La Belle Époque

De Cinéann.

La Belle Époque , film français de Nicolas Bedos, sorti en 2019

Analyse critique

Ancien dessinateur, Victor est aujourd'hui un sexagénaire désabusé. Son mariage avec Marianne bat de l'aile et il est désintéressé et dépassé par ce monde moderne trop technologique. Pour lui remonter le moral, son fils Maxime lui paie une soirée organisée par la société de son ami Antoine Les Voyageurs du temps. Cette société propose à ses clients de revivre l'époque de leur choix, en mélangeant artifices théâtraux et reconstitution historique. Certains clients, fortunés, choisissent ainsi de passer une soirée avec William Faulkner, Adolf Hitler ou avec des aristocrates au XVIIe siècle.

D'abord réticent, Victor accepte quand Marianne le met à la porte. Il opte alors pour replonger dans la semaine la plus marquante de sa vie, celle où il rencontra le grand amour, quarante ans auparavant, le 16 mai 1974, dans le café La Belle Époque à Lyon. Dans cette mise en scène, Marianne est incarnée par Margot, une comédienne qui vit une relation compliquée et tumultueuse avec Antoine. Ce dernier, ancien scénariste, est très pointilleux et ne supporte aucune approximation de la part de ses collaborateurs. Peu à peu, Victor va se prêter au jeu, jusqu'à se perdre dans ces souvenirs reconstitués. Par ailleurs, Margot va peu à peu aller au delà de son rôle de commédienne et éprouver l'ambiguité de ses sentiments pour Victor

Allergique à notre siècle connecté, Victor , vieux mari en panne d’amour, se voit offrir ce voyage en fait hyper-technologique. Le film reste réaliste, rien de magique ou surnaturel dans les séjours que commercialise Antoine, puisque ses mises en scène doivent tout aux artifices de la fiction cinématographique: décors, costumes, éclairages, comédiens, figurants.

Victor, avec son pantalon pattes d’eph’, sa moustache et son blouson de cuir ajusté, revisite le bon vieux temps dans un faux café peuplé de faux clients mais vraiment enfumé. Dans ce retour en 1974, tout le monde fume, comme avant la loi Evin et tout le monde fait l’amour, comme avant le SIDA, le film s'amuse de ces deux clichés d’époque.

La question du couple à l’épreuve du temps était déjà le sujet du premier long métrage de Nicolas Bedos, Monsieur et Madame Adelman, auquel cette ambitieuse Belle Époque, présentée hors compétition à Cannes 2019, offre un écho profondément émouvant. Le film suscite un bonheur mélancolique à se réfugier dans ce passé retrouvé, et nécessairement réinventé par le biais du film dans le film.

Distribution

Fiche technique

  • Réalisation et scénario : Nicolas Bedos
  • Photographie : Nicolas Bolduc
  • Montage : Anny Danché et Florent Vassault
  • Musique : Nicolas Bedos et Anne-Sophie Versnaeyen
  • Direction de production : Sylvain Monod
  • Producteurs : François Kraus et Denis Pineau-Valencienne
  • Sociétés de production : Les Films du kiosque ; Orange studio, Pathé Films et France 2 Cinéma (coproductions)
  • Durée : 110 minutes
  • Dates de sortie : 20 mai 2019 (festival de Cannes 2019, hors compétition) ; 6 novembre 2019 (sortie nationale)
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