Le Fils unique

De Cinéann.

Le Fils unique (一人息子, Hitori musuko) film japonais de Yasujirô Ozu, sorti en 1936

Analyse critique

À Shinshu, petit village de montagne au centre du Japon, Otsune, une fileuse de soie élève seule son fils Ryosuke. Bon élève, celui-ci est en âge d’aller au lycée mais la mère s’y oppose car les études sont trop coûteuses. Elle finit néanmoins par accepter, faisant le choix de tout sacrifier pour l’éducation de son fils.

Treize années plus tard, Ryosuke s’est installé à Tokyo et sa mère lui rend visite pour la première fois. Malgré les efforts de son fils pour l’accueillir, celle-ci découvre qu’il vit dans une situation précaire, déçu par les promesses de la grande ville. Elle découvre alors qu'il est marié, qu'il a un bébé, qu'il n'a pas réussi et qu'il est très pauvre. Quant à elle, elle lui apprend qu'elle a du vendre ce qui lui restait de son mari. Après quelques temps, elle reproche à son fils moins son échec que son découragement.

L'enfant d'une voisine est accidenté. Le fils d'Otsune aide la mère et l'enfant et lui donne un peu d'argent. Otsune approuve ce geste qui la rend profondément heureuse. Elle dit à son fils qu'après tout elle préfère qu'il n'ait pas fait fortune. Puis elle rentre travailler dans son usine.

Le Fils unique est le premier film parlant d'Ozu suite au déménagement des studios de la production Shôchiku à Ofuna. Il adopte donc tardivement cette technique (système Mohara), cinq ans après le premier film parlant japonais. L'attention au cadre y est toujours très précise. Le Fils unique décrit avec un réalisme sombre, quoique peu fataliste, les difficiles conditions sociales du Japon d’avant-guerre. À la fois intime et universel, le récit se déploie sur une quinzaine d’années pour capter une époque charnière, marquée par la fracture entre la vie rurale et l’essor urbain.

À travers ce récit de sacrifice et d’illusions perdues, le cinéaste livre une étude sensible du rapport mère-fils, « drame de la vie » comme l’annonce le carton d’ouverture, mais également lien naturel positif. Une des scènes clés est le dialogue de la mère et du fils à Tokyo : entre les deux générations, c'est la mère qui, toujours, encourage son fils à poursuivre sur le cycle de la vie.
Disponible en France seulement en 2013 (éditions Carlota), Le Fils unique annonce les œuvres les plus célèbres du réalisateur (Il était un père, Voyage à Tokyo) et demeure l’un des drames sociaux les plus poignants de Yasujiro Ozu.

Distribution

  • Chouko Iida : Tsune Nonomiya
  • Shinichi Himori : Ryosuke Nonomiya
  • Masao Hayama : Ryosuke Nonomiya enfant
  • Yoshiko Tsubouchi : Sugiko
  • Mitsuko Yoshikawa : O-Taka
  • Chishū Ryū : Le professeur Ookubo
  • Tomoko Naniwa : La femme d'Ookubo
  • Bakudankozo : Le fils d'Okubo
  • Kiyoshi Seino : Matsumura, le vieil homme
  • Eiko Takamatsu : Jokou
  • Seiichi Kato : Kinjo no ko
  • Kazuo Kojima : Kimiko
  • Tomio Aoki : Tomibo

Fiche technique

  • Titre original : 一人息子 (Hitori musuko)
  • Titre anglais : The Only Son
  • Réalisation : Yasujiro Ozu
  • Scénario : Tadao Ikeda et Masao Arata
  • Production : Shôchiku
  • Musique : Senji Itô
  • Photographie : Shojiro Sugimoto
  • Montage : Eiichi Hasegawa ; Hideo Mohara
  • Format : Noir et blanc - Mono - 35 mm
  • Genre : Drame
  • Durée : 87 minutes
  • Date de sortie : 15 septembre 1936 (Japon)


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