Amos Gitaï

De Cinéann.

Amos Gitaï réalisateur israélien né le 11 octobre 1950 à Haïfa.

Biographie

Né d'un père architecte du Bauhaus, il commence des études d'architecture au Technion de Haïfa. Lorsque la guerre du Kippour éclate, il doit interrompre ses études pour participer au conflit au sein d'une unité de secours par hélicoptère. Au cours de ses missions, il utilise une caméra Super-8. À l'issue de la guerre, il s'engage dans une carrière de cinéaste et commence à réaliser des documentaires.

C’est par un film consacré à la reconstruction d’une maison que débute l’œuvre de cinéaste professionnel d’Amos Gitaï : House (1980) est un documentaire qui parvient, sur le lieu unique d’un chantier dans une petite rue de Jérusalem, à mettre à jour avec vigueur et sensibilité un très grand nombre de ce qui fait vivre, rêver et souffrir Israéliens et Palestiniens. Il est aussi significatif que ce film sera aussitôt interdit en Israël, marquant durablement la relation conflictuelle du cinéaste avec les autorités de son pays, relation bientôt envenimée par la controverse suscitée par son film Journal de campagne réalisé avant et pendant l’invasion du Liban en 1982, et se traduisant par un long exil en France (1983-1993).

Amos Gitaï pratique une recherche inlassable sur les moyens esthétiques, recherche qui s’ancre dans les usages expérimentaux de la caméra dès l’adolescence, passe par la stylisation affirmée des premières fictions sous l’influence revendiquée de Brecht et de l’expressionnisme, comme par la recherche de dispositifs de filmage adaptés à des projets particuliers. Une des figures de style les plus volontiers employées par Amos Gitaï est le plan séquence, la durée longue de l’enregistrement servant à de multiples usages jamais limités à la séduction visuelle, mais toujours en recherche d’effets de sens. Artiste engagé, Gitai est, dans le même mouvement un grand styliste, inventeur de structures dramatiques inattendues, exemplairement le dédoublement asymétrique de Berlin-Jérusalem, les blocs spatiaux d’Alila ou temporels de Plus tard tu comprendras (2008), la fluidité déstabilisante de Terre promise, les surimpressions critiques de L’Arène du meurtre et de Free Zone, jusqu’au récit brusquement cassé en deux de Désengagement (2007).

L’œuvre du cinéaste Amos Gitaï compte près de quatre-vingt titres, réalisés sur environ quarante ans. Il faut y ajouter installations vidéo, mises en scène de théâtre et livres. Ses films sont de formats et de natures très variés (longs et courts métrages, fictions et documentaires, travaux expérimentaux, réalisations pour la télévision, tournés dans son pays, Israël, ou partout dans le monde…). Mais à la diversité de ses œuvres répond une extrême cohérence. Au fil des années, des voyages, des combats, des exils, des rencontres, Amos Gitaï articule et réarticule entre elles des œuvres qui, dans leur miroitement, ne cessent de se répondre, de se faire écho.

Filmographie (sélective)

  • 1986 : Esther
  • 1989 : Berlin-Jérusalem
  • 1991 : Naissance d'un Golem
  • 1992 : Golem, l'esprit de l'exil
  • 1993 : Golem, le jardin pétrifié
  • 1995 : Devarim
  • 1998 : Yom Yom
  • 1999 : Kadosh
  • 2000 : Kippour
  • 2001 : Eden
  • 2002 : Kedma
  • 2002 : 11'09"01 - September 11 (film collectif, segment)
  • 2003 : Alila
  • 2004 : Terre promise
  • 2005 : Free Zone
  • 2007 : Désengagement
  • 2007 : Chacun son cinéma (film collectif, segment)
  • 2008 : Plus tard tu comprendras
  • 2009 : Carmel
  • 2010 : La Guerre des fils de lumière contre les fils des ténèbres
  • 2011 : Roses à crédit (TV)
  • 2013 : Ana Arabia


Retrouvez tous les détails de la filmographie de Amos Gitaï sur sa fiche IMDB

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