Orson Welles

De Cinéann.

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Orson Welles a été réalisateur, acteur, producteur et scénariste américain. Né le 6 mai 1915 à Kenosha dans le Wisconsin (États-Unis), il est mort le 10 octobre 1985 à Hollywood, Los Angeles en Californie (États-Unis) d'une crise cardiaque. Conformément à sa dernière volonté, ses cendres furent dispersées au-dessus de l'Espagne.[1]

Il a été parfois crédité sous les noms de O.W. Jeeves ou G.O. Spelvin.

Orson Welles a laissé des traces dans la mémoire des cinéphiles à plus d'un titre. Par exemple, il est important de noter que son film Citizen Kane est régulièrement cité sur les listes des cinq plus grands films de l'histoire du cinéma alors qu'il s'agissait pratiquement d'un film de débutant dans ce domaine.


Sommaire

Biographie

Son père, Richard Heard Welles, est ingénieur et sa mère, Béatrice Ives Welles, est pianiste.Le fils les décrit ainsi: « Mon père était un bon vivant de l'époque édouardienne qui aimait se dire inventeur. Il était généreux et tolérant, adoré de tous ses amis. Je lui dois une enfance privilégiée et l'amour des voyages. Ma mère était une femme d'une beauté mémorable, elle s'occupait de politique, était une championne de tir au fusil, ainsi qu'une pianiste de concert très douée. Je tiens d'elle l'amour de la musique et de l'éloquence sans lesquels aucun être humain n'est complet».

Le jeune Orson grandit dans une ambiance de culture raffinée et d'une touche d'excentricité. Ce qui a des répercussions immédiates. Les témoignages de sa précocité sont multiples et éloquants: il sait lire à deux ans, apprend à jouer du piano à trois ans et réalise sa première adaptation de Shakespeare à sept ans. De telle sorte que le journal local lui consacre un article titré: « Dessinateur, acteur poète; il n'a que dix ans » Ses aptitudes dans le monde du spectacle ne s'arrêtent pas là. Il est également décorateur, metteur en scène et surtout acteur. À dix ans, il interprète Peter Rabbit au Marshall Field de Chicago

Mais les malheurs du jeune Orson commencent lorsqu'en 1925, il perd sa mère. Cinq ans plus tard, il perd son père et se retrouve, à quinze ans, orphelin. Il est pris en charge par un ami de ses parents qui va s'occuper de son éducation. Il gagne, en 1930, un prix récompensant sa mise en scène de Jules César de Shakespeare. Il part pour l'Irlande, étancher sa soif de peinture. Il parcourt le pays avec une voiture à âne, et se rend à Dublin, âgé de seize ans. Il se présente comme une vedette du théâtre de New-York devant le directeur du Gate Theatre. Ce dernier est berné car Welles s'est habilement grimé, et sa voix chaude et grave le fait passer pour plus âgé qu'il ne l'est vraiment. Il approfondit son expérience de la scène: « Je commencai en jouant les premiers rôles...en vedette. Les petits rôles vinrent plus tard. » Il part ensuite en Espagne, et se fait passer pour un auteur de romans policiers.

Après cette expérience formatrice, il retourne aux Etats-Unis en 1933. Le jeune homme possède une immense culture littéraire et théâtrale, et a déjà une solide maîtrise des artefacts de la scène. Il démontre également des aptitudes pour la prestidigitation. Il va d'abord travailler, en 1934, à la Todd School de Woodstock, dans l'Illinois. Il y fait la connaissance de Virginia Nicholson, actrice de dix-huit ans, qu'il épouse quelques mois plus tard. En 1939, le couple a une fille. S'il ne parvient pas à décrocher les premiers rôles lors des différentes mises en scène, il a la satisfaction de commencer à se faire connaîtere à Broadway. John Houseman lui offre de travailler avec lui, au Federal Theatre.Parallèlement à ses activités scéniques, il débute à la radio où sa voix chaude et grave fait des merveillles.

C'est à la RKO que Welles va travailler. Le studio lui donne une entière liberté artistique: il est réalisateur, acteur, scénariste de son propre film. Jamais personne n'a eu une si grande liberté pour un premier film. Quelques années plus tard, Welles se rendra compte que ce cadeau inespéré était empoisonné. Il travaille d'abord à l'adaptation d'un roman de Joseph Conrad, Au cœur des ténèbres (qui plus tard est transposé par Francis Ford Coppola dans Apocalypse Now). Le projet n'aboutit pas. Welles, avec Herman Mankiewicz, le frère du cinéaste Joseph Mankiewicz, rédige le scénario de Citizen Kane, à partir de la vie du magnat de la presse William Randolph Hearst. Toute la troupe du Mercury est présente. Le cinéaste a obtenu le contrôle total et désire garder le secret sur le sujet de son flm, mais les producteurs tentent de s'en mêler. Ils débarquent à l'improviste sur le plateau, et découvrent techniciens et acteurs en train de jouer au base-ball sur ordre du réalisateur. Pendant la période de post-production, Orson Welles participe à de nombreuses manifestations promotionnelles où on ne lui parle que du parallèle entre le personnage de Charles Foster Kane et William Randolph Hearst. Lassé, Welles déclare que si on continue à lui échauffer les oreilles, son prochain film sera une biographie de William Randolph Hearst. Malgré une énorme campagne de dénigrements orchestrée par Hearst, le film est sort en salles. Le succès critique est unanime: le film de Welles est une révolution dans la technique cinématographique, de la structure du récit, du montage, des décors, des maquillages, des mouvements de caméra et de l'impact des images. Mais le public ne suit pas.

Pour son deuxième film,La Splendeur des Amberson, le studio reconsidère son contrat, et réduit sa marge de manoeuvre. Une fois encore, le génie du cinéaste inonde le film, mais le public n'est toujours pas là. Il part au Brésil, préparer un reportage sur le festival de Rio. Sur place, il se passionne pour le récit de quatre marins et commence à tourner les séquences de ce qui devait être It's all true, mais qu'il n'a jamais pu terminé, pour de nombreuses raisons, notamment financières. Dans les mois qui suivirent, on a raconté que le film ne sortirait jamais car les rushs reposaient au fond de la mer. Pendant ce temps, les pontes de la RKO, mécontents des pré-projections, obligent Robert Wise, le monteur des deux premiers films d'Orson Welles, à remonter le film pendant l'absence du cinéaste. Plus de quarante-trois minutes sont retirées[16] malgré l'insistance de tous les acteurs qui demandent aux producteurs d'attendre le retour de Welles pour prendre une décision concernant l'avenir du film. Même si Welles reconnait que dans cette situation, Wise est pris entre le marteau et l'enclume, il ne lui pardonnera jamais. Il dira:« J'étais en Amérique du Sud et attendais les rushes de Voyage au pays de la peur; c'est alors qu'un galopin de la RKO ayan reçu l'approbation bienveillante d'un couple de vice-présidents et des censeurs du studio, se permit de monter le film. Le résultat fut heureusement présenté par une nuit noir, alors que personne ne regardait. »[

Après deux échecs commerciaux consécutifs, Welles devient suspect aux yeux des studios. En délicatesse financière, il joue dans de nombreux films pour financer ses projets. Sur le plan personnel, il épouse la star Rita Hayworth le 7 septembre 1943. La chance lui sourit avec Le criminel. Les producteurs du film proposent à Welles de réaliser le film, à condition de prendre le scénario de John Huston tel quel. Il accepte et parvient aisément à mener la mise en scène à bien avec dix jours d'avance sur la date prévue. La même année, Charlie Chaplin sort Monsieur Verdoux, d'après une idée d'Orson Welles, ainsi qu'en fait mention le générique du film. Welles avait proposé à Chaplin de jouer le rôle principal dans un film inspiré de l'affaire Landru. Après lecture du scénario, Chaplin le réécrit selon ses besoins, y incluant notamment une critique socio-économique, et pour dédommager Welles, il lui propose 5000 dollars ainsi que sa présence au générique.

En 1948, un petit studio indépendant, spécialisé dans le western, accepte de financer son prochain film, Macbeth, dont il dissimule la pauvreté des décors par un brouillard artificiel. Le résultat est saisissant d'étrangeté et de mystère, restituant très bien l'atmosphère de la pièce de Shakespeare. Nouveau coup de maître: il tourne son film en seulement vingt et un jours. La même année, il réalise La Dame de Shanghaï, grâce à la présence de Rita Hayworth, avec qui il est en instance de divorce. Le public crie au scandale en voyant la rousse Rita en blonde platine, cynique et froide, symbole du glamour hollywoodien, et boude le film qui n'emballe pas non plus la Columbia, qui préfère attendre la sortie de son autre film avec Hayworth, Gilda, pour sortir le film de Welles. Ce quatrième film de celui qui est maintenant l'enfant terrible d'Hollywood s'achève sur la séquence du palais des glaces, où les trois protagonistes s'entretuent. Woody Allen y rendra hommage dans Meurtre mystérieux à Manhattan, en mettant en scène le règlement de compte final dans une pièce remplie de miroirs.

En disgrâce avec les producteurs américains, Welles va jouer de nombreux rôles pour financer son nouveau projet: Othello. Il va mettre quatre ans à tourner le film, utilisant de nombreux décors (Venise, Rome, ainsi que de nombreux lieux d'Italie et du Maroc) sans que cela soit visible ou handicapant, interrompant son film par manque de financement pour le reprendre quelques mois plus tard. Une fois encore, la réussite artistique est totale, le film recevant même une récompense à Cannes. Trois ans plus tard, il réalise Monsieur Arkadin-Dossier secret, dans la lignée de Citizen Kane, pour des résultats artistiques et commerciaux très similaires. Il joue dans plusieurs films, notamment en France où il est très admiré: Paris brûle-t-il? de René Clément, Si Versailles m'était conté et Napoléon de Sacha Guitry avec qui, il s'entend à merveille. Les deux hommes ont de nombreux points communs: hommes de théâtre et de radio, réalisateurs et acteurs, scénaristes de leurs propres films, le même humour noir et caustique.

En 1958, il se voit confié la réalisation de La Soif du mal. Dans ses entretiens avec son ami Peter Bogdanovich, Welles explique comment Charlton Heston, grande star des années 50, a joué un rôle déterminant pour lui. Intéressé par le projet, Heston rencontre les producteurs de Universal qui lui déclarent que la distribution comprendra Janet Leigh dans le rôle de sa femme, et Orson Welles dans le rôle du commissaire. Heston croit que Welles va être le réalisateur du film et déclare: "Si Welles est le réalisateur, je suis d'accord". La machine est en marche, et les producteurs qui visionnent tous les soirs, les rushes sont emballés au point de proposer à Welles de signer un contrat de quatre films pour les cinq ans à venir. Hélas pour lui, une fois le film monté, le studio change radicalement de position. Toujours dans le livre de Bogdanovich, Welles déclare:"l'humour que j'ai mis dans le film était inhabituel pour l'époque. Aujourd'hui, il s'est banalisé. Mais à l'époque, il a déplu aux pontes de Universal". Son seul tort serait d'être trop en avance sur son temps. C'est son dernier film hollywoodien.

Il commence à tourner, en 1959, les premières images de Don Quichotte, film qui ne verra jamais le jour de la main de son auteur. Il va tourner pendant sept ans, interrompant volontairement le film, le plus souvent pour des raisons budgétaires. Il sera monté en 1994, suivant les notes laissés par Welles. En 1963, il signe Le Procès d'après Kafka. Film baroque et déstabilisant, avec une distribution éclectique, qui s'achève sur le champignon atomique. Trois ans plus tard, il met en scène Falstaff, qui est une refonte de plusieurs tragédies de Shakespeare. Welles incarne John Falstaff, et sa passion dévorante pour le dramaturge anglais irradie le film. Son film suivant, F for fake est une réflexion sur le cinéma, art de l'illusion, ainsi que sur les différentes techniques à mettre en oeuvre. Son tout dernier travail, Filming Othello, est réalisé pour la télévision, mais bénéficie d'une distribution en salles. Fait rare mais dû à la personnalité et au prestige de son auteur. En 1982, il est le président de la cérémonie des César.


Il a probablement créé ainsi l'émission la plus célèbre de toute l'histoire de la radio le lundi 30 octobre 1938. Ce jour-là, sur CBS, l'émission Mercury Theatre on the air (Le Théâtre Mercury sur les ondes) présente une adaptation de La Guerre des mondes de HG Wells dans laquelle un faux présentateur de CBS annonce l'arrivée belliqueuse des Martiens sur Terre.

Il faut savoir qu'en 1938, la radio est un objet nouveau et c'est pour cela que de nombreux auditeurs l'écoutent. Ainsi il arrive à faire croire à près d'un million d'entre eux (sur les 6 millions qui écoutaient l'émission) que les Etats-Unis sont bel et bien attaqués par des extraterrestres venus de Mars et qu'il faut impérativement fuir. C'est ainsi le chaos dans tout New-York et même les troupes américaines, massées dans le port mais en permission, sont rappelées dans le but de défendre la patrie. La radio est submergée d'appels de gens prétendant avoir aperçu des OVNI...un réservoir d'eau sera pris pour un engin extra-terrestre et criblé de balles par des citoyens. En fait, la panique n'a eu lieu que le lendemain, dans la presse.

Citations

  • « Parmi la jeune génération, Stanley Kubrick me paraît être un géant. »
  • « Jeanne Moreau est la plus grande actrice du monde. »

Filmographie

Réalisateur

Acteur

Producteur


Retrouvez tous les détails de la filmographie de Orson Welles sur sa fiche IMDB

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