Sommaire (edit)Le cinéma
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Le Dieu noir et le diable blond est un film brésilien de Glauber Rocha, sorti en 1964. AnalyseManuel est un vaquero du Brésil exploité par son patron et même battu. Un jour, il réagit et sans le vouloir, le tue. Il doit fuir et se réfugie au Monte Santo, auprès de Sebastian, un prophète inspiré qui protège les paysans et que ceux-ci vénèrent sous le nom de "Dieu noir". Rosa est consciente de ces dérives et reste lucide. Sebastian immole un enfant que Manuel a enlevé, pour dit-il, « racheter le sang du Christ par le sang d’un innocent » . Rosa le tue pour faire cesser ses crimes. Le Santo Campo est attaqué par une troupe de mercenaires menée par Antonio et financée par les grands propriétaires. Manuel et Rosa fuient et rejoignent une autre bande dont le chef, appelé "le Diable blond", vient d’être tué. Manuel est sur le point d’être nommé chef de la bande, mais il doit prouver sa bravoure en torturant un riche propriétaire. Mais Antonio continue sa traque, encercle les paysans révoltés et les massacre. Ce film est inspiré de fait réels, enjolivés à travers le filtre des récits populaires. Les paysans pauvres, illétrés et exploités n'échappent à leur patrons tyranniques que pour tomber sous la coupe de faux-prophétes ou de hors-la-loi justiciers, les "cangaceiros". Le film contient un message politique clair sur le fait que les révoltes inorganisées et sans contenu politique cohérent sont irrémédiablement vouées à l’échec. Sur le plan formel, le film enchaîne des séquences sur un rythme très élevé. Certaines scènes sont d’une violence explicite qui montre bien les ravages de misère et de l’exploitation humaine. Le lyrisme sauvage du film est amplifié par les complaintes du conteur aveugle qui servent de ponctuation entre chaque chapitre du film et qui rappellent l'inspiration primale de ce conte cruel. Ce film marqua l'apogée du « Cinema novo » brésilien, mouvement regroupant des cinéastes indépendants soucieux de rompre en visière avec la production nationale, vouée aux mélodrames musicaux et aux chanchadas, et d'imposer à la place, dans un style réaliste, des sujets d'inspiration révolutionnaire. Cinéma politique qui ne cache pas son attachement au marxisme, et qui s'épanouira à la faveur des réformes sociales des années 1960. Glauber Rocha (1936-1981) fut l'un des ardents apôtres du mouvement, manifestant, tant dans ses écrits que dans ses films, des dons de polémiste virulent. Il se déclare partisan d'une culture «en transe» qui refuse la société actuelle. De Barravento (1961) à L'âge de la terre (1980), il fera montre d'une véhémence tous azimuts, d'un souffle politico-poétique conjuguant en un patchwork parfois extravagant les influences du cinéma soviétique, de la littérature de colportage, du documentaire social, du théâtre symboliste et du western. La générosité du propos, la ferveur quasi messianique du message font de lui l'un des créateurs les plus authentiquement baroques du cinéma contemporain.
Fiche technique
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