Kôji Wakamatsu

De Cinéann.

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Kōji Wakamatsu (孝二 若松) , de son vrai nom Takashi Ito, est un réalisateur japonais, né en 1936 , connu pour ses films de style pinku eiga

Biographie

Koji Wakamatsu est né le 1er avril 1936 dans un village situé au nord de Tokyo. Après une enfance difficile, et une adolescence marquée par son désintérêt pour les études, il réussit son concours d’entrée au lycée agricole. Exclu au bout de deux ans, il fugue et s’installe dans le quartier de Shinjuku à Tokyo où il devient tour à tour apprenti pâtissier, ouvrier dans le bâtiment et livreur de journaux. C’est à cette même époque qu’il découvre le cinéma.

Son tempérament bagarreur l’empêche de trouver des boulots stables et il dérive très vite vers la délinquance. Devenu yakuza, il est arrêté lors d’une rixe et passe six mois en prison. Wakamatsu : « Au cours de mon séjour en prison, j’ai réfléchi au sens de ma vie et à la manière dont je pouvais m’en sortir, car mes conditions de détention étaient profondément humiliantes. A ma sortie de prison, j’ai donc décidé de quitter le milieu et vivre sérieusement. Au début j’ai pensé écrire un roman basé sur mon expérience, mais je me suis rendu compte que je n’étais pas assez doué pour l’écriture . »

En 1959, il fait ses premiers pas d’assistant réalisateur à la télévision après avoir recontacté un producteur dont il avait "protégé" l’un des tournages à l’époque où il était encore yakuza. Puis il tourne, en 1963, ses premiers films pour le cinéma, Doux Piège etc...qui l’imposent vite comme l’un des maîtres du pinku eiga. Après avoir réalisé plus d’une vingtaine de films pour diverses sociétés, Wakamatsu décide, en 1965, de fonder sa propre compagnie de production, Wakamatsu Pro.

A partir de 1968, Wakamatsu devient un militant d’extrême gauche actif et réalise de véritables brûlots contre le pouvoir en place et la police. La première reconnaissance internationale de son oeuvre a lieu à Cannes en 1971 avec les projections des Anges violés et de Sex Jack à la Quinzaine des réalisateurs. Accompagné de Masao Adachi, son scénariste, il s’envole en juin pour le Liban et la Palestine afin de co-réaliser avec lui Déclaration de guerre mondiale – armée rouge.

Au cours des années 70, il perd un peu de sa verve anarchiste et se recentre sur des films à l’érotisme sadien plus prononcé. En 1976, Nagisa Oshima lui demande d'assurer la production exécutive de L'Empire des sens, dont il est aussi le co-scénariste.

L’avènement de la vidéo au début des années quatre-vingt, la demande du public pour des films hardcore ainsi que des problèmes de santé le poussent à cesser toute activité entre 1985 et 1989. Il signe en 1998 une autobiographie intitulée « Mes mains sont sales » et vient de réaliser en 2007 son vieux rêve : faire un film sur L’Armée Rouge Japonaise.

Il est persona non grata sur le territoire américain (où les autorités locales le considèrent toujours comme un terroriste en raison de ses amitiés pro-palestiniennes), mais également en CMariAnn et en Russie (il avait en effet vivement critiqué à la fin des années soixante la logique anti-libertaire des Partis Communistes Chinois et Soviétique).

Déclarations

Wakamatsu se replonge à l'époque de ses débuts :
« À l’époque où j’étais yakuza, je m’occupais de la régulation de la circulation dans le quartier de Shinjuku. Lorsqu’un tournage y avait lieu, on devait demander l’autorisation de filmer aux yakuzas qui contrôlaient le quartier et, moyennant une compensation, ceux-ci surveillaient le tournage et s’occupaient de son bon déroulement. C’est à cette occasion que j’ai rencontré un producteur de la télévision et que je lui demandé, après ma sortie de prison, de me prendre comme apprenti. Il a accepté, et j’ai commencé à travailler comme régisseur puis comme assistant réalisateur. N’ayant aucune base théorique, c’est donc sur le tas que j’ai appris le métier, à force de persévérance. »

« En travaillant pour la télévision, j’ai compris les contraintes liées au sponsoring et à la publicité, ce qui m’a profondément frustré. Je me souviens d’un jour où le président de Nihon Télévision a débarqué la veille d’un tournage et a demandé à ce qu’on change le scénario et tout le casting. J’étais tellement furieux que je l’ai menacé avec une chaise et que je suis parti sur le champ. Peu après, Mita, un agent d’acteurs, m’a téléphoné et m’a proposé de réaliser un film. Il me laissait carte blanche à condition que je filme des femmes nues de dos, ainsi que des scènes d’amour. A l’époque l’appellation pinku-eiga n’existait pas encore. La censure exercée par le comité de censure du cinéma japonais était très sévère, à tel point qu’on ne pouvait montrer ni poils pubiens, ni tétons. Je lui ai donc demandé si le jeu en valait vraiment la peine, mais il a insisté ; et c’est ainsi que j’ai fini par tourner Doux piège (Amai Wana, 1963), mon premier long métrage. Bien que j’ai respecté les instructions de Mita concernant les scènes de nus, mon scénario ne parlait que de contestation du pouvoir en place. »

« Je me suis aperçu assez vite que l'érotisme m'était nécessaire pour développer mon discours politique. Ce qui n'avait été d'abord qu'un passage obligé est donc devenu une nécessité. Je pense que c’est aussi la colère que j’avais ressentie lors de mon séjour en prison qui a été le moteur et l’inspiration de mon cinéma. Et c’est cette colère contestataire qui a poussé les étudiants qui combattaient dans les années 1960/70 contre l’AMPO (le traité de sécurité nippo-américain) à venir en masse voir mes films en salles. »

Filmographie


Retrouvez tous les détails de la filmographie de Kôji Wakamatsu sur sa fiche IMDB


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