Benoît Jacquot

De Cinéann.

Benoît Jacquot, réalisateur français né le 5 février 1947 à Paris.

Biographie

Benoît Jacquot commence sa carrière cinématographique en 1965 comme assistant de Bernard Borderie sur un film de la série Angélique et comme assistant de Marguerite Duras, Marcel Carné et Roger Vadim.

Il a été le compagnon de Dominique Sanda et de Judith Godrèche lorsque celle-ci, vers seize ans, a quitté le domicile familial pour venir habiter avec lui. Avec l'actrice Anne Consigny, Benoît Jacquot a eu un fils devenu acteur, Vladimir Consigny, auquel il a offert son premier rôle dans un téléfilm Gaspard le bandit sur la vie du « Robin des Bois provençal » Gaspard de Besse, diffusé sur Arte en 2007.

Il est membre de L'Exception, un groupe de réflexion sur le cinéma créé par Jean-Michel Frodon. Il a été président du jury du concours d'entrée de la Fémis en 2003 et membre du jury au festival de Cannes, alors présidé par Emir Kusturica, en 2005.

En 2010 il fait partie du 10e jury international du Festival international du film de Marrakech, sous la présidence de l'acteur et réalisateur américain John Malkovich.

En 2012, il reçoit le prix Louis-Delluc pour Les Adieux à la reine, adaptation du roman éponyme de Chantal Thomas. En 2013, le film obtient trois Césars.

En 2015, il est président du jury du 41e festival du cinéma américain de Deauville.

En 2017, il préside le Jury du Prix Luigi De Laurentiis lors de la Mostra de Venise 2017.

Les mises en scène de Benoît Jacquot, discrètes et peu ostentatoires, restent difficilement cernables dans leur ensemble. Elles dénotent à la fois un certain classicisme, voire de l'académisme, associés à des aspects beaucoup plus modernes, parfois proches de l'expérimentation ou d'une recherche novatrice dans l'écriture cinématographique. Cette hétérogénéité peut être considérée comme le propre de son style. Son œuvre , variée et inégale est celle d’un cinéaste fondamentalement insaisissable, qui croit très fort au réel, très fort à la littérature, et très fort à l’inconscient.

L'influence de Robert Bresson reste manifeste dans ses premiers films. L'Assassin musicien, d'après Dostoïevski, est caractérisé par l'ascèse de son découpage, peu de plans, et par la quasi-fixité de sa caméra. Benoit Jacquot abandonne ce minimalisme « bressonien » au fur et à mesure de sa carrière. Cela ne l'empêche pas d'expérimenter des formes de narration très particulières, comme dans La Fille seule (1995), filmé selon un principe de « temps réel » (temps de l'action calqué sur la durée du film) durant lequel on suit Valérie, l'héroïne, de couloirs en escaliers, d'un café à la chambre d'hôtel dans de longs plans séquences.

Il alterne également gros budgets avec des stars (Pas de scandale, Adolphe) avec des productions beaucoup moins coûteuses et, en un sens, plus libres dans leur narration et leur méthode de tournage (L'Intouchable, tourné en Inde en 16 mm, et quelques plans en caméra vidéo). Ses personnages principaux sont souvent des femmes (Isabelle Huppert dans Villa Amalia, L'École de la chair, Les Ailes de la colombe et Pas de scandale, Virginie Ledoyen dans La Fille seule, Judith Godrèche dans La Désenchantée, Isabelle Adjani dans Adolphe, Sandrine Kiberlain dans Le Septième Ciel, Isild Le Besco dans L'Intouchable, À tout de suite ou Sade). Ces héroïnes se caractérisent par un mouvement de fuite, qui leur fait tourner le dos à leur passé, à leur famille ou à leur métier.

Filmographie

  • 1977 : Les Enfants du placard
  • 1981 : Les Ailes de la colombe d'après Henry James
  • 1982 : Une villa aux environs de New York
  • 1985 : Corps et biens
  • 1987 : Les Mendiants
  • 1990 : La Désenchantée
  • 1995 : La Fille seule
  • 1997 : Le Septième Ciel avec Sandrine Kiberlain et Vincent Lindon
  • 1998 : La Fausse Suivante d'après Marivaux
  • 1998 : L'École de la chair
  • 1998 : Par cœur
  • 1999 : Pas de scandale
  • 2000 : Sade avec Daniel Auteuil et Isild Le Besco
  • 2001 : Tosca d'après Puccini
  • 2002 : Adolphe avec Isabelle Adjani et Isild Le Besco
  • 2004 : À tout de suite avec Isild Le Besco
  • 2006 : L'Intouchable avec Isild Le Besco
  • 2009 : Villa Amalia d'après Pascal Quignard
  • 2010 : Au fond des bois
  • 2012 : Les Adieux à la reine d'après Chantal Thomas
  • 2014 : Trois cœurs
  • 2015 : Journal d'une femme de chambre d'après Mirbeau
  • 2016 : À jamais d'après Don DeLillo
  • 2018 : Eva, d'après le roman de James Hadley Chase

Distinctions

  • 2012 : Prix Louis-Delluc pour Les Adieux à la reine
  • 3 nominations César 2013, dont César du meilleur film pour Les Adieux à la reine
  • 2016 : nomination César de la meilleure adaptation pour Journal d'une femme de chambre
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