Nowhere

De Cinéann.

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Nowhere , film américain de Gregg Araki, sorti en 1997

Analyse critique

Le film suit plusieurs adolescents, entre drogue, sexe et amour. Un jeune de 18 ans, Dark, se désespère de l'infidélité de sa copine Mel, qui sort aussi avec Lucifer. Dark se met à fantasmer sur Montgomery, et sur le couple SM formé par Kriss et Kozy.

Le meilleur ami de Dark, Cowboy, recherche son petit ami Bart, tandis que Dingbat est amoureuse de Ducky, lui-même amoureux d'Alyssa, qui rêve du motard Elvis. Des chaînes raciniennes compliquent ainsi l'intrigue du film.

Nowhere est le dernier volet de la trilogie "Teenage Apocalypse" de Gregg Araki comprenant aussi Totally F***ed Up (1993) et The Doom Generation (1995).

Entrer dans l’univers du film, c’est pénétrer dans une réalité alternative, un palais des plaisirs où chaque geste et chaque mot constitue une amplification ou une distorsion du monde hétéronormatif. Des ados queer se traînent nonchalamment dans les rues torrides de L.A. en quête d’un repère ou se rouler des pelles ou faire la fête n’importe où, sauf dans les cours qu’ils préfèrent sécher.

Ils baisent, fument, bouffent, s’embrassent, s’engueulent, le tout sur fond d’immenses fresques (Voir Mur, murs d'Agnès Varda) où des baleines, des fusils ou de gros points colorés font office de hiéroglyphes new age. Leurs vêtements sont les porte-étendards de l’esthétique rave.

Des colliers ras-du-cou aux camisoles à bretelles spaghetti, les looks de Nowhere visent à défier et à faire exploser la réalité hétérosexuelle BCBG. Cette frénésie se transpose sur le plan visuel, avec des changements de scènes rapides et des passages filmés en mode caméscope amateur. Il n’y a jamais qu’un seul niveau de lecture.

Araki fut l’un des premiers réalisateurs à être associé au mouvement New Queer Cinema (NQC) au début des années 90, aux côtés de grands films comme My Own Private Idaho et The Watermelon Woman. Le nouveau cinéma queer avait pour mission de montrer la réalité gaie au grand écran , dans ses grandes passions comme dans ses grands ennuis, mais il a aussi permis de populariser les modes queer. Araki a habillé ses personnages de façon à ce qu’ils transmettent la réalité qu’il voulait défendre et illustrer, marginale, vivante, provocante; tout sauf ennuyante. Dans l’une des scènes, Mel se trouve dans une chambre qui ressemble à une exposition de Yayoi Kusama en version spartiate. De gros pois aux couleurs primaires maculent le mur, sa salopette blanche et même son téléphone sans fil.

Distribution

  • James Duval : Dark Smith
  • Rachel True : Mel
  • Nathan Bexton : Montgomery
  • Chiara Mastroianni : Kriss
  • Debi Mazar : Kozy
  • Kathleen Robertson : Lucifer
  • Joshua Gibran Mayweather : Zero
  • Jordan Ladd : Alyssa

Fiche technique

  • Réalisation et scénario : Gregg Araki
  • Producteurs : Gregg Araki, Andrea Sperling
  • Durée : 85 minutes
  • Date de sortie : 19 août 1997
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