Sommaire (edit)Le cinéma
LiensDéveloppé grâce à: pmwiki.org |
La Fleur du mal film français réalisé par Claude Chabrol sorti en 2003.
Le spectateur apprend, par M. Labière, un électeur que vient visiter la candidate au cours de sa campagne, qu'un crime a été commis par Tante Line lors de la seconde guerre mondiale, pendant la collaboration, crime qui a fait l'objet d'un non-lieu. Gérard est peut-être l'auteur de ce tract dirigé contre son épouse. On tourne un film dans la région : Gérard est attiré par une des actrices qui joue un rôle de femme "séductrice et perverse". Elle le rejoint, n'ayant que "sa gorge à lui offrir". Les élections ont lieu. Pendant le dépouillement, Gérard revient dans son bureau où travaille Michèle, qui doit faire un exposé le lendemain sur la notion de culpabilité ("l'univers morbide de la faute"). Il boit (comme d'habitude) et, parce qu' elle se refuse à lui, il la traite de "petite garce". Elle se débat, il tombe et meurt. Tante Line aide Michèle à dissimuler le crime en montant le corps de Gérard dans sa chambre. Tante Line raconte alors à Michèle qu'elle a tué son propre père, épouvantable collaborateur qui a fait fusiller son fils (son frère donc, qu'elle aimait beaucoup), comme les autres résistants. Elle n'a jamais regretté son geste. Elle s'accusera de la mort de Gérard, attendant depuis soixante ans que quelque chose arrive: "Le temps n'existe pas, c'est un présent perpétuel". Anne Charpin-Vasseur est élue. Le générique est lancé alors qu'on fête l'élection dans la grande demeure bourgeoise. "Tu sais bien que tout est secret ici" dit Tante Line au début du film. Mais les secrets finissent par reparaître à l'aube du XXIe siècle. La question posée est celle de la culpabilité. "Avec Tante Line, on est sûr de rien" dit Michèle, la cousine de François. "Ça fait des années qu'on vit comme des faux-culs" dit Tante Lise. On retrouve une variation sur les thèmes chers à Chabrol : la bourgeoisie provinciale, monstrueuse derrière des apparences respectables, et le crime. La scénariste précise ainsi le sujet du film : « Parce que les personnages sont beaux, sympathiques, intéressants, le propos sur la bourgeoisie n'en est que plus cruel. Ils sont d'une effrayante normalité. S'il n'y avait pas de crime, peut-être n'y aurait-il rien à raconter puisque rien ne change. » Le titre choisi s’inspire du recueil de Baudelaire, Les Fleurs du mal, mais, mis au singulier, désigne explicitement le sexe féminin comme l’origine des problèmes humains – au double sens du terme que donne Courbet à son tableau, L’origine du monde, représentant précisément le sexe féminin. Le film de Chabrol peut s’apparenter à une psychanalyse de l’âme humaine dont les abysses traversent à l’identique les générations. Une fois de plus, Chabrol explore le monde trouble de la psyché : le Bien et le Mal et les sentiments d’innocence et de culpabilité parcourent une œuvre inscrite dans le terreau de la réalité sociale. La Fleur du Mal nous propose l’essentiel de son univers. D’emblée, un travelling avant sous une végétation de fourrés se glisse silencieusement dans une maison, monte un escalier et entre dans une chambre où gît un cadavre qui a l’ « exquise » bonne idée de désigner le drap de sa main ensanglantée. Chabrol prend son temps pour nous faire entrer dans son récit, puis pour nous perdre dans le dédale de l’âme humaine avant de nous demander, dans la scène ultime et à travers ses personnages, de faire bonne figure et de sauver les apparences. Car, « Chez ces gens-là, Monsieur ! » pourrait-on dire en citant Brel… On ne peut manquer, à ce propos, d’évoquer la visite de la candidate politique, Anne, dans la cité des « gens d’en-bas » et de ses incroyables propos si « gens d’en-haut ». Pour être juste, il faut bien reconnaître que le discours des électeurs modestes à qui elle rend visite est tout aussi calamiteux. Chabrol a conservé intacte son ironie mordante. Distribution
Fiche technique
Original: source Wikipédia |