Le Parfum de la dame en noir (2005)

De Cinéann.

(Différences entre les versions)
(a)

Version du 2 février 2009 à 14:34


Différentes pages portent le même nom; voir  : Le Parfum de la dame en noir

Le Parfum de la dame en noir est un film français réalisé par Bruno Podalydès, sorti en 2005.

Analyse critique

Sur une scène de music-hall, Larsan, alias Ballmeyer, alias Naja-Bey le fakir, effectue des tours de magie qui provoquent les « oh » et les « ah » d'un public admiratif.

Joseph Rouletabille est hanté par une femme qui venait le visiter, enfant, au pensionnat et dont il conserve le souvenir obsédant du parfum. Tandis qu'il s'en ouvre à Sinclair, son fidèle acolyte, il apprend que son amie Mathilde Stangerson convolant en voyage de noces avec son mari Robert Darzac, est en danger. Il s'empresse de la rejoindre, craignant le retour de l'illusioniste et intrépide Ballmeyer.

Les premiers moments sont un enchantement. Avec un Pierre Arditi aux yeux fardés comme un méchant de muet, Bruno Podalydès filme ces scènes comme Louis Feuillade tournant un épisode des Vampires, ces feuilletons qui faisaient se pâmer de plaisir et d'angoisse les foules des années 20.avec la même naïveté plus ou moins feinte.

On retrouve aussi le même humour plus ou moins décalé. Le film se poursuit par un mariage ahurissant, célébré par un curé désopilant parce que désabusé, visiblement peu enclin à croire à la sainteté, voire à la durée du mariage. « La vie en couple, c'est pas folichon », explique-t-il aux mariés, stupéfaits. Scène grotesque qui se révélera, lors du dénouement, trompeuse comme un tiroir à double-fond.

Mais Larsan, ce Larsan qu'au début du film on a vu mourir sur scène, est-il vraiment mort ? Rouletabille, le célèbre reporter qui, à force de « raisonner par le bon bout de la raison », avait percé le mystère de la chambre jaune, est bien persuadé que non. Flanqué de son inséparable Sainclair, il suit les jeunes mariés sur le lieu de leur voyage de noces : un étrange château fort, cerné par les eaux, dont le propriétaire, Arthur Rance , est un bon vivant et son épouse, Edith, une (fausse ?) spécialiste de la crêpe-purée.

Bruno Podalydès avait tourné Le Mystère de la chambre jaune dans le pur esprit de Gaston Leroux, mystère et mystification, tout en y introduisant, par instants, des zestes d'humour. Dans ce "Parfum", on trouve beaucoup plus d'humour que de mystère, concentré par ailleurs à la fin du film, quand Rouletabille, toujours un peu agaçant lorsqu'il joue les « Monsieur Je-Sais-Tout », nous révèle les ultimes diableries de Larsan.

Bruno Podalydès s'est visiblement délecté des scènes burlesques. Temps suspendu dans ce château bizarre, uniquement rythmé par les « A table ! » tonitruants de la reine de la crêpe-purée. Abondance de silhouettes farfelues : le professeur Stangerson, découvrant, dans ses toiles, l'inconscient de l'art ; ou l'étonnant Galitch, prince voyou à la tête d'un harem de houris enfumées.

Le style est alangui, l'inquiétude rôde, un certain ennui, aussi, entre deux scènes délirantes. La mélancolie du roman n'y trouve peut-être pas son compte. Car enfin, c'est dans cet épisode que Rouletabille, héros proustien sans le savoir, obsédé par une brioche comme Marcel pouvait l'être par sa madeleine, retrouvait sa mère, la fameuse « dame en noir ». Chez Podalydès, la fantaisie l'emporte.

Distribution

Fiche technique


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