Svastika

De Cinéann.

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Version du 19 janvier 2008 à 15:53

Svastika ( connu aussi sous le titre Passion ; 卍 Manji) est un film japonais réalisé par Yasuzo Masumura, sorti en 1964.

Analyse

Tokyo 1964 :Sonoko, épouse de Kôtarô, un avocat aisé, fait une confession à un écrivain célèbre. Elle raconte qu'à l'école des beaux-arts, elle a été fascinée par la rencontre de Mitsuko, la fille d’un riche industriel du textile que son père a promise à un politicien d’Osaka. S’ensuit une relation homosexuelle passionnée et clandestine.

Sonoko parvient à tenir son époux à distance en raison de la crainte que lui inspire sa belle-famille. Mais lorsque le petit ami de Mitsuko se manifeste, la vie de Sonoko devient infernale. Elle devient jalouse de l'amant de Mitsuko, Eijûrô.

Un autre homme, Watanuki, frappé d'impuissance sexuelle, lui propose une sorte de pacte pour partager les faveurs de Mitsuko, mais elle commence par refuser. Watanuki les menace de rendre leur liaison publique. Mitsuko et Sonoko projettent alors un faux suicide.

La femme, selon Yasuzo Masumura, est d’abord un corps. La sensualité qui se dégage de plusieurs scènes de Passion est principalement rendue sensible à l’écran grâce à l’actrice fétiche du réalisateur, Ayako Wakao. À travers ce corps voluptueux et sensuel émerge un érotisme libéré et assumé. Le désir pour Masumura naît d’abord par le regard. Sonoko tout au long du film demeure littéralement obsédée par la beauté quasi surnaturelle de Mitsuko. Elle lui avoue donc son adoration à travers une peinture de la déesse de la miséricorde qu’elle transfigure en lui donnant les traits de sa belle.

La représentation traditionnelle de la beauté féminine transparaît dans la manière de filmer les deux femmes. Leur portrait rappelle les scènes peintes dans les estampes asiatiques dans lesquelles le regard est savamment dirigé vers les détails du corps féminin. Nuques longues et fines, dos à la courbe vertigineuse, cheveux relevés en chignon, sont les pilotis d’un érotisme à la japonaise.

Si la femme est le centre du questionnement du cinéaste, la solitude des êtres devient la conséquence de cette pulsion pour son corps et sa beauté. Les quatre personnages de Passion (Sonoko et son mari, Mitsuko et son fiancé) symbolisent les quatre branches du sinogramme « Manji » (Passion) lesquelles sont liées en leur centre mais prennent des directions opposées. De fait, chaque personnage est englué dans son désir, lequel l’accule à la solitude. Envoûtés par Mitsuko, les hommes sont à l’origine de la séparation des femmes, en contrecarrant leurs projets amoureux et en s’immisçant dans leurs rencontres libertines.

Le mari de Sonoko, animé d’une jalousie féroce envers sa femme, s’oppose à son amitié érotique avec Mitsuko qu’il convoite à son tour. Le fiancé de Sonoko, quant à lui, propose un pacte de sang à Sonoko afin d’empêcher la fuite probable des deux femmes. Tous, en œuvrant pour eux-mêmes, s’éloignent progressivement les uns des autres. Les personnages de Masumura existent en fait uniquement dans leur aliénation à la pulsion de mort suscitée par la belle Mitsuko. Celle-ci, au centre des énigmes et des mensonges amoureux de cette histoire érotique, demeure pourtant l’inaccessible. Belle et pure, elle est aussi machiavélique, calculatrice et égocentrique.

Si tous les autres dévisagent sa beauté, ce personnage féminin est absorbé par sa propre image. Ce narcissisme l’empêche de préférer l’un ou l’autre de ses amants. Dans le regard de l’autre, c’est elle-même que voit Mitsuko. Tout ce qui importe pour cette femme est de s’assurer de sa supériorité en réduisant autrui au statut d’esclave amoureux. Chacun s’éloigne de l’autre pour assouvir un désir pulsionnel qui signe le début de sa perte.

Avec ce film, nous plongeons dans l’univers d’un cinéaste dont l’obsession est d’explorer les dérives possibles du désir sexuel. Mais Masumura sait ouvrir les portes de la passion mortifère avec délicatesse. Plus sous-entendue qu’exposée, cette violence sourde se laisse appréhender plus efficacement que si elle était montrée de manière crue à l’écran.

Svastika.jpg

Distribution

  • Ayako Wakao  : Mitsuko Tokumitsu
  • Kyôko Kishida : Sonoko Kakiuchi
  • Yusuke Kawazu : Eijiro Watanuki
  • Eiji Funakoshi : Kotaro Kakiuchi
  • Ken Mitsuda : L'écrivain
  • Kyu Sazanka

Fiche technique

  • Titre : Svastika ( ou aussi: Passion )
  • Titre original : '卍 Manji
  • Réalisation : Yasuzo Masumura
  • Scénario : Kaneto Shindô d'après le roman de Junichirô Tanizaki
  • Production : Daiei Studios
  • Producteur : Yonejiro Saito
  • Musique originale : Tadashi Yamauchi
  • Photographie : Setsuo Kobayashi
  • Montage : Tatsuji Nakashizu
  • Pays d'origine : Japon
  • Durée : 92 minutes
  • Date de sortie : 25 juillet 1964 (Japon)


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