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Les Innocents aux mains sales ; film franco-italo-allemand réalisé par Claude Chabrol, sorti en 1975.

Analyse

À Saint-Tropez, Wormser vit retiré des affaires avec sa femme, Julie, beaucoup plus jeune que lui. Cardiaque, il doit éviter les rapports sexuels et se soûle pour oublier sa frustration. Julie devient la maîtresse de Jeff, leur voisin, un écrivain raté. Les amants décident de tuer Wormser en camouflant sa mort en accident de canotage.

Malheureusement, les choses ne se déroulent pas comme prévu. Juïie apprend à la banque que son mari a retiré tout son argent. De plus, Jeff ne donne plus signe de vie. Les commissaires, Villon et Lamy, arrêtent Julie, mais, faute de preuve, elle est libérée.

Et puis, coup de théâtre, Luis revient. La nuit du « meurtre », ce n'est pas lui que Julie a frappé, mais Jeff. Deuxième surprise : l'écrivain revient aussi. Au dernier moment, Luis a eu pitié de lui et ne l'a pas tué. Finalement, Luis succombe à une crise cardiaque ; et Jeff est arrêté. Julie est seule.

Le film est une tragédie du couple, grand thème chabrolien, de nouveau traité à l'intérieur d'une société bourgeoise. L'intrigue est brillante et le jeu entre les déductions du spectateur et celle des policiers machiavélique

Dès le générique, les Innocents aux mains sales annonce un thème troublé. La caméra s'approche très fortement du corps de Julie jusqu'à ne plus obtenir qu'un brouillard de sa peau, une sorte de flou rosâtre. S'inscrit alors le titre du film. Cette première scène annonce d'ailleurs le récit à d'autres titres : comme un oiseau de proie, un cerf-volant, voguant au-dessus du corps nu de Julie pour se poser sur les formes de la jeune femme, symbolise les prédateurs masculins qui vont tourner autour de l'héroïne.

Jeff divulgue aussi tout de lui en quelques mots : « j'écris des conneries, j'écris à la machine parce que je ne peux pas me relire, je n'ai pas de talent, je suis fainéant, je n'aime pas la compagnie ». Lucidité, solitude, échec, manque de courage, apitoiement sur soi, sont déclarés d'emblée.

La réaction de Julie aux évènements indépendants de sa volonté sont convaincantes de même que sa transformation en victime d'un jeu particulièrement cruel de duperie. La représentation de Steiger en mari floué est profondément menaçante, particulièrement dans la scène où il revient apparemment des morts pour confronter son épouse. Chabrol a eu besoin d'un acteur massif et douloureux pour ce rôle et Steiger se révèle un bon choix. En plus du scénario d'une qualité pour une fois élevé pour un récit à suspense de Chabrol, la photographie est également soignée. La musique de fond, un peu mélodramatique pars endroits, ajoute à l'atmosphère et renforce la menace et la tension durant toute la durée du film.

Distribution

  • Romy Schneider : Julie Wormser
  • Rod Steiger : Louis Wormser
  • Jean Rochefort : Maître Légal
  • Paolo Giusti : Jeff Marle
  • Hans Christian Blech : le juge

Fiche technique

  • Réalisation : Claude Chabrol
  • Scénario : Claude Chabrol, adapté du roman The Damned Innocents de Richard Neely
  • Musique : Pierre Jansen
  • Production : André Génovès
  • Pays d'origine : France, Italie, Allemagne
  • Format : Couleurs
  • Durée : 121 minutes
  • Date de sortie : 26 mars 1975 (France)
Source
Reproduction possible des textes sans altération, ni usage commercial avec mention de l'origine. .88x31.png Credit auteur : Ann.Ledoux