saturé de couleurs, avec des personnages en mouvement perpétuel, le film paraît s'abandonner aux formes les plus extatiques du cinéma hollywoodien. Pourtant, les plans de machines d'usines et les presses à journaux révèlent l'inhumanité des forces qui entraînent ce monde.

Les personnages tentent de survivre à la folie du consumérisme et à la marche implacable de l'industrie. Kyoko, l'adolescente des rues choisie pour représenter la marque de caramels, perd son innocence lorsque le photographe lui demande de jouer la candeur.

Désormais, mieux que personne, elle saura manier les codes de ce monde factice. Elle saura même mieux résister que son "inventeur", le chef de publicité Goda qui s'éreinte à suivre le rendement de sa compagnie au fur et à mesure qu'elle "dévore" ses concurrents. Alors que Kyoko évolue cyniquement sur la scène scintillante du spectacle capitaliste, Goda se retrouve à l'agonie, crachant du sang dans des bureaux sombres et déserts. Au terme de la relation vampirique qui unit la plupart des couples de Masumura, les personnages masculins achèvent souvent leur destin dans l'aliénation.

Le monde de l’entreprise domine tous les esprits japonais. À tel point que Masumura filme des rapports déshumanisés où tout n’est question que d’argent ou de travail. Les mentalités japonaises se moquent des relations personnelles, l’intimité n’existe plus. L’amour ou l’amitié rentrent dans une logique de travail. Le supérieur passe sa vie à travailler, il ne dort même plus et délaisse son foyer, où sa femme devient folle. Travailler est une obsession. Désormais, les hommes se tuent à la tâche pour faire régner leurs entreprises. Qu’importe les sentiments humains entre hommes et femmes, il y aura toujours entre eux la barrière du travail. Une bulle qui étouffe les esprits et les éloigne de la réalité.

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Distribution

  • Hiroshi Kawaguchi  : Yosuke Nishi
  • Hitomi Nozoe  : Kyoko Shima
  • Hideo Takamatsu  : Ryuji Goda
  • Kinzo Shin  : Kohei Yashiro
  • Yunosuke Ito  : Junji Harukawa, un cameraman
  • Koichi Fujiyama  : Tadao Yokoyama, l'ami de Nishi
  • Michiko Ono  : Masami Kurahashi
  • Kyu Sazanka : Ryuzo Azuma
  • Hiroko Machida  : Suzue Goda, la femme de Goda

Fiche technique

  • Titre original : 巨人と玩具 Kyojin to gangu
  • Réalisation : Yasuzo Masumura
  • Scénario : Yoshio Shirasaka d'après un roman de Ken Kaiko
  • Société de production : Daiei Studios
  • Producteur : Hideo Nagata
  • Directeur de la photographie : Hiroshi Murai
  • Musique originale: Tetsuo Tsukahara
  • Directeur artistique : Tomoo Shimogawara
  • Assistant-réalisateur : Yoshio Inoue
  • Montage : Tatsuji Nakashizu
  • Durée : 96 minutes
  • Date de sortie : 22 juin 1958 (Japon)
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