Discussion:Danièle Thompson

De Cinéann.

Danièle Thompson, née le 3 janvier 1942 à Monaco, est une scénariste, dialoguiste, réalisatrice et écrivain française.

C'est la fille du réalisateur Gérard Oury et de l'actrice Jacqueline Roman. On lui doit les scénarios de quelques uns des plus grands succès du cinéma français : La Grande Vadrouille en 1966 pour sa première collaboration avec son père , Les Aventures de Rabbi Jacob (1973), La Boum (1980). Son thème de prédilection est "la famille et ses défauts".

En 1964 c'est la naissance de sa fille Caroline Thompson et en 1966 de son fils Christopher Thompson.
1966 est également une année importante avec ses débuts de scénariste auprès de son père Gérard Oury.

Elle atteint la consécration en 1977 avec une nomination aux Oscars du meilleur scénario pour Cousin, cousine de Jean-Charles Tachella. Elle sera également nommée 5 fois aux Césars, sans toutefois remporter de trophée.

En 1986 elle est membre du jury au Festival de Cannes.

Sommaire

Scénariste, ses premiers pas avec son père

Comme scénariste Danièle Thompson participe aux films suivants:

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En 1942, pendant l'occupation allemande en France, l'avion de trois aviateurs britanniques est abattu par la flak au dessus de Paris. Ses occupants sautent alors en parachute. Le premier atterrit dans le zoo de Vincennes, le second sur la passerelle d'un peintre en bâtiment, Augustin Bouvet, et le dernier à l'Opéra Garnier chez un chef d'orchestre acariâtre, Stanislas Lefort.

Les deux Français doivent alors cacher les aviateurs avant de les accompagner vers la zone libre afin qu'ils soient rapatriés vers le Royaume-Uni. Pourchassés par les Allemands et notamment par le major Achbach, les fugitifs vont connaître de nombreuses péripéties lors de leur voyage vers la Bourgogne.

Pour son coup d'essai dans l'écriture de scénario, Danièle thompson tire le bon numéro. Ce film, avec le duo Bourvil - de Funès, a été pendant plus de quarante ans le plus grand succès d'un film français sur le territoire français avec plus de 17 millions de spectateurs au cinéma , avant d'être dépassé par Bienvenue chez les Ch'tis de Dany Boon en avril 2008, et aussi pendant plus de trente ans le plus grand succès d'un film sur le territoire français, toutes nationalités confondues, avant d'être dépassé par Titanic (1997) en 1997.

Il est maintenant troisième au palmarès des films les plus vus de l'histoire en France. Il connut aussi un succès international, y compris en Allemagne où il fut la première comédie présentée à l'écran consacrée à la Seconde Guerre mondiale. Il fut même retenu pour une nomination étrangère aux Oscars en 1967.

La première télédiffusion a été faite le 1er janvier 1976 sur la première chaîne française. Au total, le film a été diffusé treize fois sur la première chaîne et onze fois sur la deuxième chaîne. La onzième diffusion, en 2002, a encore rassemblé 9,0 millions de téléspectateurs, et la douzième en a rassemblé 9,3 millions.

L'industriel Victor Pivert, personnage au caractère vif et aux idées assez traditionnelles, se prépare à marier sa fille Antoinette au fils d'un général.

Mais un vendredi soir, alors qu'il rentre à Paris avec son chauffeur Salomon, dont il découvre avec stupeur qu'il est juif, il est victime d'une sortie de route. Resté seul après avoir congédié son employé qui refusait de travailler durant le Shabbat, Victor Pivert s'en va chercher de l'aide, et aboutit dans une usine de chewing-gum.

Il y assiste inopinément à un règlement de comptes entre les membres d'une police d'État d'un pays identifié comme « arabe » et un dissident politique, Mohammed Larbi Slimane, que ces derniers veulent éliminer. Slimane parvenant alors à s'échapper entraîne, malgré lui dans sa cavale, Victor Pivert devenu son « otage » et qui se retrouve de surcroît aussi bien recherché par la police française que par la police secrète du pays arabe menée par le sinistre Farès.

Pivert et Slimane cherchent à échapper à leurs assaillants et à regagner la capitale. Les deux hommes se retrouvent ainsi à l'aéroport d'Orly, où ils usurpent l'identité de deux rabbins hassidiques tout juste débarqués de New York. Ils sont alors entraînés, malgré eux, dans une cérémonie juive rue des Rosiers, dans le Pletzl à Paris, au cours de laquelle Victor, devenu « Rabbi Jacob », tombe nez à nez avec son ex-chauffeur Salomon.

Malgré un lourd climat (deux semaines avant la sortie du film, commence au Proche-Orient la guerre du Kippour entre Israël et les pays arabes voisins), et le décès, lié à la sortie du film, de Danielle Cravenne, la femme de Georges Cravenne, le succès du film a été certain avec plus de 7 millions d'entrées.

Le scénario, empruntant au vaudeville ses ressorts, dans le comique de situation comme dans l'emboitement des intrigues, offre des scènes d'anthologie, comme la fameuse danse hassidique, mais aussi des moments plus profonds, comme la bénédiction que David, le jeune Juif, reçoit du faux Rabbi Jacob, ou la poignée de mains entre Salomon et Slimane.

L'émancipation

La plus grande partie du film se déroule au cours d'un repas de noce dans une banlieue parisienne et dans d'autres repas de famille. Biju, cinquante ans, grand-mère, se remarie avec un fringant sexagénaire, Gobert. Sa fille, Marthe, employée dans une compagnie d'assurances, est l'épouse d'un butor, Pascal, qui la trompe ouvertement avec Karine, seconde femme de Ludovic, un professeur de danse. Une aimable complicité rapproche le couple délaissé, qui se transforme bientôt en liaison affichée.

D'une fête de famille à l'autre, ils vont se retrouver et s'aimer, au vu de tous et à la consternation de leurs conjoints respectifs, lassés du même coup de leurs propres fredaines. Tandis que Biju, à nouveau veuve, songe à convoler encore une fois, les deux amants, secouant pour de bon le joug des conventions, se font la paire.

Le scénario est alerte, pointilliste, excluant la vulgarité, en prise directe sur l'air du temps, et sait effleurer avec tact les problèmes de l'heure (la pollution, l'union libre, les désarrois de la jeunesse ou du troisième âge), en se refusant à la délivrance d'un quelconque message .

Cette petite production, au dialogue vif, au rythme soutenu, où le moindre rôle a son importance, enchanta les Américains et fut trois fois « nommée» aux Oscars.

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Vic , treize ans, inscrite au Lycée Henri-IV, est à l'âge des premières sorties et des premiers émois. Vic n'a guère l'occasion de parler avec ses parents, trop occupés par leur carrière respective, et dont le couple subit les assauts classiques du temps.

Elle se confie donc à son arrière grand-mère, la pétillante Poupette , ou à sa meilleure amie, Pénélope. Elle partage donc avec elles son amour pour le beau Mathieu . Mais cet amour-là aussi connaîtra quelques difficultés.

Inspiré de la véritable existence des adolescents parisiens de l'époque, lançant la carrière de Sophie Marceau et considéré comme un phénomène de société, La Boum connut un triomphe. Près de 30 ans après ce scénario n'a pas pris une ride, c'est une vraie madeleine de Proust, joliment rétro.

Moïse et Albert Levy sont frères. Mais alors que Moïse, tailleur de diamants à Anvers, perpétue les traditions ancestrales, portant la barbe, les papillottes, le kaftan de soie et faisant ses délices de l'étude des points obscurs de la Thora, Albert a jeté aux orties tous ces signes extérieurs.

Il a même épousé une belle Parisienne, Brigitte, avec qui il tient aujourd'hui un bar tabac. Moïse ne lui a jamais pardonné cette trahison et ne l'a plus revu. Depuis dix ans, les frères Levy ne se parlent plus. Mais un beau jour, Moïse, qui se trouve mêlé bien malgré lui au trafic de drogue organisé par un dénommé Goliath, est obligé de chercher refuge auprès d'Albert et d'abandonner costume, chapeau, barbe et bouclettes, se trouvant ainsi livré à toutes les tentations.

Cette comédie est rondement menée et équilibrée entre comique de situation, humour juif, bon mots et approximation de langage. Mais c'est aussi une visite guidée de deux lieux typiques: l'univers des diamantaires d'Anvers , froid et rigoureux et son opposé, le quartier de la rue des Rosiers à Paris, grouillant et populaire.

Seule petite ombre au tableau, au coin de la Rue des Rosiers et de la Rue des Hospitaliers Saint-Gervais dans le 4ème arrondissement, se situe la boutique de delicatessen “Chez Marianne". Un certain Titi revendique la paternité du scénario du film “Levy et Goliath". L’action de ce film se situe effectivement Rue des Rosiers

Et depuis 1987, cette protestation est peinte en blanc sur la vitre du magasin.

Une famille se rassemble pour Noël dans une station de sports d'hiver et l’on découvre assez rapidement que tous ont d’énormes problèmes, qui reviennent toujours à être des problèmes d’amour ou des problèmes sexuels, ou bien sûr les deux.

Ce portrait d'un groupe humain confronté aux aléas de la vie amoureuse dessine une chronique familiale comme le cinéma français en produit souvent. Le scénario de danièle Thompson tient le choc, malgré la complexité des histoires croisées de 4 ou 5 couples (ou faux couples.

On rit plutôt face aux disputes et aux gros soucis, qui ne sont pas si graves que cela, de tout ce petit monde. Tout cela n’est bien entendu pas très profond mais la belle brochette d’acteurs permet au film de tenir et de nous faire passer un bon moment.

Collaboration avec Patrice Chéreau

A partir de 1994, Danièle Thompson réalise les scénarios de deux films important de Patrice Chéreau

Le 18 août 1572, Catherine de Médicis, pour des raisons stratégiques, marie de force sa fille, Marguerite de Valois, belle et catholique, soeur du roi Charles IX, à Henri de Navarre, un noble protestant, futur roi Henri IV. Les protestants arrivent nombreux à Paris pour célébrer le mariage et gagner en influence en s'appuyant sur l'Amiral de Coligny, qui avait su gagner l'amitié de Charles IX.

Sacrifié à la raison d'état, Margot erre dans les rues dès sa nuit de noce et va cependant connaître l'amour avec un autre huguenot, le seigneur de la Môle. Mais le massacre de la Saint-Barthélemy est déclenché le 24 août, Coligny et de nombreux protestants sont tués, jusque dans les appartements royaux. Protégé par son sang royal Henri est épargné et Margot sauve la Môle. Plus tard Charles IX meurt empoisonné et la Môle est injustement condamné et exécuté. Margot rejoint Henri en Navarre avant d'être exilée en Auvergne.

Ce film est très charnel, passionnel, coloré de blanc, de noir et surtout de rouge. Rarement la passion, la violence faite aux corps ont été montrées avec autant de brio et de réalisme. La reconstitution historique est précise et les nombreux figurants apportent un volume et une qualité incontestables.

Le scénario ne cherche pas à retracer la vérité historique mais juste à peindre cette légende, ce qu’il fait avec beaucoup de talent. On peut voir se dessiner un parallèle entre cette légende noire et les terribles guerres fratricides qui sévissaient à l'époque de la sortie du film en ex-Yougoslavie.

La Reine Margot ne laisse pas indifférent. Il peut rebuter par certains aspects : beaucoup de personnages, les dialogues ne permettent pas une compréhension immédiate de la situation, ou de ce qui se trame, les protagonistes parlent de "il", ou de "elle", sans jamais nommer la personne en question. Il y a de plus énormément de sang, de sexe et de violence.

Le film ressemble à une peinture flamande du XVIe siècle: de superbes photos, des décors sombres et sobres, des costumes flamboyants, et une vision du Louvre comme on ne nous l'avait jamais proposé. Un film extrêmement moderne, défenseur de la tolérance et dénonciateur des dictatures. Son œuvre a été récompensée notamment à Cannes, Grand Prix du Jury, et Prix d'Interprétation Féminine pour Virna Lisi, ainsi qu'à Paris, César de la Meilleure Actrice pour Isabelle Adjani.

Jean-Baptiste Emmerich, né à Limoges, peintre scandaleux et tyrannique à Paris, mort à Paris, veut qu'on l'enterre à Limoges (le plus grand cimetière d'Europe). C'est par cette phrase qu'il règle ses dernières volontés, lui qui la voyait arriver et ne voulait pas partir en laissant les autres en paix.

Sous couvert d'enterrement, ce film dissèque une journée d'une quinzaine de personnages en crise, rassemblés autour d'un mort, dont la présence et le regard les faisait exister, qui ont perdu tout repère et se retrouvent obligés de se confronter les uns aux autres. Cet homme, en quittant ces vivants qu'il avait si fort influencés, les laisse face à des questions que sa présence faisait oublier.

L'idée de ce film vient des obseques du fameux cineaste Francois Reichenbach qui a dit "Ceux qui m'aiment prendront le train". S'ensuit la descente de sa famille et ses amis a Limoges en 1993. Daniéle Thompson faisait partie des voyageurs.

Film représentatif de la tension que Patrice Chéreau sait cultiver et entretenir, à l'écran comme à la scène, au cœur de ses personnages et entre ceux-ci. La séquence d'ouverture (long travelling caméra à l'épaule de l'entrée de la gare jusque dans le train) est à ce titre emblématique et stupéfiante.

La scène la plus émouvante de tout le film est celle où Claire découvre dans la pénombre, entre deux portes, la véritable identité de Viviane (anciennement Frédéric . Elle semble troublée mais remarque surtout la beauté de Frédéric, bel homme, devenu belle femme. Elle pleure tellement il/elle lui semble beau. Comment une transformation d'homme en femme peut-elle donner une si belle femme. Claire se sent presque laide face à cette belle femme qu'elle a si bien connu quand il était homme. C'est comme si le Frédéric qu'elle connaissait était mort et venait de renaître en Viviane. Claire va devoir réapprendre à connaître Frédéric/Viviane.

Et aussi

  • 1998 : Paparazzi , de Alain Berbérian
  • 1999 : Belle Maman, de Gabriel Aghion
  • 2001: Belphégor, le fantôme du Louvre, de Jean-Paul Salomé
  • 2004 : Le Cou de la girafe, de Safy Nebbou


Réalisatrice

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Le cinéma est une affaire de famille, après avoir été la scénariste de son père, elle se fait assister pour les scénarios des films qu'elle réalise par son fils Christopher Thompson.

Suite au décès récent de son deuxième mari, Yvette tente de réunir de nouveau pour Noël les trois filles de son premier mariage avec Stanislas, violoniste tzigane à la retraite. Autour des préparatifs, les remises en question et les révélations vont bon train pour Louba, l'artiste, Sonia, la bourgeoise et Milla, la rebelle.

La Bûche réussit parfaitement à faire du comique avec du tragique. Les parcours des membres de cette famille s’entrechoquent anarchiquement, dans un gigantesque fatras créé par les tromperies et les séparations successives. Ils ont la panoplie complète. Leurs relations sont devenues si fausses et embrouillées qu’au final on ne sait plus qui est qui. Faire un bon divertissement avec des ingrédients dramatiques est un exercice périlleux, mais brillamment réussi dans ce film.

Le moins réussi des films de Danièle Thompson. Cette comédie à l’américaine repose sur un duo d’acteurs, le grincheux hypocondriaque (Jean Reno) qui se laisse séduire par une écervelée (Juliette Binoche). Les sonneries de téléphones mobiles et les ambiances assourdissantes d’aéroports n'améliorent pas les choses.

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Avec le fil rouge d'une jeune serveuse provinciale et autour du théâtre des Champs-Élysées à Paris, plusieurs personnages font basculer leur vie : un riche homme d'affaires liquide sa collection d'art moderne chez Drouot ; une comédienne populaire qui répète au Studio rêve d'interpréter Simone de Beauvoir ; un pianiste préparant son concert étouffe dans ses conventions ; la concierge part à la retraite.

Le film remporte un vif succès aux États-Unis sous le titre Avenue Montaigne. Tout ce petit monde, ou presque, a son vague à l'âme et son stock d'aphorismes percutants. Ssous les yeux perpétuellement émerveillés de Jessica , serveuse toute fraîche, la sarabande explore les grandes ou les petites considérations sur la vie, l'amour, la réussite. On retient surtout la présence émouvante de Suzanne Flon, peu avant sa disparition et de Valérie Lemercier, qui étincelle de fantaisie et de charme en actrice de soap.

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