Jia Zhangke

De Cinéann.

Jia Zhangke réalisateur chinois, né en 1970, à Fenyang, dans la province du Shanxi

Biographie et œuvre

Jia Zhangke est issu d'une famille considérée par le système communiste comme « propriétaires fonciers », ce qui a interdit à son père d'aller étudier à l'université. Un des ses oncles a été emprisonné huit ans comme « contre révolutionnaire » pour de propos qu'il avait tenus.

Il déclare avoir eu une scolarité de « cancre » au point qu'il a été le dernier de sa classe accepté au mouvement des jeunes pionniers. Durant son enfance, il s'amuse à explorer avec ses amis des endroits abandonnés. Il découvre aussi le cinéma en pénétrant clandestinement dans des salles.

En 1989 il est profondément marqué par les manifestations de la place Tian'anmen et leur répression. Il habite alors à Fenyang où il prépare ses examens de fins d'études secondaires et se rend à Taiyuan, la capitale de la province, pour participer à des manifestations. Il épouse les valeurs d'égalité et de liberté portées par ce mouvement, et est choqué de leur répression, au point qu'il déclare qu'il ne serait sans doute pas devenu cinéaste sans ces événements.

Jia Zhangke est marqué par le film Terre jaune de Chen Kaige où il voit pour la première fois à l'écran sa région, le Shanxi et ses habitants. C'est ce film qui le décide à devenir réalisateur. Il entre en 1993 à l'Université de cinéma de Pékin, où il fonde un « groupe du film expérimental », considéré comme la première structure de production indépendante en Chine. Alors qu'il est encore étudiant, en 1997, il tourne Xiao Wu, artisan pickpocket avec le simple désir de faire un film, sans penser à sa diffusion par la suite. Le film est sélectionné au festival de Berlin 1998 ce qui lui donne une visibilité mondiale.

Après ce premier film, Jia Zhangke n'a plus l'autorisation de tourner en Chine car il aurait « influencé gravement les échanges culturels normaux entre la Chine et le monde. » Comme il désire ardemment que son film suivant, Platform soit diffusé en Chine, il finit par obtenir les autorisations pour tourner, arguant que son film est financé par le Japon et la France et ne coutera donc rien aux studios chinois. Les autorisations sont accordées puis finalement annulées au motif que le réalisateur, à 29 ans, est considéré comme trop jeune pour faire un film sur les années 1980.

En 2003, la Chine libéralise sa politique cinématographique : alors que cet art était auparavant « considéré comme un outil de propagande idéologique primordial du gouvernement », il est alors vu comme une « industrie. »

En 2006, Jia Zhangke obtient le Lion d'or à la 63e Mostra de Venise avec Still Life. C'est la « consécration » mondiale pour le cinéaste. La même année, il présente à Venise, dans la section « Horizons », Dong un film documentaire sur le peintre Liu Xiaodong. En 2007, Jia préside le jury des courts métrages et de la Cinéfondation au 60e Festival de Cannes.

Jia Zhangke est membre de ce que l'on nomme la sixième génération du cinéma chinois qui compte aussi les réalisateurs Yu Lik-wai, Wang Xiaoshuai ou Wang Chao. Cette génération est caractérisée par un attachement au tournage en milieu urbain avec une volonté de montrer la réalité de la société chinois contemporaine avec notamment « l'envers du miracle économique chinois » : la pauvreté, les crimes. Son œuvre témoigne des changements que vit la Chine contemporaine. Il travaille aussi bien sur les cas individuels, en utilisant des événements réels marquants, que sur le « destin des masses. » Le monde qu'il décrit, au fil des films, se caractérise par la manière dont le pouvoir et la société s'imposent au monde, imposant des manières d'être, des goûts, allant jusqu'à imposer sa marque sur la nature ou les rapports entre les êtres.

Filmographie

  • 1997 : Xiao Wu, artisan pickpocket (小武)
  • 2000 : Platform (站台, Zhantai)
  • 2002 : Plaisirs inconnus (任逍遙, Ren Xiao Yao)
  • 2004 : The World (世界, Shijie)
  • 2006 : Dong (东) (documentaire)
  • 2006 : Still Life (三峡好人, Sanxia Haoren)
  • 2007 : Useless (无用, Wuyong) (documentaire)
  • 2008 : 24 City (二十四城)
  • 2010 : I Wish I Knew (Hai shang chuan qi ), (documentaire)
  • 2013 : Touch of Sin (天注定, Tian Zhu Ding)
  • 2015 : Mountains May Depart (山河故人, Shan He Gu Ren)

Récompenses

  • 2006 : Lion d'or à la 63e Mostra de Venise pour Still Life
  • 2013 : Prix du scénario au Festival de Cannes 2013 pour A Touch of Sin
  • 2015 : Carrosse d'or à la Quinzaine des réalisateurs
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