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Le Cercle ( دایره, Dāyereh) film iranien (et italien) réalisé par Jafar Panahi, sorti en 2000. Analyse critiqueLe film commence dans un centre de maternité à l'hôpital. Pendant le défilé du générique, on entend une femme accoucher. Une petite fille vient de naître. À la porte de la maternité, une mère vient s'enquérir de l'état de sa fille, Solmaz Gholami, et de l'accouchement. Au travers du judas, une infirmière lui apprend que sa fille vient tout juste de donner naissance à une petite fille. La grand-mère ne peut le croire et se fait répéter cette nouvelle car l'examen d'échographie indiquait que le bébé serait un garçon. Paniquée à l'idée que son gendre va automatiquement demander le divorce, elle demande à la sœur de Solmaz d'appeler son oncle. Elle court vers une cabine téléphonique où elle tombe sur trois prisonnières, dont Arezou et Nargess, qui viennent tout juste d'être libérées. Elles ont essayé d'avoir l'argent pour se rendre au village natal de Nargess. La troisième prisonnière venant tout juste de quitter les deux autres, est tout de suite arrêtée, lorsqu’elle essaye de vendre une chaîne en or à un prêteur sur gage. Arezou parvient à trouver assez d'argent pour permettre à Nargess d'acheter un billet d'autocar et les deux femmes se séparent, bien que Nargess s'inquiète de laisser Arezou seule en ville. Au terminus des autocars, Nargess réussit à acheter un billet, bien qu'elle veuille voyager seule, ce qui est interdit à moins qu'elle ne soit étudiante et qu'elle n'ait évidemment pas de carte pour le prouver. L'employé du guichet se laisse fléchir et lui délivre tout de même un billet sur sa parole qu'elle est bien une étudiante. Munie du billet elle court acheter une chemise d'homme pour "son fiancé" dans une boutique, mais sur le quai d'embarquement, Nargess, terrifiée par la présence de la police, renonce à monter dans le car, car elle est recherchée et elle a peur de se faire arrêter encore une fois. En revanche, elle tente de trouver l'autre prisonnière, Pari, qui s'est faufilée hors de la prison ce jour-là. Le père de Pari lui déclare qu'à ses yeux, sa fille est "morte" et que Nargess ne rentrera pas chez lui, qu'elle aurait mieux fait de rester en prison. Pourtant, au moment où elle s'éloigne, les deux frères de Pari apparaissent pour «parler» à leur sœur. Une rixe s'ensuit au logement paternel, que Pari met à profit pour s'enfuir. Pari se rend à l'hôpital où elle retrouve Elham, une autre prisonnière qui a caché son passé et est maintenant infirmière, mariée à un médecin. De sa conversation avec Elham, on apprend que Pari est enceinte, que le père de son bébé a été exécuté, et qu'elle ne trouve personne pour se faire avorter. Par peur d'attirer les soupçons au sujet de son passé, Elham ne veut pas l'aider, et déclare à Pari qu'aucun médecin ne prendra le risque de la faire avorter sans autorisation des parents ou du mari. Pari la quitte donc pour aller errer dans les rues pendant la nuit. Sans preuve d'identité, elle ne peut aller à l'hôtel. Au hasard d'une rue, elle est témoin d'une ultime tentative d'abandon d'une petite fille par sa mère. Celle-ci espère que sa petite fille trouvera une vie meilleure dans une famille d'adoption. Ayant réussi cette fois, mais désespérée par son acte, elle continue d'errer dans les rues. La mère, prise pour une prostituée, est arrêtée avec un automobiliste qui l'a ramassée. Mais elle réussit à s'échapper pendant que le conducteur s'explique avec la police. Une autre femme, déjà arrêtée, apparemment pour les mêmes raisons, est emmenée en fourgon de police. Arrivée en prison, elle est placée dans une cellule avec d'autres femmes, les diverses protagonistes déjà rencontrées dans le film. À l'extérieur de la cellule, le téléphone sonne. Un gardien va répondre, puis vient ouvrir le judas dans la porte métallique de la cellule. Il demande s'il y a une certaine Solmaz Gholami, la femme qui a accouché d'une petite fille au début du film. Elle n'est pas là, elle a été transférée dans une autre section, ce que le gardien retourne transmettre au téléphone à son interlocuteur. Puis il s'éloigne, revient sur ses pas pour fermer la trappe du judas sur le groupe de femmes enfermées. Le cercle est bouclé. En une demi-douzaine d'histoires qui vont se fondre en une seule, Jafar Panahi brosse une fresque dense, tendue, âpre. Il tire de l'ombre quelques jeunes femmes errant dans les rues de Téhéran. Ce qu'elles ont en commun, c'est la prison. Ce qui les rapproche est bien plus décisif que ce qui les distingue : elles sont traitées en parias et vivent dans la peur et l'urgence. Panahi signe un film étonnamment dynamique, où l'on sent passer l'énergie du désespoir. Au moment où chacune des héroïnes sort du récit comme elle y est entrée, sans prévenir, sa situation reste plus précaire que jamais. Panahi ne triche pas, ne cède à aucun bricolage faussement optimiste car le pire est probablement à venir. C'est dans ces points de suspension délibérés que Le Cercle acquiert cette intensité rare qui lui a valu un Lion d'or à Venise. Vers la fin surgit l'image d'une jeune mariée dans une voiture. On ne distingue pas son regard sous une voilette blanche. On l'imagine, demain, enveloppée dans le tchador, long voile noir qui signera sa malédiction : celle d'être une femme dans une société qui les nie. À cette femme-là, un cinéaste inspiré a su donner de beaux visages qu'on n'est pas près d'oublier. Le Cercle n’a jamais obtenu son visa d’exploitation en Iran. Les autorités avaient tout de même fermé les yeux sur la programmation du film dans les festivals étrangers, ce qui lui permet d’obtenir le Lion d’or au festival de Venise en 2000. Distribution
Fiche technique
Distinctions
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