L'Année dernière à Marienbad

De Cinéann.

L'Année dernière à Marienbad , film français par Alain Resnais, sorti en 1961, qui remporte le Lion d'or de la Mostra de Venise la même année.

Analyse critique

Dans un grand hôtel de luxe, un homme tente de convaincre une femme qu'ils ont eu une liaison l'année précédente à Marienbad. Le narrateur, X. , conte l’étrange histoire de ses relations avec une inconnue, A, dans un somptueux hôtel entouré d’un parc à la française. L'inconnue est accompagnée d'un homme, M., qui est "peut-être" son mari, qui pratique un curieux jeu. X et M se défient souvent à un jeu.

Dans cet étrange palace, les gens parlent de choses et d'autres, se croisent ou se figent soudain, assistent à des concerts ou à des représentations de théâtre et s'entraînent au tir avec des pistolets. X. harcèle A., lui répétant qu'elle lui a promis de partir avec lui, il y a un an, à Marienbad, mais elle ne semble pas s’en souvenir.

Dans cette tentative d'adapter le « Nouveau roman » à l'écran, Resnais se distingue déjà de la Nouvelle Vague. Ce film poétique, mais où le cadrage possède la précision du documentaire, déstabilise l'écriture cinématographique et annonce les futurs films de Marguerite Duras, Alain Robbe-Grillet ou Jean-Luc Godard. Le dialogue et la musique, au milieu des marbres et des miroirs, illustrent l'aventure d'un amour, rêvé, désiré et peut-être vécu.

Des séquences extrêmement courtes, des plans trop sombres ou volontairement surexposés déstabilisent le spectateur. Le mystère est entretenu par les noms des personnages, qui ne sont que des initiales, et par certaines scènes rejouées plusieurs fois, avec des variantes différentes.

Le dialogue et la musique, au milieu des marbres et des miroirs illustrent l'aventure d'un amour, révé, désiré et peut-être vécu.

Les jeux sont très présents dans ce films, symbolisant les hasards du destin (dominos) mais aussi la domination de M, qui pratique avec succès le bluff au poker. Mais le jeu le plus caractéristique est une variante du jeu de Nim, qui sera connu ensuite sous le nom même de jeu de Marienbad.

M., avec détermination et froideur, joue partie sur partie et ne perd jamais. Il joue avec des cartes, des dominos ou des allumettes. Il prononce même cette phrase " Je puis perdre, mais je gagne toujours… ". Dans la règle pratiquée, en effet, celui qui commence ne peut gagner contre un adversaire averti. Or par courtoisie, M qui propose le jeu arrive souvent à faire débuter son adversaire.

Tout le film est en trompe-l'œil, y compris jusque dans le fait que la narration, qui cite maintes fois le lieu, n'indique jamais que l'action se passe à Marienbad. Qui plus est, le film n'y a pas été tourné. Marienbad est une petite ville thermale, à l'ouest de la République Tchèque et se nomme aujourd'hui Mariánské Lázne.

À sa sortie dans les salles, l'Année dernière à Marienbad a été sifflé par les uns et encensé par les autres, mais cette polémique a fait connaître Alain Resnais d'un large public.

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Distribution

Delphine Seyrig

Fiche technique

Récompenses


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