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Magic in the Moonlight film américain écrit et réalisé par Woody Allen et sorti en 2014

Analyse critique

En 1928, Stanley Crawford, magicien et illusionniste britannique, est mondialement célèbre sous le nom de Wei Ling Soo. Rationaliste et matérialiste, il s'emploie à démasquer les médiums, spirites et autres magnétiseurs, tous des charlatans, selon lui. Mais c'est aussi un snob prétentieux, imbu de lui-même, misanthrope, caustique, « aussi charmant que le typhus » dit de lui Howard Burkan, un ami d'enfance illusionniste comme lui. Le soir de la dernière de son spectacle à Berlin, ce vieil ami, vient le supplier de l'accompagner sur la Côte d'Azur pour démasquer une médium soupçonnée d'arnaquer les Catledge, une riche famille dont elle a séduit l'héritier. Il en profite pour rendre visite à une charmante vieille demoiselle, sa tante Vanessa, qui l'a pratiquement élevé et qu'il aime beaucoup.

Stanley est impressionné, troublé, déstabilisé, par la clairvoyance de Sophie Baker, qui l'amuse d'ailleurs beaucoup, et il finit par être convaincu de son don, au point de le reconnaitre devant la presse. Au moment où sa vieille tante, victime d'un accident, est sur la table d'opération, il se laisse même aller à prier, puis il se ressaisit et finit par démasquer Sophie, c'est effectivement un escroc, dont les résultats proviennent simplement du fait que le vieil ami est en fait son complice, un traître mû par la jalousie.

Mais ce grand pessimiste est finalement obligé de reconnaître qu'il est tombé amoureux de la jeune fille, de son sourire, de sa joie de vivre. Elle, de son coté, est plus attirée par lui que par le fade et naïf fils de famille, ses millions et son ukulélé, qu'il lui a pourtant conseillé d'épouser. Elle rejette donc sa demande en mariage, mais l'amour est le plus fort, et ils tombent finalement dans les bras l'un de l'autre. Happy End.

Dans bien des films de Woody, les magiciens s'affairent. Ils œuvrent dans l'ombre, souvent magnifiques, parfois maléfiques. Le Dr Wang d'Alice?. Ses petites poudres permettent à Mia Farrow de quitter son imbécile de mari et de s'envoler, au sens propre, dans la nuit. Le mage Shandu, dans New York Stories. Un petit tour de prestidigitation et hop, il fait disparaître sans laisser de traces la mama juive du héros. Manque de bol, elle réapparaît vite dans le ciel de New York, pour mieux dévoiler à la foule la vie intime de son fils. L'illusionniste Splendini, dans Scoop (Woody l'interprète lui-même) fait revenir de l'au-delà, par pure maladresse, la victime d'un meurtre et se révèle incapable de protéger Scarlett Johansson, qui se lance sur la piste de l'assassin.

Voir, chez Woody allen, un homme prier, c'est rare, mais cet homme se reprend vite et Allen demeure cynique et sombre . Mais il n'est plus, le moraliste misanthrope d'Annie Hall, ou de Crimes et délits. Il ne cherche plus à faire entendre raison aux hommes, mais les accepte tels qu'ils sont, contradictoires et extravagants. Pour lui, ce sont les pessimistes qui sont dans le vrai, notre passage sur terre est un désastre, l'avenir ne peut être que funeste. Mais, à l'image de Stanley, les pessimistes n'offrent aux autres que leur cafard permanent, leur mal-être décourageant et des grognements plaintifs sur leur existence atroce. Les optimistes, eux, sont des crétins absolus, totalement dépourvus de raison, de logique et de bon sens.

Mais entre les deux, il existe des êtres comme Sophie, mi candide, mi perverse. Elle est une magicienne utilisant son charme, ses pouvoirs pour rendre un rien plus plaisante la vie de ceux qui ont la chance de lui plaire. Et comme tout est faux ici-bas, pourquoi ne pas accepter le secours non de la religion, comme autrefois, mais de l'illusion. Les vingt dernières minutes du film sont dignes du meilleur cinéma d'Ernst Lubitsch, un superbe badinage autour du sentiment amoureux. Quant à l'opinion de Woody Allen sur l'homme, suffisant et stupide, elle se résume à cette métaphore : « Le poisson rouge ignore qui change l'eau de son bocal. »

Distribution

  • Emma Stone : Sophie Baker
  • Colin Firth : Stanley Crawford
  • Marcia Gay Harden: Mrs. Baker, mère et impresario de Sophie
  • Jacki Weaver : Grace Catledge (la mère)
  • Hamish Linklater : Brice Catledge (le fils)
  • Erica Leerhsen : Caroline (la fille)
  • Simon McBurney : Howard Burkan
  • Eileen Atkins : Tante Vanessa
  • Catherine McCormack : Olivia, fiancée de Stanley

Fiche technique

  • Scénario et réalisation : Woody Allen
  • Direction artistique : Anne Seibel
  • Montage : Alisa Lepselter
  • Photographie : Darius Khondji
  • Production : Letty Aronson, Stephen Tenenbaum et Edward Walson
  • Sociétés de production : Dippermouth, associé à Gravier Productions, Perdido Productions, Ske-Dat-De-Dat Productions
  • Durée : 97 minutes
  • Dates de sortie : 25 juillet 2014
    • France : 22 octobre 2014
Reproduction possible des textes sans altération, ni usage commercial avec mention de l'origine. .88x31.png Credit auteur : Ann.Ledoux