Le fondé de pouvoir d'une banque privée est licencié. Cet homme n'a pas compris que les magouilles financières ont besoin d'un bouc émissaire.
Christian de Chalonge nous promène dans un univers impitoyable, un aquarium garni de poissons prédateurs qui nagent, tranquilles, dans les eaux glauques de la finance. C'est une étude sur le pouvoir et un témoignage sur l'inanité, l'inhumanité du pouvoir. Faut-il y voir une métaphore du monde en général ? Hypothèse tentante lorsqu'on voit ce que l'on voit dans les milieux politiques et affairistes des pays civilisés, émancipés, modernes.
Le film est captivant dans la mesure où tous les personnages sont vivants, aussi vrais qu'on imagine les vrais (l'interprétation est magistrale), mais aussi parce qu'il a su créer un climat qui évoque l'absurdité réaliste des descriptions hallucinantes du poète prophète Kafka.
Son scénario pourrait être à la une de nos quotidiens sans qu’aucun d’entre nous ne différencie la fiction de la réalité. L’intrigue, menée à la perfection par des dialogues et des acteurs d’une justesse irréprochable, donne au spectateur un aperçu au cynisme exacerbé mais tellement exact des dessous du système financier moderne.
Du préambule à l’épilogue ce récit contemporain est marqué par la loi du marché. Depuis 1978, ce film n'a pas pris une ride. Les scènes de "coaching" du cadre licencié qui tente de retrouver vainement un emploi sont toujours d'actualité.
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