Analyse
Antonio das Mortes est un célèbre tueur de Cangaceiros. Le colonel Horacio, riche propriétaire terrien, le convoque pour se débarrasser de Coirana, un pauvre agitateur qui se prend pour un grand Cangaceiro. Il se cache sur ses terres au milieu d’un groupe de de paysans mystiques (les Beatos) en compagnie d’un noir nostalgique de l’Afrique et d’une « Sainte » locale.
Antonio s’intégre dans le village. Au cours d’une fête, il provoque en duel Coirana. La foule chante et danse en entourant les deux hommes engagés dans une lutte à mort. D’un coup de machette, Antonio blesse grièvement son adversaire. Les paysans portent le moribond dans un lieu désert. Cependant, Antonio ne savoure guère sa victoire. Il boit tristement tandis que l’instituteur du village le nargue.
Il n’éprouve ni plaisir ni remords dans cette action. Mais le colonel ne veut pas en rester là et engage d’autres tueurs, les jaguncos, pour liquider l’ensemble des Beatos. Antonio comprend alors l’injustice de la situation et s’allie avec l’instituteur du village pour défendre ces innocents.
Après la mort tragique de l’amant de la femme du colonel, arrêté par les mercenaires et poignardé par son ancienne maîtresse, une fusillade oppose les jaguncos et le groupe des opposants. Antonio fait cause commune avec l’instituteur, le noir et la sainte. Le noir tue le colonel d’un coup de lance. Après un massacre général, Antonio et l’instituteur sont obligés de fuir à pied, au milieu des camions.
Les Cangaceiros, sorte de révolutionnaires ruraux et les Beatos, membres de communautés de paysans mystiques sont les deux volets de l'opposition populaire au régime d'exploitation capitalistique des terres en Amérique Latine. Ils font l'objet de nombreux récits et de chansons.
Le théâtre local a utilisé ces thèmes, accompagnés de musiques traditionnelles. Glauber Rocha a repris à la fois le fond et des éléments de la forme, ainsi que les décors naturels pour réaliser un œuvre épique et flamboyante.
Ce film mêle la vie et la mort, le désespoir et la renaissance. Les humbles sont vaincus, tués, mais sur l’écran existent et s’imposent, à l’inverse des propriétaires, rétrogrades et vieillissants.
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