Le Petit Lieutenant

De Cinéann.

Le Petit Lieutenant film français réalisé par Xavier Beauvois, sortien 2005.

Analyse critique

Antoine est un jeune lieutenant de police originaire du Havre qui, à sa sortie de l'école des officiers de police, découvre la Police Judiciaire à Paris. Il est intégré dans une équipe criminelle et fait la connaissance du nouveau chef de groupe, le commandant Caroline Vaudieu, ex-alcoolique, qui vient d'être réintégrée à la 2e DPJ après 3 années passés dans un service administratif. Celle-ci a eu un fils qu'elle a perdu de maladie, et qui aurait le même âge qu'Antoine........ Antoine découvre petit à petit la vie à l'intérieur et à l'extérieur d'un commissariat, avec ses joies, ses interrogations, ses déceptions.

Le petit lieutenant participe à sa première enquête criminelle, après la découverte du cadavre d'un SDF dans le canal de l'Ourcq. L'enquête s'annonce plus compliquée que prévue avec des suspects d'origine russe et polonaise ... Il prendra le risque d'entrer seul chez un suspect pendant que son collègue fait une pause dans un bar, et c'est là qu'il prendra plusieurs coups de couteaux... Il mourra à l'hôpital et son commandant fera tout pour le venger.

Le film montre le coté obscur et humble de la Police judiciaire: on peut y enquêter des semaines sur la mort d'un clochard. La routine, si brutale puisse-t-elle nous paraitre, notamment quand elle consiste à suivre une autopsie comme à l'étal du boucher. Le style Beauvois est là : après un important travail de documentation, le cinéaste de Selon Matthieu nous immerge au ras du quotidien des flics, mais sans jouer l'habitué qu'il n'est pas. Une impression accentuée par le fait qu'on suit un personnage de novice, le « petit lieutenant » , jeune provincial affecté dans l'équipe du commandant Vaudieu, ancienne alcoolique.

Ses débuts à lui, sa dernière ligne droite à elle : un passage de relais s'opère, mais pas dans le sens qu'on pourrait croire. Le premier mouvement du film est pour le jeunot, la suite est pour la professionnelle, dont on aperçoit peu à peu les failles. Terrible constat : les jeunes sont vulnérables, inaptes à la survie, les vieux increvables, mais c'est pour voir se répéter leurs pires heures. Et pourtant, le film demeure accueillant, voire chaleureux, vu l'attention accordée à chaque personnage, du plus charismatique au plus réac. Surtout, en misant sur l'énergie d'un vrai cinéma d'action, Beauvois parvient à remonter la pente tragique de son récit, et atteint au final une forme d'apaisement, presque une sagesse.

Et Nathalie Baye est toujours une très grande artiste, récompensée à juste titre par un César.

Distribution

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Fiche technique


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