La Fille en noir

De Cinéann.

La Fille en noir (Το κορίτσι με τα μαύρα) film grec de Michael Cacoyannis, sorti en 1956

Analyse critique

Deux riches Athéniens, un écrivain Pavlos et un architecte Antonis, viennent en vacances sur Hydra, à l'époque une île pauvre et un peu arriérée. Ils louent deux chambres chez Froso, veuve depuis dix ans. Celle-ci a pris un amant. La honte rejaillit sur la fille, Marina et son fils Mitsos. Pavlos fait la cour, avec succès, à Marina. Un de ses soupirants locaux, Cristos , jaloux car il n'a jamais réussi à la séduire, décide de se venger.

La relation entre Pavlos et Marina entraîne une dispute entre celui-ci et son ami Antonis qui repart pour Athènes. Cristos et sa bande tende un piège à Pavlos : il retire la bonde du fond de sa barque avant son départ pour une promenade en mer. Il se tire d'affaire, mais les deux enfants qu'il avait emmené, par gentillesse, trouvent la mort. Les diverses relations amoureuses sont alors vouées à l'échec définitif par ce drame.

Le film, intégralement tourné sur Hydra est l'occasion pour Cacoyannis de dénoncer la pesanteur de la tradition dans la province grecque : oppression des femmes avec la « faute » de la veuve qui prend un amant, faute qui rejaillit sur ses enfants) ; le poids du deuil qui oppresse la femme bien au delà de la durée canonique et même les interdictions rigoureuses empêchant toute réelle relation homme-femme.

La Fille en noir révéla, à l'occasion du Festival de Cannes 1956, l'existence d'un cinéma grec d'auteur de classse internationale. Derrière un aspect néoréaliste, les décors naturels, on retrouve le cadre et le souffle de la tragédie antique. La lenteur dramatique du récit, la qualité de la photo et de la musique, la beauté impitoyable des paysages et surtout l'interprétation de l'inoubliable Ellie Lambetti, moderne Antigone, tout évoque les racines de la culture grecque.

« Sur le thème éternel de l’amour, Michael Cacoyannis a réalisé un film d’espoir. Cette histoire pleine de rebondissements, de situations dramatiques brusquement retournées, où l’espoir succède au désespoir, est filmée sobrement, simplement, sans concession à l’esthétisme. Le jeu merveilleux des acteurs et la participation de tout un village à l’action du film ajoutent encore à l’intérêt de cette réalisation grecque dont certaines scènes sont dignes de figurer dans une anthologie du cinéma. Une profonde humanité se dégage de l’œuvre de Michael Cacoyannis. » Samuel Lachize, L’Humanité, 28 avril 1956

Distribution

  • Ellie Lambeti : Marina
  • Dimitris Horn : Pavlos
  • Giorgos Foundas : Cristos

Fiche technique

  • Titre original : Το κορίτσι με τα μαύρα; To Koritsi me ta mavra
  • Scénario et réalisation : Michael Cacoyannis
  • Société de production : Hermis Film
  • Directeur de la photographie : Walter Lassaly
  • Montage : Emilios Provelengios
  • Musique : Argyris Kounadis
  • Format : noir et blanc
  • Durée : 105 minutes
  • Date de sortie : 27 avril 1956 (Festival de Cannes)
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