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Coup de foudre, film français de Diane Kurys?, sorti en 1983 AnalyseLe film débute en 1942. Léna a dix-neuf ans, elle est juive d'origine russe, elle vient de perdre sa mère et se retrouve seule, internée dans un camp près de Perpignan. Pour échapper à la déportation, elle épouse un Français, Michel, rencontré au camp. Ils partent tous les deux, libres; enfin presque puisque Michel est juif lui aussi et s'appelle Michel Isaac Korski. Ils réussissent pourtant à passer en Italie. Au même moment, à Lyon, Madeleine et Raymond se marient. Madeleine est rayonnante. Son bonheur est de courte durée. Raymond est abattu peu de temps après par la milice. Dix années ont passé. Léna est devenue une petite bourgeoise lyonnaise. Michel tient un garage, Léna s'occupe de leurs deux petites filles. Michel est un père parfait, un mari attentionné, mais Léna s'ennuie. Madeleine est devenue artiste, c'est une femme brillante et indépendante; elle a un mari, Costa, un jeune comédien dont elle a eu un enfant. Madeleine étouffe à Lyon et rêve de monter à Paris. A la faveur d'un hasard, Madeleine et Léna se rencontrent et se plaisent. Léna est fascinée par Madeleine, elle se découvre des envies nouvelles, conduire, travailler, sortir... Madeleine lui communique sa force, son énergie, son goût de la vie. Michel voit peu à peu sa femme s'éloigner de lui. Maladroitement, il essaie d'intervenir et interdit à Léna de voir Madeleine. Mais l'amitié qui lie les deux femmes est plus forte, elles quittent leur mari et décident de vivre ensemble. Troisième film de Diane Kurys réalisatrice, Coup de foudre est, comme ses prédécesseurs, largement auto-biographique. Après avoir évoqué ses souvenirs de jeune lycéenne dans Diabolo menthe et la difficile transition vers l'âge adulte au milieu de mai 1968 dans Cocktail molotov, la réalisatrice remonte dans le temps et aborde les origines de sa famille. Hommage explicite à ses parents et à Madeleine, Coup de foudre est intéressant à plus d'un titre. D'abord parce que c'est un film de femme sur des femmes. Et, qu'en tant que tel, il décrit, avec simplicité et pudeur, sans omettre certaines de ses difficultés et contradictions, ce lent processus d'émancipation féminine, initié après-guerre et pas encore achevé à ce jour. Il montre que la libération de la morale sociale, opérée dans le sillage de la Libération politique, a rendu possible une alternative à l'amour conjugal. Le film est soutenu par un duo d'actrices efficace et qui s'étaient connues dans Les Valseuses, pour ne plus tourner ensuite ensemble. Le "couple" Huppert-Miou-Miou fonctionne à merveille, la première dans le rôle d'une petite bourgeoise classique, passive mais déterminée (sorte de Mme Bovary du XXe siècle à laquelle on aurait ôté la dimension tragiquement fatale et qui pense naïvement qu'une amitié féminine ne saurait être un danger pour son mari), mariée sans amour et qui aspire à autre chose sans savoir exactement quoi. La réponse lui sera apportée par la seconde, plus libre par définition car c'est une artiste et par la meurtrissure et le désenchantement précoces, liés à la perte de son amour à dix-sept ans. Malmenés par le scénario, les hommes ne doivent, néanmoins, pas être oubliés, Bacri moins caricatural qu'à son habitude et surtout Marchand qui connaissait, en ce début des années 1980, une série de rôles susceptibles de mettre en évidence son authentique talent d'acteur. Le film remporte un vif succès en France mais aussi à l'étranger. Il est nommé quatre fois aux Césars 1984 et sélectionné, la même année, pour l'Oscar du meilleur film étranger (prix décerné au suédois Fanny et Alexandre). Distribution
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