Les Centurions

De Cinéann.

Les Centurions (Lost Command) est un film américain très librement adapté du roman de Jean Lartéguy réalisé par Mark Robson, sorti en 1966 en France.

Analyse critique

La guerre est le quotidien du Lieutenant-Colonel Raspeguy. À la tête d'un régiment de parachutistes coloniaux, il est chargé de retrouver le chef de la rébellion algérienne, un ancien officier de son équipe durant la bataille de Diên Biên Phu. Coté français les deux officiers parachutistes se lient d’amitié, puis s’opposent. L’un obéit aveuglément aux ordres, tandis que l’autre supporte de moins en moins les pratiques répressives douteuses de ses compagnons d’arme.

En 1966, deux films se risquent pourtant à évoquer ce douloureux problème, pourtant très récent. En Italie, Gillo Pontecorvo s’engage clairement du côté de l’Algérie libre avec son brûlot La bataille d’Alger, tandis que l’américain Mark Robson, habitué des grosses productions guerrières mais aussi homme engagé, se pique d’adapter le roman du français Jean Lartéguy publié en 1963. Témoignage précieux sur les agissements douteux des paras durant la guerre, le roman a le mérite de présenter la situation du point de vue français, ce que respecte le réalisateur.

Malgré l’audace du projet, le résultat final n’est pas forcément à la hauteur de ce que l'on aurait pu attendre de l'adaptation du roman. Tout d’abord, le cinéaste a fait l’erreur de réunir un casting international par trop hétéroclite : on a bien du mal à trouver crédible Anthony Quinn en berger basque, Claudia Cardinale en jeune fille arabe ou encore George Segal en frère musulman galvanisé par l’indépendance, tous s’exprimant dans la langue de Shakespeare. Ensuite, les différents décors n’arrivent pas à nous évoquer l’Indochine ou même l’Algérie, l’ensemble ayant été tourné en Espagne.

Enfin, le metteur en scène hésite bien trop longtemps entre brûlot politique et simple film de guerre. Avec des moyens dignes d’une superproduction, Le film se perd dans de nombreuses séquences de batailles où la bravoure des hommes est rudement mise à l’épreuve. Quelque peu en contradiction avec son message politique, Robson privilégie une forme classique, préférant se conformer aux règles galvaudées d’un genre peu passionnant. Il finit tout de même par emporter l’adhésion dans la dernière partie d’une œuvre ambitieuse, mais hésitant trop souvent entre dénonciation et timidité mal placée.

Distribution

  • Anthony Quinn : Lt. Col. Pierre Raspeguy (inspiré par Marcel Bigeard)
  • Alain Delon : Cne. Philippe Esclavier
  • George Segal : Mahidi (inspiré par Larbi Ben M'hidi)
  • Michèle Morgan : Comtesse de Clairefons
  • Maurice Ronet : Cne. Boisfeuras (inspiré par Paul Aussaresses)
  • Claudia Cardinale : Aïcha
  • Grégoire Aslan : Ben Saad (inspiré par Yacef Saadi)
  • Jean Servais : Gen. Melies
  • Maurice Sarfati : Merle
  • Jean-Claude Bercq : Orsini

Fiche technique

  • Titre original : Lost Command
  • Réalisation : Mark Robson
  • Scénario : Nelson Gidding et Jean Lartéguy d'après son livre homonyme
  • Production : Mark Robson ; John R. Sloan
  • Musique originale : Franz Waxman
  • Image : Robert Surtees
  • Montage : Dorothy Spencer
  • Durée : 129 minutes
  • Date de sortie : 7 octobre 1966 (France)


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