Barton Fink

De Cinéann.

Barton Fink film américain réalisé par Joel Coen, sorti en 1991. C'est le 4e film des Frères Coen.

Sommaire

Analyse critique

Dans les années 1940, Barton Fink est un auteur de pièces de théâtre tourmenté, depuis peu encensé par la critique à New York. Son agent le pousse à tenter sa chance à Hollywood comme scénariste sous contrat pour un studio. Les épreuves s'accumulent : hôtel miteux, manque d'inspiration, un patron exubérant, une idole alcoolique, un voisin encombrant...

Barton Fink est inspiré de la vie du metteur en scène et auteur américain Clifford Odets, qui connut son heure de gloire dans les années 1940 et 50. Il est né en 1906 à Philadelphie et se lance dès son adolescence dans le théâtre. À 29 ans, il signe sa première pièce, Waiting for Lefty, que beaucoup considèrent comme son chef d'œuvre. Il côtoie ensuite Hollywood où il écrit notamment le scénario du film Le Grand Chantage (1957), avec Burt Lancaster et Tony Curtis. Clifford Odets est décédé des suites d'un cancer en 1963.

Barton Fink est le film des frères Coen sur lequel ils ne collaborent pas avec leur directeur de la photographie habituel : Barry Sonnenfeld. On le retrouve néanmoins au début du film, dans une petite apparition clin d'œil dans la scène du restaurant. Les frères Coen débuteront ici une collaboration qui fonctionne toujours avec Roger Deakins.

Même s'ils arborent de façon un peu clinquante leur collection de signes intellectuels et humoristiques, leur virtuosité d'auteurs, Les Frères Coen démontrent un talent certain dans l'alliance de l'angoisse et de l'absurdité. Y a-t-il pire cauchemar pour un écrivain coincé et torturé tel que Barton Fink que de devoir rendre un scénario sur un sujet aussi futile et éloigné de son univers que le catch ?

La tête pensante sèche, le nabab s'impatiente, et le flop grandit à vue d'oeil, et surtout d'oreille, organe et trou noir décisif ici.

Ce film est une peinture à la fois précise et impitoyable du Hollywood des années 40, et un délire macabre fondé sur la paranoïa, la peur d'être englouti. On ne sort guère de l'hôtel rococo et décrépi aux murs suintants, labyrinthe marron et sans fond qui semble doué de facultés humaines.

Rien n'est rassurant, pas même Charlie, qui suscite presque plus de sympathie que le pontifiant et sans doute puceau Barton. Ce voisin de chambre est-il aussi bonne poire qu'il en a l'air ? Est-il ange gardien ou démon ? La réponse viendra dans l'incendie final, apocalyptique en diable. Moralité ricaneuse : Hollywood, c'est l'enfer volontaire.

Fiche technique

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Distribution

Distinctions

  • Palme d'or, Prix de la mise en scène et Meilleur acteur (John Turturro), lors du Festival de Cannes 1991.
  • Nomination aux Oscars du Meilleur second rôle masculin (Michael Lerner), Meilleurs décors et direction artistique (Dennis Gassner et Nancy Haigh) et Meilleurs costumes (Richard Hornung) en 1992.
  • Nomination au Golden Globe du Meilleur second rôle masculin (John Goodman) en 1992.


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