The Revenant

De Cinéann.

The Revenant , film américain de Alejandro González Iñárritu, sorti en 2015

Analyse critique

Dans une Amérique profondément sauvage, un groupe de trappeurs, dirigé par le capitaine et négociant en fourrures Andrew Henry, subit de lourdes pertes lors d'une attaque menée par les Amérindiens. En effet, alors que le trappeur Hugh Glass ainsi que deux de ses équipiers, dont son fils métis Hawk, chassent un orignal dans les bois, leur campement établi près d'une rivière est brutalement attaqué par des Arikaras, des Amérindiens du Dakota du Nord, qui massacrent sans pitié et pillent le camp. Trente-trois hommes périssent tandis que Glass, Hawk, Henry, John Fitzgerald, Jim Bridger et quelques autres hommes parviennent à prendre la fuite en bateau.

Les trappeurs survivants décident, sur conseil de Glass, de continuer leur expédition à pied, dans les bois, loin de la rivière que les Indiens sillonnent. Des tensions se forment alors au sein du groupe, notamment entre Glass et Fitzgerald, qui semble haïr le fils de Glass en raison de son origine amérindienne. Le groupe établit son campement dans la forêt. Le lendemain, Glass part seul à la recherche de gibier et surprend deux oursons grizzli, mais remarque très vite l'absence de leur mère. Cette dernière, dissimulée dans les hautes herbes derrière Glass, se précipite sur lui et lui inflige de profondes blessures sur tout le corps. Glass parvient cependant à tuer l'ourse en la poignardant, avant d'être découvert par Henry, Fitzgerald, Hawk et Bridger qui le ramènent au campement et tentent de le soigner.

Fitzgerald, Henry et les autres hommes doivent atteindre le plus rapidement possible le village de Fort Kiowa, mais sont ralentis par Glass, transporté sur un brancard de fortune. Pour écourter ce calvaire, Henry décide d'achever Glass, mais renonce au dernier moment et propose une scission en deux groupes, l'un constitué de Fitzgerald, Hawk et Bridger pour protéger Glass en échange d'une prime, l'autre pour continuer la route jusqu'à Fort Kiowa.

La tension monte entre Fitzgerald et Bridger, qui se révèle extrêmement fidèle à Glass. Fitzgerald tente d'étouffer Glass pour enfin se débarrasser de lui et regagner l'autre groupe. Mais il est surpris par Hawk qui le frappe et appelle Bridger, qui s'était éloigné vers la rivière. Fitzgerald neutralise Hawk et le tue froidement sous les yeux de Glass, impuissant et incapable de parler, avant d'éloigner son corps du campement. Au retour de Bridger, Fitzgerald fait mine de ne pas savoir où est Hawk et affirme qu'il pensait qu'il était avec lui au bord de la rivière.

Glass se remet en route, malgré ses lourdes blessures. Il parvient à faire du feu et trouve refuge sous une falaise près du lit de la rivière, mais il est découvert par des Indiens qui l'attaquent. Il prend la fuite à la nage et regagne tant bien que mal la rive. Dans la forêt, les hommes trouvent Glass à bout de forces et le ramènent jusqu'à Fort Kiowa où il est soigné et peut enfin révéler la vérité sur ce qui s'est réellement passé avec Fitzgerald. Henry, furieux, recherche Fitzgerald dans le village mais découvre très vite qu'il a pris la fuite en direction du Texas, après avoir volé l'argent du coffre-fort. Henry accepte que Glass l'accompagne. Après avoir trouvé des traces au sol, les deux hommes décident de partir chacun d'un côté pour prendre Fitzgerald en tenaille.

Henry se retrouve face à Fitzgerald, qui le tue. Glass, alerté par le coup de feu, retourne sur ses pas et découvre le corps de Henry. Il se lance à la poursuite de Fitzgerald, et tous deux arrivent sans arme à feu sur le bord de la rivière. Une lutte acharnée s'engage entre les deux rivaux, qui s'affrontent à l'aide d'une dague et d'une hachette. Finalement Glass prend le dessus après avoir mutilé la main de son ennemi. Il livre alors Fitzgerald à la tribu arikara, arrivée sur les lieux durant la lutte, qui l'achève. Les Indiens traversent ensuite la rivière et passent à côté de Glass, qui remarque Powoqa parmi eux. La tribu passe son chemin, tandis que le corps de Fitzgerald s'éloigne dans le cours d'eau. Après le combat Glass, qui marche péniblement dans la neige, est en proie à une hallucination : il voit sa femme (une Indienne pawnee) qui le regarde en souriant et s'en va.

Avec Iñárritu, l’épopée perd son classicisme au profit d’une démesure baroque. Le réalisateur opère la synthèse entre le cinéma d’auteur symboliste et le cinéma de genre dernier cri : The Revenant est, dans le jargon hollywoodien, un survival, un film de survie extrême. Mais Iñárritu redonne à la vengeance son essence tragique. Tant qu’elle demeure l’horizon lointain du héros, elle le maintient en vie, alors qu’il devrait mourir cent fois. Mais dès que cette vengeance devient réalité, le justicier paraît se désarticuler. Aucune joie ni satisfaction dans cet assouvissement. En témoigne le regard que le survivant nous lance en bout de course, inoubliable de vulnérabilité.

Distribution

  • Leonardo DiCaprio  : Hugh Glass
  • Tom Hardy  : John Fitzgerald
  • Domhnall Gleeson  : Andrew Henry
  • Will Poulter  : Jim Bridger
  • Lukas Haas  : Jones

Fiche technique

  • Réalisation : Alejandro González Iñárritu
  • Scénario : Alejandro González Iñárritu et Mark L. Smith, d'après Le Revenant de Michael Punke
  • Direction artistique : Jack Fisk
  • Photographie : Emmanuel Lubezki
  • Montage : Stephen Mirrione
  • Musique : Ryuichi Sakamoto, Alva Noto et Bryce Dessner
  • Sociétés de production : Anonymous Content, New Regency Pictures et RatPac Entertainment
  • Durée : 156 minutes
  • Dates de sortie : 25 décembre 2015
    • France : 24 février 2016
  • Oscars 2016 : meilleur réalisateur pour Alejandro G. Iñárritu, meilleur acteur pour Leonardo DiCaprio, meilleure photographie pour Emmanuel Lubezki
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