Gina Manès

De Cinéann.

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Gina Manès, née Blanche Moulin, voir sa généalogie , actrice de cinéma française, née le 7 avril 1893 dans le 12e arrondissement de Paris, morte le 6 septembre 1989 à Toulouse (Haute-Garonne)


Biographie

Née le 7 avril 1893 dans le 12e arrondissement de Paris, d'Amélie Mursch, elle est reconnue par Alfred Moulin un marchand de meubles du faubourg Saint-Antoine. Blanche Moulin épouse à l’âge de seize ans, le 30 mai 1911, un jeune styliste, Alphonse Brias, qui travaille pour son père. Ils divorcent peu de temps après. Attirée par la comédie, elle obtient de petits rôles au théâtre du Palais-Royal, aux Capucines et aux Bouffes-Parisiens. Ballerine dans les revues de Rip, elle rencontre l’acteur et réalisateur René Navarre, qui la recommande auprès de Louis Feuillade.

Devenue Gina Manès, elle débute dans Les Six Petits Cœurs des Six Petites Filles en 1916. Elle se produit encore sur les planches avant d’entamer sa véritable carrière cinématographique en 1919 avec L'Homme sans visage, réalisé par Louis Feuillade. Elle accède à la notoriété, en 1923, grâce à Jean Epstein qui lui confie le rôle de la fille du gargotier de L’Auberge rouge avant d’en faire l'émouvante héroïne de Cœur fidèle.

Elle tourne ensuite sous la direction de Germaine Dulac (Âme d'artiste), Alberto Cavalcanti (Le Train sans yeux). Par sa beauté troublante, son regard lourd et vénéneux et sa démarche féline, elle s’impose rapidement en séductrice ou en femme fatale et conquiert les titres de « vamp aux yeux d’émeraude » ou « Athéna au regard vert ».

En 1927, Abel Gance fait d'elle Joséphine de Beauharnais dans sa fresque historique Napoléon . L’année suivante, Jacques Feyder l’immortalise en une admirable Thérèse Raquin, film dont il ne reste malheureusement aucune copie. Les studios étrangers la sollicitent et Gina Manès tourne en Allemagne et en Suède. Mariée le 12 juin 1929, au jeune premier Georges Charlia, son partenaire dans Naples au baiser de feu (1925) de Serge Nadejdine, elle forme avec lui un couple très en vue. L’arrivée du parlant n’altère pas sa popularité et elle remporte un grand succès commercial, en 1931, toujours en vamp avec Une belle garce.

À l’apogée de sa gloire, Gina Manès quitte la France en compagnie de son mari, Georges Charlia, pour diriger une cantine le long d’une piste routière à cent kilomètres de Marrakech. Ce séjour prolongé au Maroc lui porte préjudice. Lorsqu’elle revient en France après deux ans d’absence, producteurs et cinéastes l’ont un peu oubliée et de plus jeunes actrices, telles que Viviane Romance, Mireille Balin ou Ginette Leclerc convoitent déjà l’emploi de séductrice fatale qu’elle avait créé. Les rôles qui lui sont proposés ont diminué en importance et ne correspondent plus tout à fait à sa personnalité. L’ancienne gloire du muet doit désormais se contenter de défendre des compositions stéréotypées d’ardentes amoureuses délaissées.

Attirée depuis toujours par le cirque, elle met au point un numéro de dressage de tigres qu’elle présente au Cirque d'hiver et à Medrano. Mais en novembre 1942, un fauve la blesse grièvement, interrompant net cette nouvelle activité. Séjournant de nouveau au Maroc pour les besoins du tournage de La Danseuse de Marrakech, en 1949, elle décide de s’y fixer et ouvre un cours d’art dramatique à Rabat. Elle y interprète deux courts métrages, École Foraine (1949) et Appel 17 (1952), mais, déçue, elle regagne la France en 1954 pour renouer difficilement avec le métier.

Tombée dans l’oubli, elle ne compose plus alors que de simples silhouettes. Gina Manès se tourne vers le théâtre et intègre la troupe du Grenier de Toulouse pour y tenir des rôles correspondant à son âge. Deux personnages, heureusement plus étoffés, celui de l’accorte patronne de café du Bonheur est pour demain et celui de la mamma corse tenant tête à Pierre Brasseur dans Pas de panique, lui permettent de clore dignement sa longue carrière cinématographique.

Retirée dans une maison de retraite en 1972, Gina Manès y meurt le 6 septembre 1989 à l’âge de 96 ans.

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L'homme sans visage

Filmographie

  • 1916 : Les Six Petits Cœurs des six petites filles d'Édouard-Émile Violet
  • 1919 : L'Homme sans visage de Louis Feuillade
  • 1920 : La Chiffa de René Navarre
  • 1920 : Le Secret d'Alta Roca de André Liabel
  • 1920 : L'Homme aux trois masques de Emile Keppens
  • 1921 : Le Sept de trèfle de René Navarre
  • 1923 : La Dame de Monsoreau de René Le Somptier : Mme de Saint-Luc
  • 1923 : Cœur fidèle de Jean Epstein : Marie
  • 1923 : L'Auberge rouge de Jean Epstein : la fille de l'aubergiste
  • 1924 : Âme d'artiste de Germaine Dulac : l'actrice
  • 1925 : Naples au baiser de feu de Serge Nadejdine
  • 1927 : Le Train sans yeux d'Alberto Cavalcanti
  • 1927 : Napoléon d'Abel Gance : Joséphine de Beauharnais
  • 1928 : Thérèse Raquin de Jacques Feyder : Thérèse Raquin
  • 1929 : Le Requin d'Henri Chomette : Violetta
  • 1929 : Un soir au Cocktail's bar de Roger Lion : Gaby
  • 1930 : Nuits de princes de Marcel l'Herbier : Helene Vronsky
  • 1930 : Une belle garce de Marco de Gastyne
  • 1936 : Mayerling d'Anatol Litvak : Marinka
  • 1936 : Les Loups entre eux de Léon Mathot : Nina
  • 1938 : Mollenard de Robert Siodmak : Marina
  • 1938 : La Maison du Maltais de Pierre Chenal : Olga
  • 1939 : Le Récif de corail de Maurice Gleize : Maria
  • 1939 : Fort Dolorès de René Le Hénaff : Lola
  • 1944 : Les Caves du Majestic de Richard Pottier
  • 1949 : La Danseuse de Marrakech de Léon Mathot
  • 1954 : La Belle Otero de Richard Pottier
  • 1955 : Les Carnets du Major Thompson de Preston Sturges
  • 1958 : Le Joueur de Claude Autant-Lara
  • 1959 : Les Amants de demain de Marcel Blistène
  • 1960 : Le Bonheur est pour demain d'Henri Fabiani
  • 1965 : Pas de panique de Sergio Gobbi
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