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Poulet au vinaigre est un film français réalisé par Claude Chabrol et sorti en 1985. AnalyseLe boucher Filiol, le notaire Lavoisier, et le médecin Moraceau veulent réaliser une opération immobilière (La FiLaMo) au détriment de madame Cuno et de son fils Louis, postier de sa profession. Louis a provoqué la mort accidentelle de Filiol, et Delphine Moraceau a disparu, deux faits qui amènent l'inspecteur Lavardin sur les lieux. Anna, amie de Delphine et maîtresse de Lavoisier, disparaît à son tour. Moraceau est coupable du double crime de sa femme et d'Anna. Lavardin ferme les yeux sur le geste malheureux de Louis. Libéré de sa mère envoyée à l'asile, il peut retrouver Henriette, sa jolie collègue, pour une idylle prévisible. Comme souvent chez Chabrol, Poulet au vinaigre est plus une galerie de personnages qu'une intrigue. Mais ici Chabrol joue la carte du charme, met en place son décor habituel , flatte le public en concoctant un récit jubilatoire, et oublie l'esthétique noire des Fantômes du chapelier . Son préambule, sans dialogues audibles, scrute les relations entre les personnages, leurs affinités ou leur antipathie, sans trop se préoccuper de leur passé, ni des projets dans lesquels ils sont impliqués. La vraie mission de Lavardin, véritable propos de ce film, est de s'occuper de Louis, le jeune postier. Une simple visite chez les Cuno lui fait comprendre l'emprise de la mère sur le fils. Et, par une sorte de sens inné, celle-ci voit tout de suite en Lavardin son pire ennemi. Méfiante, madame Cuno s'exclut du champ. Par chance pour l'inspecteur, les disparitions successives qui font jaser la ville, et le sort affectif de Louis, sont liés. Lavardin doit fermer les yeux sur le geste puéril du « jeune Cuno » (le sucre dans le réservoir de Filiol), pour qu'il puisse roucouler avec Henriette. Mais les choses se dénoueront au dernier moment comme si pour Chabrol la trame policière n'était qu'un prétexte. Pour cela, il réutilise le procédé du montage parallèle qui concluait les Fantômes du chapelier?. Lavardin débusque le cadavre de Delphine dans l'une des fausses statues de Maillol du parc de Moraceau. Madame Cuno met le feu à la maison, ayant mis à exécution les menaces proférées à rencontre de Louis. Et la voilà internée, par les bons soins de Lavardin. Louis peut enfin goûter pleinement les joies de la vie avec Henriette. Débarrassé de sa mère, Louis devrait pourtant se méfier des « apparences » avantageuses de la jolie postière. Henriette et madame Cuno tiennent le même discours, avec d'autres mots : sans doute une affaire de génération. Et, lorsque la mère est emmenée à l'hôpital sous les yeux de son fils, et qu'Henriette dit à Louis « Tu la reverras ta mère », elle pourrait ajouter : « à travers moi » :. Même sans les services de Lavardin, Henriette serait parvenue à ses fins. Le seul vrai danger pour elle aura été Anna. La postière ne s'y trompe pas, et s'applique à dénigrer sa rivale potentielle auprès de Louis.
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