Les Chemins de Katmandou

De Cinéann.

Les Chemins de Katmandou , film français, et italien de André Cayatte, sorti en 1969

Analyse critique

Olivier, jeune homme déçu des espoirs trahis des mouvements de Mai 1968 à Paris, décide de partir pour Katmandou où il doit retrouver son père qu’il n’a jamais connu afin de lui réclamer la totalité de la pension alimentaire qu’il ne lui a jamais versé.

Le scénario que René Barjavel à écrit pour André Cayatte est ensuite repris sous la forme d’un roman du même nom : Les Chemins de Katmandou. Dans sa volonté de saisir la société dans ses drames et ses injustices par ses films, André Cayatte s’intéresse à la jeunesse déçue de 1968 qui risque de se perdre dans la drogue et les mouvements hippies. Le film ne cache aucunement sa volonté moralisatrice dont le porte-parole prend les traits du personnage principal, Olivier, qui va faire l’expérience de la tentation d’une vie alternative.

Le Népal et l'Inde devenues la destination privilégiée de toute une jeunesse à travers le monde, n’intéresse aucunement Cayatte qui la réduit à un simple décor dont la traduction est toujours occidentale. Tout le récit étant destiné à condamner la tentation de ce que d’aucuns nomment les « drogues » . Les hippies sont présentés par André Cayatte comme les enfants du conte Le Joueur de flûte de Hamelin, comme eux, ils sont définitivement séparés de la société bourgeoise en représailles de leur trahison.

On voit également dans cette représentation de Cayatte, les enfants qui fuguent et souhaitent des vacances perpétuelles dans Pinocchio et se retrouvent transformés en ânes, perdant à tout jamais leur humanité. C’est bien sous la forme d’un conte moralisateur, où les hippies sont infantilisés, que le réalisateur et son scénariste installent leur récit.

Le film reste, plus de 50 ans après sa sortie, une réelle curiosité concentrant l’appréhension d’une partie de la société française à l’égard de sa jeunesse qu’elle ne comprend plus. Serge Gainsbourg joue comme à son accoutumée dans les productions italiennes de cette époque (le film est une coproduction avec l’Italie) le rôle de la crapule, le personnage le plus détestable, mais avec une maladresse touchante.

Jane Birkin joue la jeune et jolie écervelée, que l’esprit résolument bourgeois d’Olivier et ses valeurs reposant sur la propriété et le non partage de ses biens comme de ses plaisirs tente de remettre sur le droit chemin. Olivier affirme par là son opposition à la révolution sexuelle, frappant sa bien-aimée pour lui rendre la raison, justifiant implicitement la violence conjugale sous le prétexte que les hippies sont certes séduisants mais restent des êtres immatures.

Distribution

  • Renaud Verley : Olivier
  • Jane Birkin : Jane
  • Elsa Martinelli : Martine, la mère d'Olivier
  • Serge Gainsbourg : Ted
  • Pascale Audret : Yvonne

Fiche technique

  • Réalisation : André Cayatte
  • Scénario : René Barjavel et André Cayatte
  • Photographie : Andréas Winding
  • Musique : Serge Gainsbourg et Jean-Claude Vannier
  • Montage : Borys Lewin
  • Durée: 100 minutes
  • Date de sortie : 26 septembre 1969
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