Spetters

De Cinéann.

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Spetters , film néerlandais de Paul Verhoeven, sorti en 1980

Analyse critique

Rien , Eef et Hans sont trois jeunes amis unis par une passion du motocross et leur admiration commune pour Gerrit Witkamp , figure nationale dans ce sport. Quand Fientje , vendeuse de frites vivant avec son frère dans sa roulotte, s’installe dans leur petite ville, elle jette vite son dévolu sur Rien, promis à un bel avenir de coureur professionnel. Suite à un accident, celui-ci perd l’usage de ses jambes. Voyant ses espoirs réduits à néant, il rejette la jeune femme.

Eef, qui s’est enrichi en détroussant des clients de gigolos homosexuels propose alors à celle-ci de l’accompagner au Canada. Hans, quant à lui, espère reprendre la place laissée vacante par Rien dans les starting-blocks mais n’a ni le talent de son camarade ni l’assentiment de Gerrit, champion décidé à régner sans partage. Tous trois vont découvrir le sort peu enviable que la poursuite de la gloire et de la fortune fait à ses perdants.

Les premières réactions au film furent très violentes. Accusé d’être, pêle-mêle, anti-femmes, anti-gays, anti-handicapés, ce film extrême, aborde suicide adolescent et viol collectif, mais ne cultive aucun discours haineux. Verhoeven se situe dans la lignée d’un Robert Aldrich, homme de gauche qui fut lui aussi parfois taxé de penchants droitiers, prenant un malin plaisir à vendre la mèche du jeu social et à montrer comment l’illusion du mérite personnel est le premier obstacle réel à la solidarité de classe.

« Je voulais aller au-delà de ce qui était “normal ”, de ce qu’on voit d’habitude à l’écran. Je voulais montrer les choses vraies, mais généralement laissées de côté. J’avais envie de dire : “Si c’est vrai, je le filme et je le filme comme ça se fait. Je ne ferai pas d’ellipses et je ne filmerai pas de manière à ce qu’on ne voie rien, genre dans le noir ou la pénombre. Je filmerai tel quel." (…) La vie réelle, quoi » Paul Verhoeven

« À sa sortie en Hollande, le film fait scandale, provoquant la création du Nasa (National Anti-Spetters Actiecomite) par des ligues de citoyens outrés. En France, les distributeurs affolés n’ont pas osé le sortir pendant douze ans. La mise en scène, sublimée par la photographie de Jost Volcano, est somptueuse. Quant aux idées, elles restent d’une sourde violence. Agressif, Spetters est le film le plus désillusionné d’un auteur tiraillé entre chair et sang, science et religiosité. »
David Mikanowski, 1992

Distribution

  • Hans van Tongeren : Rien
  • Renée Soutendijk : Fientje
  • Toon Agterberg : Eef
  • Maarten Spanjer : Hans
  • Marianne Boyer : Maya
  • Jeroen Krabbé : Frans Henkhof
  • Rutger Hauer : Gerrit Witkamp, le champion de moto-cross

Fiche technique

  • Titre original : Spetters
  • Réalisation : Paul Verhoeven
  • Scénario : Gerard Soeteman
  • Production : Joop van den Ende
  • Musique : Ton Scherpenzeel
  • Photographie : Jost Vacano
  • Montage : Ine Schenkkan
  • Sociétés de production : Endemol Entertainment et VSE Film
  • Durée : 123 minutes (Director's cut)
  • Dates de sortie : 28 février 1980
    • France : 4 novembre 1992
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