Jean Vigo

De Cinéann.

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Jean Vigo (26 avril 1905, Paris - 5 octobre 1934, Paris) réalisateur français.

Biographie

Jean Vigo descend d'une famille illustre dont les ancêtres sont des nobles andorrans.

Son père, Eugène Bonaventure de Vigo, né en 1883, arrive très jeune à Paris en 1900 et milite dans les milieux anarchistes. Apprenti-photographe, il connaît la misère et ses activités libertaires lui valent de fréquents séjours en prison ce qui ne fait que renforcer ses convictions. Il adopte le pseudonyme d'Almereyda, et à 20 ans, devient secrétaire de rédaction du journal anarchiste "Le Libertaire", puis il fonde "La Guerre Sociale". Il rencontre Emily Clero, militante anarchiste comme lui.

Jean Vigo naît le 26 avril 1905, dans une petite mansarde sordide. Il a une enfance tumultueuse et désordonnée, ballotté de réunions en meetings. Le malheur et la maladie poursuivent la famille Vigo. Almereyda dont les positions à propos de la guerre avaient oscillé entre pacifisme et patriotisme, est emprisonné à Fresnes, alors qu'il était dans un état de santé déplorable. Il y meurt le 14 avril 1917, dans des circonstances peu claires.

L'enfant que sa mère n'a pas les moyens d'élever, part vivre chez ses grands-parents. Il est envoyé à Nîmes en pension afin de poursuivre sa scolarité. Jean Vigo, profondément perturbé par la mort de son père et les changements intérieurs dans sa vie, tombe alors gravement malade. Sur les conseils d'un médecin, il quitte Nîmes pour Millau où il doit vivre en dissimulant sa véritable identité par précaution, en raison des engagements politiques de son père et c'est sous le nom de Jean Salles qu'il est inscrit au Collège de Millau.

Les 4 années (1918-1922) au cours desquelles Jean Vigo est élève à Millau, sont des années essentielles dans sa vie. Le souvenir de son père, la tristesse de l'internat se conjuguent pour susciter en lui la révolte et le cri dont il se souviendra dans "Zéro de conduite".

Jean Vigo quitte Millau pour le lycée de Chartres en 1922. En 1925, il s'inscrit à la Sorbonne mais pense essentiellement à faire du cinéma. Mais ce projet est remis à plus tard. Sa santé, encore fragile, l'oblige à partir de Paris pour suivre un traitement à Font-Romeu. C'est là qu'il rencontre sa future femme, Lydu (Élisabeth Losinska) qu'il épouse le 24 janvier 1929 et avec qui il aura une fille (Luce).

Ils partent s'installer à Nice où il obtient un poste temporaire d'assistant-réalisateur.

Grâce à l'aide financière de son beau-père, Jean Vigo achète une caméra d'occasion et réalise un court-métrage sur Nice. "A propos de Nice". Par la suite, il obtient deux commandes, l'une sur Jean Taris, champion de natation, l'autre sur le célèbre tennisman Henri Cochet. Seul, la première aboutit, mais, endetté, il doit revendre sa caméra. C'est dans ce contexte difficile que naît sa fille Luce le 30 juin 1931.
Parallèlement, Vigo s'occupe activement à Nice d'un ciné-club qu'il a fondé : "Les amis du cinéma". Il y fait découvrir les films d'Ham Richter, de Joris Ivens, d'Henri Storck, de Jean Painlevé, d'Eisenstein... " Nos adhérents peuvent juger dans leur version intégrale les versions cinématographiques mutilées ou interdites par la censure. "

Sur le point de se décourager, Jean Vigo fait alors une rencontre décisive, celle de Jacques-Louis Nunez grâce à l'acteur René Lefèvre. Cet homme d'affaires veut se lancer dans la production cinématographique. Dès juillet 1932, les deux hommes sympathisent et retiennent le projet de Jean Vigo sur la vie d'enfants au collège. Le projet, limité, implique quatre acteurs professionnels seulement. La durée du tournage en studio, imposée par Gaumont, n'est que de sept jours auxquels s'ajouteront cinq jours en extérieur. Mais Jean Vigo n'en était pas moins très heureux de pouvoir enfin tourner un film sur un sujet qui lui tenait à cœur : cette vie d'enfant au collège était d'abord la sienne. Le tournage se déroule en décembre 1932.

La malchance poursuit Jean Vigo : la censure frappe "Zéro de conduite" d'une interdiction totale qui ne sera levée qu'après la 2e guerre mondiale.
Deux ans plus tard, "L'Atalante" est réalisé dans de meilleures conditions que "Zéro de conduite" mais Jean Vigo est déjà très malade et ne peut assister qu'à une projection du premier montage.
Atteint de septicémie, il meurt dans de terribles souffrances le 5 octobre 1934.
Il est enterré au cimetière de Bagneux, à coté de son père.

Jean Vigo donnera une impulsion au cinéma social, et son influence sur Jean Renoir et Luis Buñuel, qu'il a côtoyés, est certaine.
La "Nouvelle Vague" évoquera sa paternité mais plus sur la liberté de la forme que sur le fond.

François Truffaut lui rendra hommage de plusieurs manières. Son premier long-mètrage, "Les 400 coups" évoque lui aussi l'enfance révoltée et les injustices infligées par les adultes. Ensuite il reprendra des musiques du compositeur Maurice Jaubert, mort en 1940 et appellera à nouveau, après une longue absence au cinéma le comédien Jean Dasté.

Le ' Prix Jean Vigo' est décerné depuis 1951.
Il est attribué à "un réalisateur français distingué pour son indépendance d'esprit et son originalité de style" , en pratique ce ne sont pas les qualités formelles du film qui sont primés, mais la portée sociale et humaine de la réalisation. Les jeunes réalisateurs sont souvent distingués par ce prix.
De 1951 à 1960 le film récompensé était soit un court métrage soit un long métrage. Depuis 1960 un prix est attribué dans chacune des catégories, sauf exception.

Enfin Jean Vigo donne son nom à de nombreux ciné-club ou salles d'art et essai en France.

Filmographie


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