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Harold et Maude (Harold and Maude) film américain d'Hal Ashby sorti en 1971. AnalyseCe film raconte la très improbable rencontre entre Harold, jeune homme suicidaire de 20 ans issu de la haute bourgeoisie, et Maude, une anticonformiste militante qui va fêter ses 80 ans. Elle va apprendre la vie à Harold, ce qu'est la joie, le bonheur et l'amour, ce qu'il n'a pas appris auprès d'une mère froide et stricte. Véritable « film culte », Harold et Maude a défrayé la chronique dans le monde entier, ayant à subir différentes restrictions ou interdictions (de l'interdiction aux moins de 12 ans à l'interdiction aux moins de 18 ans selon les pays). Typique des années 1970, il célèbre la liberté, la nature et la spontanéité tout en s'opposant par l'humour au militarisme et aux conventions sociales. Le passe-temps préféré du personnage principal, Harold, étant d'assister aux enterrements et de se promener dans les cimetières, le terme Harolding, fondé sur le néologisme to harold a été inventé par les amateurs du film ayant décidé d'adopter cette distraction. Le terme de maudianism a aussi été forgé pour désigner la « philosophie de vie » de l'autre personnage-titre, Maude. Le sujet avait tout pour faire un film aussitôt fait, aussitôt vieilli. Pourtant, quelques décennies après, le film garde une fraicheur et une vie très étonnantes. Les seules choses qu'on ne verrait plus aujourd'hui, si on devait faire le film, ce serait des scènes trop osées pour notre époque redevenue finalement assez pudique comme le jeune homme qui tente de se suicider sans cesse, dans une mise en scène très violente. Comment ne pas tomber sous le charme de Ruth Gordon d'une vivacité et d'un humour sublimes ! Le ton est tout le temps juste, la mise en scène d'une intelligence rare, quoique non spectaculaire. Certains plans sont mémorables, que ce soit le zoom arrière dans le cimetière qui montre des centaines de tombes (impossible alors de ne pas remettre le film dans le contexte Viet-Nam), ou bien encore le souci du détail avec par exemple le décor du train, ou le parapluie jaune dans un monde de gris. Autre exemple de finesse et de justesse, le plan sur le bras de Ruth Gordon , où l'on comprend qu'elle est passée par les camps. Le réalisateur ne s'arrête pas sur cette donnée, il continue, mais les spectateurs, très marqués par cette découverte, ne verront plus le personnage de la même manière. Pour finir, saluons le choix judicieux de la musique de Cat Stevens, sublime dans le côté maniaco-dépressif qui traverse le film. Entre comédie et dureté, Harold et Maud réussit un pari des plus risqués.
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