L'Ami de mon amie
De Cinéann.
L’Ami de mon amie film français réalisé par Éric Rohmer, sorti en 1987 . C'est le dernier volet de son cycle des Comédies et proverbes.
Analyse critique
Blanche est fonctionnaire à la mairie de Cergy-Pontoise. A la cantine, elle rencontre Léa, une stagiaire en informatique qui vit avec Fabien, un jeune homme très sportif dont elle ne partage ni les goûts, ni les distractions. Les jeunes filles se lient d'amitié. Blanche propose à Léa de lui apprendre à nager. A la piscine, elles rencontrent Alexandre, un séduisant ingénieur dont la dernière conquête est une étudiante en art, Adrienne.
Alexandre plaît à Blanche mais, par timidité et par maladresse, elle ne réussit pas à nouer des relations avec lui. Léa annonce à Blanche qu'elle a l'intention de se séparer de Fabien et qu'elle part seule en vacances. Pendant l'absence de Léa, Blanche et Fabien se revoient et ont une liaison. Mais Blanche y met fin aussitôt, estimant qu'ils ne sont pas faits l'un pour l'autre. A son retour de vacances, Léa reprend ses relations avec Fabien. Parallèlement, elle essaie de favoriser une rencontre entre Blanche et Alexandre. Un soir où ils doivent sortir tous les quatre, Léa annonce qu'elle a définitivement rompu avec Fabien. Bouleversée, Blanche rentre chez elle. Pendant que Léa et Alexandre nouent une idylle, Blanche et Fabien s'avouent leur amour. Les deux couples se retrouvent par hasard dans le même restaurant et, après un léger quiproquo, éclaircissent leurs situations respectives. Inspiré par la maxime populaire : Les amis de mes amis sont mes amis, il s'agit du sixième et dernier film de la série Comédies et proverbes. Eric Rohmer utilise un texte complètement écrit, mais, comme toujours, écrit pour ses comédiens, en s'inspirant de leur phrasé, en respectant leur vocabulaire. Ils sont cinq, comme pour jouer aux quatre coins. Au début, A est avec B, et C soupire pour D. A la fin, A partira avec D, et C avec B. E, qui a vite rompu sa liaison avec D, joue les meneuses de jeu. On éprouve, à suivre les modifications de cette figure géométrique, le même plaisir qu'on ressent devant certains jeux de patience quand, enfin, chaque élément a trouvé sa place exacte. Passionné d'architecture moderne, Eric Rohmer nous promène dans Cergy-Pontoise. Sous sa caméra, on dirait un petit Versailles. On retrouve la quintessence de l'art du cinéaste, ses personnages sont des pions sur l'échiquier amoureux, davantage manipulés par le metteur en scène que manipulateurs, ce qu'ils s'imaginent pourtant être. Mais aucun ne sait vraiment ce qu'il veut, ni ne veut vraiment ce qui va lui arriver. Le chassé-croisé amoureux est savoureux, servi par une interprétation fluide et adaptée que dominent les filles, Emmanuelle Chaulet, jolie cruche rohmérienne, Sophie Renoir, un peu plus rebelle à l'esprit du cinéaste. Dialogues et situations ne manquent pas de piquant, mais le rire, comme souvent chez Rohmer, n'est pas forcément gentil : le réalisateur se moque volontiers de ses personnages. La cruauté de Rohmer se cache sous de biens agréables images. Distribution
Fiche technique
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