Loin du Vietnam

De Cinéann.

Loin du Vietnam est un film documentaire de 1967 collectif co-réalisé par le néerlandais Joris Ivens, les français Claude Lelouch, Alain Resnais, Agnès Varda, Chris Marker et Jean-Luc Godard, et l'américain William Klein.

Analyse critique

Introduction : Sur des images de guerre et un entretien avec Fidel Castro, le commentaire définit la Guerre du Viêt Nam comme une lutte des riches (les États-Unis) contre les pauvres (Viêt Nam).

Première partie :

  1. « Bomb Hanoï ! » La vie à Hanoï sous les bombes.
  2. « A parade is a parade ! » Trois manifestations liées à la guerre du Viêt-nam : Humphrey à Paris, le Jour des anciens combattants à New York, le 1er mai à Wall Street.
  3. « Johnson pleure » Des comédiens vietnamiens donnent aux villageois le spectacle de la défaite américaine.
  4. « Claude Ridder » par Alain Resnais: La partie réalisée par Resnais est celle qui montre et fait entendre un personnage imaginaire, sous le regard d’une femme silencieuse, le langage de la mauvaise conscience et de la mauvaise foi. Dans un mélange de réflexions fondées et de contre-vérités, de raisonnements creux et de contradictions, Resnais décortique avec ironie l'impuissance d'un intellectuel de gauche devant la tragédie de la Guerre du Vietnam.
  5. « Flash Back »Origines historiques de la guerre et déclaration d'Ho Chi Minh.

Deuxième partie :

  1. « Camera eye »Jean-Luc Godard expose le cas de conscience du cinéaste.
  2. « Victor Charlie »Tom Paxton, dans une chanson, résume le but de la guerre des USA, puis Michèle Ray explique pourquoi elle est "de l'autre côté".
  3. « Why we Fight »Westmoreland expose la thèse officielle des États-Unis.
  4. « Fidel Castro » Fidel Castro exalte l'exemple donné par les Vietnamiens.
  5. « Ann Uyen » Uyen, Vietnamienne de Paris et Ann, femme de Norman Morrisson, expliquent le sens du sacrifice du quaker américain.
  6. « Vertigo » Manifestation des pacifistes américains le 15 avril 1967 à New York.

"Loin du Vietnam" est un film unique en son genre, un document exceptionnel qui mobilise durant l’année 1966 un grand nombre de collaborateurs (cinéastes, comédiens, écrivains, journalistes, techniciens...) fédérés par Chris Marker en maître d’œuvre, et fermement engagés autour d’une idée : réaliser un film manifeste contre la guerre du Vietnam.

En remettant en cause les valeurs classiques du cinéma documentaire, ce "film-somme" à la fois politique et expérimental annonce la mutation culturelle et l’essor de 1968. Il est un important jalon du cinéma politique français qui s'articule sur deux parties avec une introduction, commentant le sens de cette guerre, et une conclusion, qui stigmatise le combat entre les (pays) riches et les (pays) pauvres.

Il ne s'agit pas seulement d'exalter la compassion, mais d'élaborer une forme collective de protestation où chaque volet est réalisé par un auteur différent, dans lequel chacun est libre de son choix, mais se détermine en fonction d'une réflexion commune. Ensuite, parce qu'en remettant en cause les valeurs classiques du documentaire, exactitude, neutralité, la conception novatrice annonce la mutation culturelle et l'essor de 1968. Par ailleurs, ce film va jouer un rôle déterminant pour la suite de la carrière de Chris Marker, inaugurant pour lui une décennie de cinéma militant.

Bien que son nom figure au générique, les images tournées par Agnès Varda ne furent pas conservées dans le montage définitif, supervisé par Chris Marker. " Mon sketch sera une femme qui vit à Paris et fait un petit délire, confondant la démolition des vieux quartiers du 20e avec un bombardement américain sur Hanoï". (in "Varda par Agnès"). Seules quelques-unes de ses images furent réinjectées dans le sketch de Godard.

Citation

« Ce n’est pas des intentions humaines ou politiques de ce film (dont) nous parlerons ici (elles sont au-dessus de toute critique) mais de ses intentions cinématographiques. Loin du Vietnam est pour le cinéma un acte de maturité. Pour la première fois, un film se propose de provoquer une réflexion sur un événement réel, en dépassant non seulement le stade de la fiction, mais celui du témoignage. Face à une production qui est dans sa presque totalité romanesque et face à la télévision, plus directement concernée par l’information immédiate, le film en question se définit à la fois comme un « essai » au sens noble du terme, et comme un « dossier » composé d’éléments hétérogènes, mais liés les uns aux autres par une pensée commune. »
Jean de Baroncelli, Le Monde, 19 décembre 1967

Distribution

Ce film est en presque totalité documentaire, avec cependant des apparitions et des voix off de

Fiche technique


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