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L'Homme au bras d'or (The Man With the Golden Arm) est un film américain de Otto Preminger sorti en 1956.

Analyse

Frankie Machine a suivi pendant six mois une cure de désintoxication. De retour dans son quartier de Chicago, il retrouve sa femme qu'il a rendu handicapée. Il pense pouvoir se réintégrer dans la société en se plongeant dans sa première passion : le jazz. Mais sa femme l'oblige à prendre un travail de croupier. Il retombe ainsi dans un milieu propice à la drogue et rechute dans la dépendance.

Un film courageux même s’il ne va pas tout à fait jusqu’au bout de son propos. L’enfer de la drogue y est montré de façon feutrée. Mais pouvait-on faire autrement ? Il faut préciser que pour imposer son film dans la version qui nous est proposée, Otto Preminger dut batailler dur avec une censure qui estimait que se voiler la face était le meilleur remède contre les maux de la société. Il était en effet impossible d’utiliser le terme « drogué » à l’écran.

Au bout du compte, l’Homme au bras d’or est un bon film au climat noir très prenant et qui vibre au gré des pulsations d’une musique très « jazzy ». Frank Sinatra, qui s’était passionné pour son personnage, est excellent dans ce rôle de camé luttant pour ne pas replonger.

The man with the golden arm est l’un des premiers films de l’histoire du cinéma à oser traiter du thème de la dépendance aux drogues. Les personnages sont fortement caractérisés mais toujours Preminger maintient ses acteurs dans une interprétation d’une grande finesse.

Ce drame d'un morphinomane qui vient à se libérer, succombe à nouveau et s'évade enfin d'une façon que tout permet de croire définitive, pourrait être extrêmement banal. Il ne l'est pas, bien au contraire. Cela sans doute parce que c'est un hommage sans pédanterie à l'amour et au courage. Un bar, un tripot clandestin, quelques garnis, une rue où voltigent des journaux oubliés: les héros de Preminger évoluent dans un univers étroitement circonscrit.

C'est là qu'après sa cure de désintoxication revient Frankie, surnommé «l'homme au bras d'or» pour son adresse à tailler au poker.Joueur professionnel, Frankie qui a renoncé la drogue, veut changer de métier, changer de vie, repartir à zéro. Mais tout se ligue contre lui et, peu à peu, pris dans une espèce d'infernal engrenage, il s'abandonne.

Critique de Jacques Doniol-Valcroze

Le héros créé par Frank Sinatra est des plus complets, des plus attachants, des plus bouleversants du cinéma américain depuis une dizaine d'années. Cet homme au bras d'or (le bras où l'on se pique, « taille » au poker et qui « bat » à l'orchestre ) est, sans plaisanterie, un personnage avec une « belle âme ». Son débat intérieur est constamment sensible, et c'est de le sentir ainsi affleurer au niveau de l'action qui rend le film exceptionnel et nous mêle personnellement à cette aventure lunaire, à ce voyage au bout de la nuit dont nous sortons épuisés et émus. J'ajoute que, bien entendu, tout cela n'est possible que grâce une remarquable mise en scène.

J. Doniol-Valcroze, France-Observateur 23 mai 1956.

Distribution

  • Frank Sinatra : Frankie Machine
  • Eleanor Parker : Zosh
  • Kim Novak : Molly
  • Arnold Stang : Sparrow
  • Darren McGavin : Louie
  • Robert Strauss : Schwiefka
  • John Conte : Drunky

Fiche technique

  • Titre original : The Man With the Golden Arm
  • Réalisateur : Otto Preminger
  • Scénario : Walter Newman, Lewis Meltzer, d'après le roman de Nelson Algren
  • Musique originale : Elmer Bernstein
  • Durée : 119 minutes
  • Date de sortie : janvier 1956
Reproduction possible des textes sans altération, ni usage commercial avec mention de l'origine. .88x31.png Credit auteur : Ann.Ledoux