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Le cinéma

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Marguerite Duras, pseudonyme de l'écrivaine et dramaturge française, née Marguerite, Germaine, Marie, Donnadieu, le 4 avril 1914 à Gia Dinh, près de Saigon en Indochine. Morte le 3 mars 1996 à Paris. Son œuvre se distingue par la diversité de ses activités. Elle renouvela le genre romanesque et bouscula les conventions théâtrales et cinématographiques comme dialoguiste, scénariste et réalisatrice. Sommaire

Biographie

Son père, Henri Donnadieu, est directeur de l’école de Gia Dinh, près de Saïgon. Sa mère, Marie, y est institutrice. Ils ont trois enfants : Pierre, Paul et Marguerite. Gravement malade, son père part se faire hospitaliser en métropole. Il meurt à 49 ans le 4 décembre 1921. Bénéficiant d’un congé administratif, la veuve Donnadieu retourne en France avec ses trois enfants. Ils habitent pendant deux ans dans la maison familiale du Platier, près du village de Duras, en Lot-et-Garonne. En juin 1924, Marie Donnadieu repart avec ses enfants pour rejoindre sa nouvelle affectation à Phnom-Penh, au Cambodge. Elle ne veut pas y rester et est envoyée à Vinh Long puis à Sadec et à Saïgon. En 1928, elle rompt avec cette vie de nomade en achetant une des terres que l’administration coloniale incite à posséder. Trompée dans son acquisition, elle en sort ruinée et reprend l’enseignement. Cette expérience marquera profondément Marguerite et va lui inspirer nombre d'images fortes de son œuvre (Un barrage contre le Pacifique, L'Amant, L'amant de la Chine du Nord).

En 1930, Marie Donnadieu trouve une pension et un lycée à Saïgon, pour que sa fille puisse suivre des études secondaires au lycée Chasseloup Laubat de Saigon, avant Norodom Sihanouk en 1940. Son baccalauréat de philosophie acquis, Marguerite quitte l’Indochine en 1933, pour poursuivre ses études en France.

À Paris, elle s’inscrit à la faculté où elle rencontre Robert Antelme. Après avoir obtenu son diplôme de sciences politiques elle trouve un emploi de secrétaire au ministère des Colonies début juin 1938. Antelme est mobilisé dans l’armée à la fin de l’été. La guerre déclarée, Marguerite et Robert se marient le 23 septembre 1939. Au printemps 1940 son emploi lui donne l’opportunité de co-signer un livre avec Philippe Roque : L’Empire français, une commande de propagande du ministre Georges Mandel. Elle démissionne du ministère en novembre 1940. Dans la capitale occupée, Robert est engagé à la préfecture de police de Paris. Le couple s'installe rue Saint Benoît, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés. Marguerite est enceinte. Elle accouche d'un garçon mort-né. En 1942, elle trouve un emploi au Comité d’organisation du livre où elle fait la connaissance de Dionys Mascolo, qui devient son amant. Au mois de décembre, elle apprend la mort de son frère Paul, en Indochine.

En 1943, l’appartement du couple devient vite un lieu de rencontres d’intellectuels où l’on discute littérature et politique. Marguerite se met à écrire et publie son premier roman Les Impudents. Elle le signe sous le nom de Duras, le village où se trouve la maison paternelle. Rejoint la résistance avec Robert et Dionys, dans le réseau dirigé par François Mitterrand (alias Morland). Le 1er juin 1944, leur groupe tombe dans un guet-apens. Robert est arrêté par la Gestapo. Secourue par Mitterrand, Marguerite Duras réussit à s'échapper. Au lendemain du débarquement des alliés, elle apprend que son mari a été emmené à Compiègne d’où partent les trains pour les camps de concentration. En août, Paris se libère. À l’automne elle s’inscrit au Parti communiste français. Son nouveau roman, La Vie tranquille, est publié en décembre.

Marguerite attend le retour de son époux. À la Libération, en 1945, aidé par Mitterrand, Dionys vient le chercher au camp de Dachau. Antelme est moribond. Avec le secours d'un médecin, Marguerite Duras le soigne .

Marguerite divorce le 24 avril 1947 pour vivre avec Dionys. Un fils, nommé Jean, naît le 30 juin de la même année. En 1950, la perte du Vietnam comme colonie française contraint sa mère à revenir en France. En mai, Marguerite Duras est exclue du PCF. C’est alors qu’elle est révélée par un roman d'inspiration autobiographique, Un barrage contre le Pacifique, qui paraît en juin. Sélectionné pour le Prix Goncourt, il le manque de peu. Nourries de son enfance, ses œuvres ultérieures ne cesseront de donner forme à son univers asiatique, où des personnages se débattront pour échapper à leur solitude. Elle paraîtra ainsi réécrire sans cesse les mêmes histoires où plusieurs figures obsédantes vont se rencontrer (Anne-Marie Stretter, le vice-consul, la mendiante, l’amant chinois…).

Marguerite Duras touche alors au cinéma parce qu’elle est insatisfaite des adaptations que l’on fait de ses romans. Son premier film, Détruire, dit-elle est tourné en 1969. Ce titre évocateur définit son cinéma : celui du jeu des images, des voix et de la musique. « Ce n'est pas la peine d'aller à Calcutta, à Melbourne ou à Vancouver, tout est dans les Yvelines, à Neauphle. Tout est partout. Tout est à Trouville. […] Dans Paris aussi j'ai envie de tourner, […] L'Asie à s'y méprendre, je sais où elle est à Paris… » (Les yeux verts). Le 5 avril 1971, elle signe le Manifeste – avec, entre autres, Simone de Beauvoir et Jeanne Moreau – réclamant l’abolition de la loi contre l'avortement.

Elle tourne ensuite Nathalie Granger, dans sa maison de Neauphle-le-Château, India Song, dans le Palais Rothschild à Boulogne sur la musique de Carlos d’Alessio. Comme dans son travail pour le théâtre, elle réalise des œuvres expérimentales. Par le décalage entre l’image et le texte écrit, elle veut montrer que le cinéma n’est pas forcément narratif : La Femme du Gange est composé de plans fixes, Son nom de Venise dans Calcutta désert est filmé dans les ruines désertes du palais Rotschild en reprenant sa bande son d'India Song, Les Mains négatives, où elle lit son texte sur des vues de Paris désert la nuit. La limite extrême est atteinte dans L'Homme atlantique, avec sa voix sur une image complètement noire pendant trente minutes sur quarante. Après un voyage en Israël, en 1978, elle réalise Césarée, où elle évoque la ville antique sur des images du jardin des Tuileries.

Duras vit alors seule dans sa maison de Neauphle. Depuis 1975, elle a renoué avec l’alcool. En 1980, elle est transportée à l’hôpital de Saint-Germain-en-Laye et reste hospitalisée pendant cinq semaines. À son retour, elle écrit à Yann Lemée, un jeune admirateur rencontré cinq ans plus tôt à Caen — à l’issue d’une projection-débat d’India Song

Après six mois d’abstinence, elle sombre une nouvelle fois dans l’alcool. Serge July, rédacteur en chef de Libération, lui propose d’y tenir une chronique hebdomadaire tout l’été. Un soir, Yann Lemée lui téléphone. Ils se retrouvent à Trouville. Elle l’héberge, en fait son compagnon et lui donne le nom de Yann Andréa.

Cet épisode fait l'objet du film : Cet Amour-là de Josée Dayan

En 1981, elle part au Canada pour une série de conférences de presse à Montréal et filme L’Homme atlantique en prenant son compagnon comme acteur. Parce que sa main tremble, Yann écrit sous sa dictée La Maladie de la mort. Elle accepte de faire une cure de désintoxication à l’Hôpital américain de Neuilly en octobre 1982. L'année suivante, Duras dirige Madeleine Renaud dans la pièce de théâtre, Savannah Bay, qu'elle a écrite pour elle.

En 1984, L’Amant est publié et obtient le prix Goncourt. C'est un succès mondial. Il fait d'elle l'un des écrivains vivants le plus lu. En 1985, elle soulève l’hostilité et déclenche la polémique en prenant position dans une affaire énigmatique qui captive l'opinion publique : l’affaire Grégory. Dans une tribune du quotidien Libération du 17 juillet, elle se montre convaincue de la culpabilité de la mère, « Sublime, forcément sublime Christine V. » du meurtre de son enfant, trouvé noyé en octobre 1984. De nouveau prisonnière de l’alcool, elle tente en 1987, de donner une explication à son alcoolisme dans son livre, La Vie matérielle.

L'Amant devient un projet de film du producteur Claude Berri. À la demande de ce dernier, elle s’atelle à l'écriture du scénario, bientôt interrompu par une nouvelle hospitalisation. Elle reste six mois dans le coma. Pendant ce temps, le réalisateur Jean-Jacques Annaud est contacté. Il accepte de réaliser le film et se met à en faire l’adaptation. Marguerite Duras sort de l’hôpital en automne 1989 et reprend le projet en cours en rencontrant le cinéaste. La collaboration tourne court et le film se fait sans elle. Se sentant dépossédée de son histoire, elle s'empresse de la réécrire. L'Amant de la Chine du Nord est publié en 1992, juste avant la sortie du film. Duras a désormais des difficultés physiques pour écrire. Cependant, d’autres livres paraissent ; ils sont dictés ou retranscrits. Yann recueille ses mots pour un ultime livre qui paraît en 1995 sous le titre : C’est tout.

Le dimanche 3 mars 1996, à 8 heures, Marguerite meurt au 3e étage du numéro 5 de la rue Saint-Benoît. Elle allait avoir 82 ans. Les obsèques ont lieu le 7 mars, à l’église de Saint-Germain-des-Prés. Elle est enterrée au cimetière du Montparnasse. Sur sa tombe, son nom de plume, deux dates et ses initiales : M D.

L’œuvre littéraire

  • Les Impudents. Plon, 1943.
  • La Vie tranquille. Gallimard, 1944.
  • Un barrage contre le Pacifique. Gallimard, 1950.
  • Le Marin de Gibraltar. Gallimard, 1952.
  • Les Petits chevaux de Tarquinia. Gallimard, 1953.
  • Des journées entières dans les arbres, Le Boa, Madame Dodin, Les Chantiers. Gallimard, 1954.
  • Le Square. Gallimard, 1955.
  • Moderato Cantabile. Les Éditions de Minuit, 1958.
  • Dix heures et demie du soir en été. Gallimard, 1960.
  • L'après-midi de Monsieur Andesmas (récit). Gallimard, 1962.[14]
  • Le Ravissement de Lol V. Stein. Gallimard, 1964.
  • Le Vice-consul. Gallimard, 1966.
  • L'Amante anglaise. Gallimard, 1967.
  • Détruire, dit-elle. Les Éditions de Minuit, 1969.
  • Abahn Sabana David. Gallimard, 1970.
  • L'Amour. Gallimard, 1971.
  • « Ah ! Ernesto », un conte pour enfants. éd. Hatlin Quist, 1971.
  • Vera Baxter ou les Plages de l'Atlantique. éd. Albatros, 1980.
  • L'Homme assis dans le couloir (récit). Les Éditions de Minuit, 1980.
  • L'Été 80. Les Éditions de Minuit, 1980.
  • Les Yeux verts. Éditions du Seuil, 1987.[15]
  • Outside - Papiers d'un jour. Coll. "Illustrations", Albin Michel, 1981.
  • L'Homme atlantique. Les Éditions de Minuit, 1982.
  • La Maladie de la mort (récit). Les Éditions de Minuit, 1982.
  • L'Amant. Les Éditions de Minuit, 1984. Prix Goncourt en 1984. Prix Ritz-Paris-Hemingway (meilleur roman publié en anglais) en 1986.
  • La Douleur. POL, 1985.
  • Les Yeux bleus, cheveux noirs. Les Éditions de Minuit, 1986.
  • La Pute de la côte normande. Les Éditions de Minuit, 1986.
  • La Vie matérielle. POL, 1987.
  • Émily L. Les Éditions de Minuit, 1987.
  • La Pluie d'été. POL, 1990.[16]
  • L'Amant de la Chine du Nord. Gallimard, 1991.
  • Yann Andréa Steiner. POL, 1992.
  • Écrire*. Gallimard, 1993.
  • Le Monde extérieur. Outside 2. POL, 1993.
  • C’est tout. POL, 1995.
  • La Mer écrite. Textes de Duras sur des photographies d'Hélène Bamberger, Éditions Marval, 1996.
  • Cahiers de la guerre et autres textes. Édition établie par Olivier Corpet et Sophie Bogaert, POL/Imec, 2006.[17]

Filmographie Réalisatrice

  • 1966 : La Musica, co-réalisé avec Paul Séban
  • 1969 : Détruire, dit-elle
  • 1971 : Jaune le soleil, d'après Abahn Sabana David.
  • 1973 : Nathalie Granger
  • 1974 : La Femme du Gange
  • 1975 : India Song
  • 1976 : Des journées entières dans les arbres
  • 1976 : Son nom de Venise dans Calcutta désert
  • 1977 : Le Camion
  • 1977 : Baxter Vera Baxter
  • 1978 : Le Navire Night
  • 1979 : Césarée. Court-métrage avec la voix de Duras.
  • 1979 : Les Mains négatives. Court-métrage avec la voix de Duras.
  • 1979 : Aurélia Steiner, dit Aurélia Vancouver. Court-métrage.
  • 1979 : Aurelia Steiner, dit Aurélia Melbourne. Court-métrage.
  • 1981 : Agatha et les lectures illimitées
  • 1981 : L'Homme atlantique. Court-métrage avec la voix de Duras.
  • 1982 : Dialogue de Rome (Il dialogo di Roma). Documentaire
  • 1984 : Les Enfants, d'après Ah ! Ernesto, co-réalisé avec Jean Mascolo et Jean-Marc Turine.

Filmographie Scénario et/ou dialogues ou

  • 1958 : Un Barrage contre le Pacifique, de René Clément
  • 1959 : Hiroshima mon amour, d' Alain Resnais, scénario et dialogues de Duras.
  • 1960 : Moderato cantabile, de Peter Brook, scénario de Duras, France/Italie.
  • 1960 : Une aussi longue absence, de Henri Colpi, scénario et dialogues de Duras, France/Italie.
  • 1963 : L'Itinéraire marin, de Jean Rollin, dialogues de Duras (film inachevé).
  • 1964 : Nuit noire, Calcutta, court-métrage de Marin Karmitz, scénario et dialogues de Duras
  • 1965 : Les Rideaux blancs', court-métrage de Georges Franju, scénario et dialogues de Duras.
  • 1966 : La voleuse, de Jean Chapot, scénario et dialogues de Duras, France/Allemagne
  • 1966 : Mademoiselle, de Tony Richardson, scénario de Jean Genet et Duras, France/Royaume-Uni.

Adaptations

  • 1966 : Dix heures et demie du soir en été, de Jules Dassin, États-Unis/Espagne
  • 1967 : Le Marin de Gibraltar, de Tony Richardson, Royaume-Uni
  • 1982 : En rachâchant, d'après Ah ! Ernesto, de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet
  • 1988 : La Bête dans la jungle, de Benoît Jacquot, adaptation de Marguerite Duras
  • 1990 : Le Coupeur d'eau, d’après un texte de La Vie matérielle. court-métrage de Philippe Tabarly
  • 1992 : L'Amant, de Jean-Jacques Annaud, France/Royaume-Uni
  • 1993 : La Mort du jeune aviateur anglais, documentaire de Benoît Jacquot.[3]
  • 1993 : Écrire, documentaire sur Marguerite Duras de Benoît Jacquot.
  • 2003 : La Maladie de la mort, court-métrage de Asa Mader, France/États-Unis
  • 2004 : L'Après-midi de Monsieur Andesmas, de Michelle Porte
  • 2004 : Vie matérielle, d’après Le Coupeur d’eau, tiré de La Vie matérielle. Court-métrage de Franck Helson
  • 2005 : L'Ortie brisée, de Franck Bourrel, d’après un texte tiré de La Douleur
Reproduction possible des textes sans altération, ni usage commercial avec mention de l'origine. .88x31.png Credit auteur : Ann.Ledoux