Tetsuo

De Cinéann.

Tetsuo film japonais réalisé par Shinya Tsukamoto, sorti en 1989.

Synopsis

Tetsuo: The Iron Man s'ouvre sur un homme qui s'entaille profondément la cuisse et insère une tige filetée dans la blessure. Trouvant ensuite des vers dans la blessure, il s'enfuit et est heurté par une voiture. Le conducteur se débarrasse du corps. Le lendemain, le conducteur constate qu'un morceau de métal sort de sa joue. Poursuivi dans le métro par une femme dont le corps est envahi par le métal, il se métamorphose peu à peu en un monstre de métal.

Les premières accélérations du personnage principal dans des rues vides sont assez intrigantes, techniquement parlant, tout comme l'alchimie entre les sons et les images bizarres.

Tetsuo comporte d'autres scènes marquantes: la scène de poursuite entre une femme contaminée par une machine et l'Homme, très symbolique puisque l'Homme finira par se faire contaminer à son tour et à devenir petit à petit un robot; une scène très drôle où une femme qui possède un pénis en forme de tuyau de métal de 2 mètres de long excite l'Homme au plus haut point ; celui ci se met à quatre pattes, nu comme un ver, et attend avec impatience de se faire prendre. Mais contrairement à ses attentes, la sodomie est profonde et douloureuse…

Par la suite, on le retrouve à moitié machine, possédant des pieds-fusées permettant de se déplacer à toute vitesse dans une ville déshumanisée, et surtout à son tour un pénis de fer pivotante qui sera fatale à sa femme. La scène finale de duel entre Shinya et Tomoro est également un morceau d'anthologie, sincère, horrible et beau malgré tout.

On peut comparer Tetsuo aux débuts expérimentaux de David Lynch avec Eraserhead et ceux de David Cronenberg. Mais la spécificité de Tsukamoto, c’est l’aspect visuel et sonore qu’il donne à ses films.

Ce film est visuellement très audacieux, sans grands moyens, avec des trucages de fortune très imaginatifs, des amoncèlements de ferrailles, un montage plus que nerveux, une image au contrastes saturés avec des gros plans de pustules. De l'image par image accéléré, des inserts VHS, des flashbacks difficilement déchiffrables viennent compléter le tableau.

La musique est aussi folle que les les images, avec des bruitages d'océan de vermines baignant dans le liquide de vidange à 1 cm du micro, et une musique techno-industriel hardcore. Mais les mélodies de Ishikawa Chu savent aussi être mélancoliques, ce qui permet de garder à ce film un versant touchant et profondément humain.

Tetsuo: The Iron Man ne dure qu’une heure et 4 minutes, mais c’est un objet cinématographique difficilement identifiable, aussi énervant que fascinant, aussi terrifiant que drôle, aussi époustouflant que douteux. Ce qui save ce film, c'est qu'il ne se prend pas au sérieux tout en traitant d’un sujet sérieux, la transformation physique du corps humain face aux nouvelles technologies, corps qui selon lui va s’atrophier jusqu’à intégrer des cellules de synthèses au sein de ses cellules organiques, et finir par devenir robot.

Tsukamoto a choisi la grosse métaphore et invente un personnage courant dans nos sociétés modernes, le représentant lambda, lunettes énormes et costume-cravate, qui va petit à petit se transformer en une machine. Il filme pour cela les technologies de manière sensuelle et montre ainsi leur côté attirant, sans pour autant oublier leur côté pervers et aliénant dans le plan suivant. Le scénario est simple mais exposé de façon non linéaire.

Tetsuo a été le premier volet d'une trilogie sur Tokyo, qui se poursuivra en 1992 avec Tetsuo II: Body Hammer et se conclura en 1995 avec Tokyo Fist. En dehors de cette série, un quatrième film existe Tetsuo : Bullet Man (2009). Tetsuo reste un film-culte de l'underground japonais.

Distribution

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Fiche technique

  • Titre original : Tetsuo
  • Réalisation, montage et production : Shinya Tsukamoto
  • Musique : Chu Ishikawa
  • Photographie : Kei Fujiwara et Shinya Tsukamoto
  • Montage : Shinya Tsukamoto
  • Durée : 65 minutes
  • Dates de sortie : 1er juillet 1989 (Japon), 5 octobre 1994 (France)
  • Film interdit aux moins de 16 ans lors de sa sortie en France

Récompenses

  • Prix du meilleur film au Fantafestival 1989.
  • Prix du public au Festival du film fantastique de Suède 1998.


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